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samedi 1 mai 2021

L'ONG HRW accuse Israël d'apartheid

 


L’ONG HRW ACCUSE ISRAËL D’APARTHEID


Par Jacques BENILLOUCHE

copyright © Temps et Contretemps


         

Le directeur exécutif de Human Rights Watch, Kenneth Roth,

         Le terme d'apartheid, signifiant séparation en néerlandais, est né en Afrique du Sud, où il définissait un système de ségrégation raciale et de «développement séparé» opérant entre 1948 et 1994, qui visait à confiner les non-Blancs à des «Bantoustans autonomes», les dépouillant de leur citoyenneté et les plaçant sous l’administration de régimes fantoches. Israël rejette avec vigueur les comparaisons avec l'Afrique du Sud de l'époque de l'apartheid car l’auteur du rapport du rapport n’est pas neutre. Omar Shakir, directeur de HRW Israël et Palestine, avait été expulsé d'Israël en 2019 sur des accusations de soutenir le BDS.



Omar Shakir


L'organisation de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) a qualifié d'apartheid la politique d'Israël à l'égard des Arabes sur son sol et des Palestiniens en Cisjordanie, dans un rapport publié mardi 27 avril 2021. Pour l’Europe, pour tout l’Occident même, Israël demeure un pays d’apartheid en prétendant que la population arabe est brimée. Certes, tout n’est pas rose dans les villages arabes mais parler d’apartheid est une aberration, une accusation honteuse, une ignorance sur la réalité de la communauté arabe. Sans compter que cette accusation vient au moment où se profile l’ouverture de liens officiels avec de nombreux pays arabes.

Ces accusations fantaisistes ignorent que les Arabes participent à tous les secteurs de la vie israélienne à l’exception de quelques pans de l’industrie militaire sensible qui exige un livret militaire. Or les Arabes, à l’exception des Bédouins et des Druzes, sont exemptés de service militaire. C’est pourquoi certains dispensés, et ils sont nombreux, exigent à présent de faire leur service militaire comme tout citoyen israélien.

Israël est un pays démocratique où la liberté de circulation, de travail et de croyance est totale ainsi que la mixité même si le gouvernement a parfois un comportement directif dans le pays. Entre 10 à 15 députés arabes, selon les années, ont été élus à la Knesset en tant que tels et quelques ministres arabes et druzes ont fait partie de la gouvernance. Les médecins et pharmaciens bénéficient d’une «discrimination positive» imposant un quota de 20% d’Arabes dans les universités. D'ailleurs les Arabes ont été à la pointe de la lutte contre la covid-19 en participant à la vaccination de masse. Le port du voile, qui n’est pas interdit comme en France, ne fait pas débat car les citoyens sont libres de pratiquer leur religion à leur gré. Les promoteurs arabes ont pratiquement un monopole dans la construction en Israël parce qu’ils disposent du vivier des ouvriers arabes de Cisjordanie.



Les Arabes israéliens jouissent légalement de leurs droits et d'une qualité de vie supérieure à celle de leurs voisins, au point que les habitants des villes arabes israéliennes, Um al-Fahm, Taybé, Kfar Kassem, ou Sakhnin, refusent ouvertement d’être rattachés à un éventuel futur État palestinien en Cisjordanie. Les leaders arabes les plus nationalistes et les plus virulents veulent rester en Israël et bénéficier de la démocratie du pays.

L’épisode du 20 juin 2018 est révélateur. Le président de l’État, Réouven Rivlin, avait reçu dans sa résidence 29 policières arabes qui avaient choisi de s'engager dans cette voie malgré les préjugés. Cette réunion avait pour but d’encourager plus de femmes arabes à rejoindre les rangs de la police. Pour le président Rivlin : «Votre présence souligne non seulement l'avancement de l'égalité des sexes mais aussi les changements qui progressent dans le secteur arabe. Vos actions prouvent que les femmes arabes ont la capacité de s'intégrer dans le secteur public, d'abattre les barrières et de nous rapprocher tous les deux». En fait 728 policiers arabes sont déjà en fonction dont 74 femmes. Drôle d’apartheid !

Rivlin reçoit des policières arabes 


            Alors tous ceux qui, ailleurs dans le monde, estiment que l’apartheid règne en Israël, devraient au préalable s’informer sur place pour découvrir la réalité de la situation des Arabes. Ils sont les seuls à pouvoir attester des droits réels dont ils disposent dans un pays en guerre permanente. Human Rights Watch accuse le gouvernement israélien de «maintenir une domination délibérée de la population juive israélienne sur les Palestiniens». Le rapport du 27 avril est tendancieux, presque un tract de propagande sans lien avec les faits ou la vérité sur le terrain et rédigé par une organisation mue de longue date par une attitude anti-israélienne. C'est la première fois qu'une grande ONG internationale de défense des droits humains reprend la terminologie d’apartheid à son compte. Omar Shakir, s’appuie sur l'essor des implantations israéliennes à Jérusalem-Est et en Cisjordanie qui devaient être «temporaires» mais qui sont devenues des constructions «permanentes» faute d'accord sur la reconnaissance d'un État palestinien.

Procureur Karim Khan

La décision de HRW d'utiliser un terme aussi chargé qu'apartheid, survient quelques semaines après l'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de l'ouverture d'une enquête, sur des crimes présumés commis par Israël depuis 2014, confiée entre les mains du futur procureur Karim Khan dont le positionnement anti-israélien fait douter d’une enquête indépendante et non partisane. L’ONG aurait pu toucher du doigt la réalité israélienne et non celle transcrite par des sites douteux qui diffusent leur version mensongère. Elle aurait dû rencontrer des soldats de Tsahal, arabes chrétiens et musulmans ou druzes, qui expliqueront mieux que quiconque leur implication dans la vie d’un État «d’apartheid».

Elle aurait pu visiter des usines où les Arabes sont en majorité, des hôpitaux où les médecins et les infirmières arabes côtoient leurs collègues juifs et qui plus est, leurs patients juifs et arabes. Elle aurait pu entrer en contact avec ces caissières de supermarchés voilées qui n’ont jamais attiré la critique de la population. On aurait pu l’introduire dans quelques amphithéâtres d’universités où les Arabes bénéficient d’une discrimination positive et où leur voile n’a jamais fait l’objet d’une loi le leur interdisant. On aurait même pu lui faire visiter certaines implantations où les Arabes construisent des logements pour les Juifs parce que leurs dirigeants palestiniens détournent à leur profit des millions de dollars au lieu de leur donner d’autres moyens de subsistance.

Unité d'éclaireurs arabes dans Tsahal


En fait la coupable est la communication d’Israël, voire la propagande, qui est ratée parce qu’il est montré du doigt. Il y a certes de l’amélioration à apporter dans les villages arabes si leurs leaders participaient objectivement à la gouvernance locale et gouvernementale. Il semble qu’ils aient pris conscience de cette lacune puisqu’ils veulent se comporter, enfin, en «sionistes» dans l’intérêt de leur population. La voie est engagée avec l’éventuelle participation du parti islamiste Raam dans le prochain gouvernement, quel qu’en soit le premier ministre. Seule la participation en masse des Arabes à la gouvernance pourrait rendre caduques les accusations contre Israël.

3 commentaires:

  1. A envoyer au Secrétaire General de l'O.N.U. et a La Cour internationale de Justice de La Haye.
    Bravo Jacques de mettre et remettre ces vérités noir sur blanc.

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  2. Hamdellah ABRAZ29 avril 2021 à 23:06

    Bien dit Mr Benillouche !!!! Autant rajouter, si besoin est, que les Arabes-palestiniens citoyens israéliens, jouissant de la parfaite démocratie et des libertés de l'Etat d'ISRAEL, se trouvent, les plus "nantis" en la matière, en comparaison avec tous les Arabes et/ou Arabophones des 22 pays de la ligue dite arabe. Que le représentant de cette organisation HRW, aille s'intéresser sur la réalité affligeante que vivent beaucoup de gens dans ces pays, eu égard à leurs positions politique, idéologique, religieuse, culturelle.... voire même de la teinte de leur peau.

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  3. Pourquoi parles vous de villages arabes ? La plupart habitent dans des villes arabes.

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