A l’heure où Israël célèbre la fête
de l’indépendance, à l’heure où le garde des sceaux nous propose une
communication sur la justice. A l’heure où tout le monde attendait la décision
de la Cour de cassation, la nouvelle est tombée. Il n’y aura pas de
procès ! A l’heure où les crimes antisémites et les agressions se
multiplient, à cette heure-là, point de pitié ni de respect pour la victime et ses
proches.
Cour de cassation |
On a dit le droit, rien que le
droit. On n’a pas voulu juger en équité, on a refusé l’obstacle. La Cour de cassation
aurait pu créer une jurisprudence, elle a reculé, renvoyant ainsi la
responsabilité au code pénal et à ses attendus, qui justement laissent la porte
ouverte aux interprétations diverses et variées, plutôt que d’envoyer
l’assassin aux Assises, car il y avait préméditation. On a nié à la famille,
non pas le droit de se venger mais au moins de savoir que Sarah était bien la
malheureuse victime. Aujourd’hui elle est la victime du droit dans son
application la plus inique, la plus injuste. Le législateur avait le pouvoir
d’innover et de donner son interprétation. Il ne l’a pas fait. Pas de procès, pas d’assassin, pas de
jugement, seule la victime dont le nom est profané une seconde fois.
La France apprend non sans surprise
qu’on peut être sous l’emprise d’une bouffée délirante qu’on a sois même
provoqué en consommant force cannabis, juste le temps de commettre un crime et
qu’ensuite on ne délire plus, que tout peut rentrer dans l’ordre !
Quelle dérision, quelle horreur
quand on pense ce que cette décision pèsera désormais très lourd dans de
futures affaires. Lorsqu’un chauffard, ivre sera sous l’emprise d’une bouffée
délirante et écrasera femmes et enfants sur le bord du trottoir, les experts,
qui n’étaient pas présents, doctement concluront qu’il était sous l’emprise
d’une bouffée délirante. Il sera absous à son tour. Lorsqu’un homme violent
sous l’emprise de la drogue frappera et tuera sa femme, arguera-t-on également
de bouffée délirante ? On ira expliquer ça aux orphelins qui auront perdu
leur mère.
De quelle justice s’agit-il ?
Où sont les condamnations des crimes et agressions antisémites ?
Sommes-nous toujours à l’époque où Raymond Barre alors premier ministre
déclarait sans aucune hésitation : «cet attentat odieux qui a frappé
des Français innocents». Il aura déjà fallu plus d’un an à la justice pour
changer sa position et accepter de déclarer l’assassinat de Sarah Halimi
défenestrée aux cris d’Allah ou Akbar, antisémite. Combien d’autres crimes de
sang faudra-t-il pour qu’enfin justice soit rendue à Sarah qui était une
citoyenne ordinaire française, dont le seul crime aura été d’être juive dans un
pays laïc où plusieurs organisations musulmanes, d’obédience turque, peuvent
défier la République en refusant explicitement d’accepter les principes qui
doivent s’appliquer à tous ? Encore combien de temps pour que la République
applique ses principes à tous ?
La République est morte depuis un moment.
RépondreSupprimerSi seulement cette monstruosité judiciaire digne des "Riches Heures du Mur des cons" pouvait amener "l'insurrection des consciences" appelée par Philippe de Villiers dans son dernier livre : "Le jour d'après", Sarah Halimi ne serait pas morte pour rien !
RépondreSupprimer