Un
islamo-gauchiste de dix-huit mètres avec un chapeau sur la tête ça n'existe pas,
ça n'existe pas
... Eh ! Pourquoi pas ? La ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique
Vidal, a suscité un tollé après avoir demandé le 14 février 2021 au CNRS, une
étude sur «l’islamo-gauchisme» à l’université, afin de distinguer les
recherches «militantes» des recherches «scientifiques». Le moment
était mal choisi dans cette période de misère sociale et de grande détresse
pour les étudiants confinés par la Covid. Frédérique Vidal a cependant donné un
sacré coup de pied dans la fourmilière en pointant l’islamo-gauchisme. Natacha Polony acquiesce : «Ne
tournons pas autour du pot, un mal ronge nos facultés : la complaisance à
l’égard de l’islamisme au nom de la défense des musulmans. Osons nommer les
choses !»
Olivier Roy affirme que l'islamo-gauchisme est un terme «purement
polémique» qui «ne veut pas dire grand-chose». Philippe Corcuff
considère que «L’islamo-gauchisme constitue une notion fourre-tout, de
basse polémique politique, au contenu et aux contours imprécis et mouvants».
Maryam Pougetoux Unef |
Akram Belkaïd assure
que «l’islamo-gauchisme, ce n’est rien de tangible. C’est une notion vide de
sens. Ce n’est pas un courant politique, ce n’est pas une idéologie, ce n’est
pas un texte ni une doctrine, et on serait bien en peine d’en désigner le Marx,
l’Engels ou même le Lénine». Pour
André Gunthert, ce terme est «un épouvantail en retard d’une crise marqué au
fer rouge de la haine raciste». Il nous faut donc bien définir
l’islamo-gauchisme dont nombreux de ses tenants dénient l’existence même et
pour qui c’est une chimère, pour qui ça
n’existe pas.
De plus la nomenklatura
académique menée par Eric Fassin et d’autres comme Akram Belkaïd, Olivier Faure,…
se braquent contre Frédérique Vidal en l’accusant d’utiliser «un concept
forgé par l’extrême droite». Ils ignorent ou prétendent ignorer que le
néologisme «islamo-gauchisme» a été forgé, par Pierre-André Taguieff,
directeur de recherche au CNRS et apparaît pour la première fois en 2002, dans
son ouvrage La nouvelle judéophobie. Taguieff précise : «le mot islamo-gauchisme
n’est nullement un concept venu de l’extrême droite, comme l’ânonnent les
ignorants, les imbéciles et les gens de mauvaise foi –, le terme gauchisme
renvoie indistinctement à tous les courants situés à l’extrême gauche ou à la gauche
de la gauche, bref, à la gauche qui se veut révolutionnaire et se distingue en
cela de la gauche dite réformiste ou libérale, ou, si l’on préfère, de la
social-démocratie».
Pierre-André Taguieff |
L’expression avait pour
l’auteur «une valeur strictement descriptive, désignant une alliance
militante de fait entre des milieux islamistes et des milieux d’extrême gauche,
au nom de la cause palestinienne, érigée en nouvelle cause universelle». «J’ai
forgé l’expression islamo-gauchisme au début des années 2000 pour désigner une
alliance militante de fait entre des milieux islamistes et des milieux
d’extrême gauche (que je qualifie de gauchistes), au nom de la cause
palestinienne, érigée en nouvelle grande cause révolutionnaire à vocation
universelle. C’est en observant, à partir de l’automne 2000 alors que débutait
la seconde Intifada, un certain nombre de manifestations dites
propalestiniennes où des activistes du Hamas, du Jihad islamique et
du Hezbollah côtoyaient des militants gauchistes, notamment les trotskistes de
la Ligue communiste révolutionnaire (LCR, devenue en 2009 le NPA) ou des
anarchistes, que j’ai commencé à employer l’expression islamo-gauchisme. Au
cours de ces mobilisations, les Allahou Akbar qui fusaient ne
gênaient nullement les militants gauchistes présents, pas plus que les
appels à la destruction d’Israël sur l’air de sionistes = nazis ou sionisme
= racisme. Le 7 octobre 2000, au cours d’une manifestation
propalestinienne organisée à Paris, le cri Mort aux Juifs fut lancé».
«La notion d’islamo-gauchisme est attestée par une convergence des idées entre une partie de l'extrême gauche et l'islam politique» a estimé le dirigeant LREM Stanislas Guerini. La montée de l’islamisme à l’université est illustrée par l’influence grandissante du syndicat des Étudiants musulmans de France (EMF) qui «est une antenne satellite des Frères musulmans français. Cette organisation a été créée par les islamistes politiques pour occuper le terrain estudiantin. Ils veulent investir tous les champs de la société, et la jeunesse est le nerf de la guerre», affirme Naëm Bestandji dans une enquête du Figaro.
Mohamed
Louizi, est ancien cadre de l’Union des organisations islamiques de France
(UOIF). Il explique, au Figaro, que l’EMF est «en réalité le
bras des Frères musulmans à l’université. Ces établissements sont des
laboratoires d’idées : tous les débats que l’on voit aujourd’hui au sujet de la
laïcité, du voile, toutes les revendications communautaristes prônées par les
Frères». Le Figaro révèle dans une
enquête, l’influence grandissante des EMF implantés dans 26 villes
universitaires. Pour remporter des élections de représentants dans les
instances et peser, la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE)
et l’UNEF n’hésitent pas à s’allier avec le syndicat musulman. Parmi tous les figures régulièrement citées comme
archétypes, on peut retenir au premier plan les noms suivants : Saïd Bouamama, Houria Bouteldja,
François Burgat, Alain Gresh, Raphaël Liogier, Edwy Plenel.
Plenel Ramadan une maison commune |
Durant quelques années, le couple Plenel-Ramadan a
incarné parfaitement l’islamo-gauchisme. Mediapart et le Club
Médiapart montent en ligne et demandent la démission de Frédérique Vidal à
l’instar de la fourmillante pétition des 600 universitaires publiée dans le
journal Le Monde du 20 février 2021, rejointe par des milliers de
personnes qui déclarent s’inquiéter sur leur liberté académique.
Ils s’attirent cette
fulgurante réponse de Pierre-André Taguieff : « Les chercheurs ou
les enseignants-chercheurs qui disent s’inquiéter de ce projet d’enquête sur
leurs pratiques et la qualité scientifique de leurs travaux sont pour beaucoup
des militants dé-coloniaux, indigénistes et pseudo-antiracistes, pour la
plupart pro-islamistes et parfois antijuifs, qui craignent que soit établie la
médiocrité ou la nullité de leurs prétendus travaux scientifiques
ainsi que dévoilées leurs actions d’endoctrinement et de propagande dans le
cadre de leur enseignement ou sous couvert de colloques ou de séminaires
militants (parfois fermés, non mixtes). Ils sont les premiers à ne pas
respecter la liberté d’expression de leurs contradicteurs au sein du champ
universitaire, à les diffamer (réactionnaires, racistes, islamophobes, etc.) et
à jeter aux orties les libertés académiques, en empêchant les conférenciers
dont ils n’aiment pas les idées de les exprimer librement».
L’islamo-gauchisme est l’arbre qui cache la forêt du grand noyautage des universités avec l'essor de
la «mouvance dé-coloniale», du «post-colonialisme»,
de l'«intersectionnalité»,
du «racisme d’État», du «privilège blanc», des «théories du
genre», de «l’écriture inclusive»…
Dans un sondage, deux tiers des Français approuvent
les propos de la ministre de l’Enseignement supérieur. «Une fourmi de dix-huit mètres, avec
un chapeau sur la tête ça n'existe pas, ça n'existe pas ... Eh ! Pourquoi pas ?
Robert Desnos.
Et comme l'écrivait très justement aussi le poète Jacques Audiberti : Le Mal court !
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