L’ONG HRW ACCUSE ISRAËL D’APARTHEID
Par Jacques BENILLOUCHE
Le directeur exécutif de Human Rights Watch, Kenneth Roth, |
Le terme d'apartheid, signifiant séparation en néerlandais, est né en Afrique du Sud, où il définissait un système de ségrégation raciale et de «développement séparé» opérant entre 1948 et 1994, qui visait à confiner les non-Blancs à des «Bantoustans autonomes», les dépouillant de leur citoyenneté et les plaçant sous l’administration de régimes fantoches. Israël rejette avec vigueur les comparaisons avec l'Afrique du Sud de l'époque de l'apartheid car l’auteur du rapport du rapport n’est pas neutre. Omar Shakir, directeur de HRW Israël et Palestine, avait été expulsé d'Israël en 2019 sur des accusations de soutenir le BDS.
Omar Shakir |
L'organisation de défense des droits humains
Human Rights Watch (HRW) a qualifié d'apartheid la politique d'Israël à l'égard
des Arabes sur son sol et des Palestiniens en Cisjordanie, dans un rapport
publié mardi 27 avril 2021. Pour l’Europe, pour tout l’Occident même, Israël
demeure un pays d’apartheid en prétendant que la population arabe est brimée. Certes,
tout n’est pas rose dans les villages arabes mais parler d’apartheid est une
aberration, une accusation honteuse, une ignorance sur la réalité de la communauté
arabe. Sans compter que cette accusation vient au moment où se profile
l’ouverture de liens officiels avec de nombreux pays arabes.
Ces accusations fantaisistes ignorent que les
Arabes participent à tous les secteurs de la vie israélienne à l’exception de quelques
pans de l’industrie militaire sensible qui exige un livret militaire. Or les
Arabes, à l’exception des Bédouins et des Druzes, sont exemptés de service
militaire. C’est pourquoi certains dispensés, et ils sont nombreux, exigent à
présent de faire leur service militaire comme tout citoyen israélien.
Israël est un pays démocratique où la liberté de
circulation, de travail et de croyance est totale ainsi que la mixité même si le gouvernement a
parfois un comportement directif dans le pays. Entre 10 à 15 députés arabes,
selon les années, ont été élus à la Knesset en tant que tels et quelques
ministres arabes et druzes ont fait partie de la gouvernance. Les médecins et
pharmaciens bénéficient d’une «discrimination positive» imposant un
quota de 20% d’Arabes dans les universités. D'ailleurs les Arabes ont été à la pointe de la lutte contre la covid-19 en participant à la vaccination de masse. Le port du voile, qui n’est pas
interdit comme en France, ne fait pas débat car les citoyens sont libres de
pratiquer leur religion à leur gré. Les promoteurs arabes ont pratiquement un
monopole dans la construction en Israël parce qu’ils disposent du vivier des
ouvriers arabes de Cisjordanie.
Les Arabes israéliens jouissent légalement de
leurs droits et d'une qualité de vie supérieure à celle de leurs voisins, au
point que les habitants des villes arabes israéliennes, Um al-Fahm, Taybé, Kfar
Kassem, ou Sakhnin, refusent ouvertement d’être rattachés à un éventuel futur
État palestinien en Cisjordanie. Les leaders arabes les plus nationalistes et les
plus virulents veulent rester en Israël et bénéficier de la démocratie du pays.
L’épisode du 20 juin 2018 est révélateur. Le
président de l’État, Réouven Rivlin, avait reçu dans sa résidence 29 policières
arabes qui avaient choisi de s'engager dans cette voie malgré les préjugés.
Cette réunion avait pour but d’encourager plus de femmes arabes à rejoindre les
rangs de la police. Pour le président Rivlin : «Votre présence souligne non
seulement l'avancement de l'égalité des sexes mais aussi les changements qui
progressent dans le secteur arabe. Vos actions prouvent que les femmes arabes
ont la capacité de s'intégrer dans le secteur public, d'abattre les barrières
et de nous rapprocher tous les deux». En fait 728 policiers arabes sont
déjà en fonction dont 74 femmes. Drôle d’apartheid !
Rivlin reçoit des policières arabes |
Alors tous ceux qui, ailleurs dans
le monde, estiment que l’apartheid règne en Israël, devraient au préalable
s’informer sur place pour découvrir la réalité de la situation des Arabes. Ils
sont les seuls à pouvoir attester des droits réels dont ils disposent dans un
pays en guerre permanente. Human Rights Watch accuse le gouvernement
israélien de «maintenir une domination délibérée de la population juive
israélienne sur les Palestiniens». Le rapport du 27 avril est tendancieux,
presque un tract de propagande sans lien avec les faits ou la vérité sur le
terrain et rédigé par une organisation mue de longue date par une attitude anti-israélienne.
C'est la première fois qu'une grande ONG internationale de défense des droits
humains reprend la terminologie d’apartheid à son compte. Omar Shakir, s’appuie
sur l'essor des implantations israéliennes à Jérusalem-Est et en Cisjordanie qui
devaient être «temporaires» mais qui sont devenues des constructions «permanentes»
faute d'accord sur la reconnaissance d'un État palestinien.
Procureur Karim Khan |
La décision de HRW d'utiliser un terme aussi chargé
qu'apartheid, survient quelques semaines après l'annonce par la Cour pénale
internationale (CPI) de l'ouverture d'une enquête, sur des crimes présumés
commis par Israël depuis 2014, confiée entre les mains du futur procureur Karim
Khan dont le positionnement anti-israélien fait douter d’une enquête
indépendante et non partisane. L’ONG aurait pu toucher du doigt la réalité
israélienne et non celle transcrite par des sites douteux qui diffusent leur
version mensongère. Elle aurait dû rencontrer des soldats de Tsahal, arabes
chrétiens et musulmans ou druzes, qui expliqueront mieux que quiconque leur
implication dans la vie d’un État «d’apartheid».
Elle aurait pu visiter des usines où les Arabes sont
en majorité, des hôpitaux où les médecins et les infirmières arabes côtoient
leurs collègues juifs et qui plus est, leurs patients juifs et arabes. Elle
aurait pu entrer en contact avec ces caissières de supermarchés voilées qui
n’ont jamais attiré la critique de la population. On aurait pu l’introduire
dans quelques amphithéâtres d’universités où les Arabes bénéficient d’une
discrimination positive et où leur voile n’a jamais fait l’objet d’une loi le
leur interdisant. On aurait même pu lui faire visiter certaines implantations
où les Arabes construisent des logements pour les Juifs parce que leurs
dirigeants palestiniens détournent à leur profit des millions de dollars au
lieu de leur donner d’autres moyens de subsistance.
Unité d'éclaireurs arabes dans Tsahal |
En fait la coupable est la communication d’Israël,
voire la propagande, qui est ratée parce qu’il est montré du doigt. Il y a certes
de l’amélioration à apporter dans les villages arabes si leurs leaders
participaient objectivement à la gouvernance locale et gouvernementale. Il
semble qu’ils aient pris conscience de cette lacune puisqu’ils veulent se
comporter, enfin, en «sionistes» dans l’intérêt de leur population. La
voie est engagée avec l’éventuelle participation du parti islamiste Raam dans
le prochain gouvernement, quel qu’en soit le premier ministre. Seule la
participation en masse des Arabes à la gouvernance pourrait rendre caduques les
accusations contre Israël.
A envoyer au Secrétaire General de l'O.N.U. et a La Cour internationale de Justice de La Haye.
RépondreSupprimerBravo Jacques de mettre et remettre ces vérités noir sur blanc.
Bien dit Mr Benillouche !!!! Autant rajouter, si besoin est, que les Arabes-palestiniens citoyens israéliens, jouissant de la parfaite démocratie et des libertés de l'Etat d'ISRAEL, se trouvent, les plus "nantis" en la matière, en comparaison avec tous les Arabes et/ou Arabophones des 22 pays de la ligue dite arabe. Que le représentant de cette organisation HRW, aille s'intéresser sur la réalité affligeante que vivent beaucoup de gens dans ces pays, eu égard à leurs positions politique, idéologique, religieuse, culturelle.... voire même de la teinte de leur peau.
RépondreSupprimerPourquoi parles vous de villages arabes ? La plupart habitent dans des villes arabes.
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