RT-FRANCE : JOURNAL DU 11 JANVIER 2021
ISRAËL, STRATÉGIE RÉUSSIE CONTRE LE CORONAVIRUS
J. BENILLOUCHE au micro de
Magali FORESTIER et Olivier de KERANFLECH
Le monde entier ne s’explique pas la réussite d’Israël dans le
combat contre le coronavirus. Israël a gagné la première manche de la bataille contre le coronavirus en procédant déjà à deux millions de vaccinations, et atteindra les trois millions à fin février. A la fin du mois de mars, la pandémie aura régressé pour envisager le déconfinement total et reprendre normalement les activités commerciales, industrielles, scolaires et universitaires. Et pourtant il n’y a aucun mystère à cette réussite qui s'explique par cinq faits avérés.
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Producteur : Raphael De Montferrand
1/ Le premier ministre a pris des risques financiers importants en
commandant ferme 8 millions de vaccins Pfizer à un prix élevé, le double du
prix normal. Le risque était que le
vaccin n’était pas encore validé par les instances médicales internationale et
qu’il aurait pu subir le sort du vaccin français Sanofi qui, planifié pour mars,
ne sera prêt qu’à la fin de l’année 2021. Il s’agissait d’un coup de poker réussi
car, le 2 décembre, le vaccin Pfizer-BioNTech a été approuvé par le MHRA (Medicines
and Healthcare products Regulatory Agency) et homologué dès le début de l’année
en Grande-Bretagne. En bon économiste, Netanyahou a estimé devoir surpayer le
vaccin car il était certain de rentrer dans ses fonds. L’immunité de la
population entraine l’arrêt des subventions, la réouverture immédiate des restaurants,
des commerces, des industries et des compagnies d’aviation générant des
ressources fiscales évidentes (tva, taxes…) qui combleraient ses
investissements.
Netanyahu et le ministre de la Santé Edelstein visitent le centre de vaccination de Maccabi |
2/ Le système médical est décentralisé et totalement digitalisé.
Tous les Israéliens figurent dans une base de données unique qui permet de tout
savoir sur la santé d’un citoyen et de le contacter immédiatement. Les
décisions se prennent au niveau le plus bas, au niveau du quartier. Les quatre
caisses de sécurité sociales fonctionnent en autonome au point qu’elles convoquent
les assurés par téléphone ou par sms personnel pour les pousser à se faire
vacciner. Il est plus facile de s’occuper de 10.000 personnes que de centaines
de milliers. Le système informatique est un véritable modèle du genre et déjà, plusieurs
pays vont demander à l’installer chez eux.
Ori Gordin, général défense passive |
3/ L’armée a été impliquée à partir de la défense passive, Pikoud Hahoref, comme en
tant de guerre. Une division militaire, commandée par un général de division,
est habituée à créer rapidement des hôpitaux de campagne, à mobiliser les
médecins et infirmiers, à réquisitionner les étudiants en médecine. Ce modèle
prévu pour la guerre a été réactivé pour la lutte contre le coronavirus. La
mobilisation pour les vaccins s’est faite en une journée et toutes les installations
ont immédiatement fonctionné.
tente de vaccination coronavirus |
4/ Pfizer a accepté de fournir rapidement et en priorité des vaccins
à Israël. Oublions le fait souligné par certains que le PDG, Albert Bourla, est
juif et que Netanyahou a joué sur la fibre de la solidarité juive. La question
est ailleurs. Israël regroupe en son sein toutes les ethnies : des Blancs,
des Noirs des Ethiopiens, des Arabes, des Russes, des Indous, des Africains du nord, des Scandinaves
et des Américains. Les neuf millions d’Israéliens constituent un laboratoire
grandeur nature pour les tests en réel de Pfizer qui va pouvoir définir les
stratégies de vaccination à travers le monde. En recevant les vaccins en priorité, Netanyahou s’est engagé à
transmettre toutes les informations médicales liées aux suites du vaccin à
savoir les conséquences des inoculations, les effets secondaires, l'efficacité,
le temps nécessaire pour développer des anticorps, selon les différents types
de population. Grâce à cet échange, Israël va sortir de la pandémie au plus
tard en mars 2021 avec l’envoi de 100.000 à 500.000 doses chaque semaine.
5/ Enfin Israël voit dans l’investissement en vaccins une fierté
nationale pour son système de santé qui fait déjà des jaloux. Le pays tient
beaucoup à sa réputation. Il veut être toujours le premier, dans l’armée, dans les soins et dans la haute technologie. D’ailleurs plusieurs startups n’ont pas beaucoup attendu pour
se lancer dans des projets, en particulier le purificateur d’air dans les bus
pour protéger les passagers du coronavirus.
Israël montre une fois de plus son génie pour surmonter toutes les
difficultés qu’il a à surmonter. C’est la seule condition de sa survie même si
actuellement il n’est pas un exemple de gestion politique avec ses querelles
internes, ses partis qui se multiplient comme des petits pains et surtout la
guerre des chefs et des egos. Mais là il s’agit de l’atavisme israélien, voire
juif.
Dans le point 4 on peut lire une sorte de test en population générale devenue un peu cobaye. Pour l’instant on peut constater une grande maîtrise de la mise en œuvre. Ensuite a court, moyen et long terme on connaîtra les résultats de cette politique de vaccination d’un point de vue sanitaire et les avantages ou pas par rapport à d’autres éventuels choix. Il est certain cependant que toutes sortes de produits mis au point vont permettre de limiter la contagion ce qui permettra de renforcer l’effet de la vaccination dont il a été dit par le fournisseur lui-même que l’efficacité n’est pas à 100%. On saura ensuite si cette vaccination doit être reconduite chaque année. Bref tout un feuilleton que l’on espère le meilleur qui soit pour la santé des habitants autant que pour l’économie même si l’on sait qu’il pour partie interaction
RépondreSupprimerEncore une trés belle analyse! En israel, le courage de l'action et de la prise de décision trés réactive. En france, les palabres des discours , et la frilosité dans l'action. Une question de tropisme?
RépondreSupprimerC'est un article synthétique très utile car cette réussite suscite des jalousies et des médisances ou on voit poindre des préjugés enfouis.
RépondreSupprimerJe ne sais pas où, monsieur PFAFFENZELLER a vu que "cette réussite suscite des jalousies et des médisances..." ?
RépondreSupprimerEn tous les cas pas en France où, au contraire, chacun donne la méthode israélienne de lutte contre la pandémie, en exemple.
Cordialement.