RADIO JUDAÏCA BRUXELLES
GANTZ N’A AUCUN INTÉRÊT
À VOTER LA CENSURE
Jacques BENILLOUCHE au micro de
Miri MAMAN
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Benny Gantz qui s’est
joint à Netanyahou avec beaucoup de conviction est un légitimiste qui veut afficher
sa stature d’homme d’État responsable en respectant ses engagements vis-à-vis
de Netanyahou et vis-à-vis des Israéliens. Avec une grande naïveté, il vient seulement
de comprendre qu’il ne sera jamais le premier ministre de rotation en novembre
2021 mais il ne veut pas que la rupture lui soit imputée. Il préfère donc subir
en permanence une situation intenable sachant qu’il n'a rien à gagner lors de nouvelles élections car les sondages
lui sont défavorables. Il marque sa mauvaise humeur et fait savoir qu’il perd
patience mais sans plus. C’est pourquoi il faut adopter une position plus nuancée et moins
radicale sur le vote de la motion de censure.
L’opposition Yesh
Atid-Telem va présenter une motion de censure visant à dissoudre la Knesset et
à appeler à de nouvelles élections. Naftali Bennett, qui n'a que 6 députés à la
Knesset, piaffe d’impatience et se joindra à cette motion parce qu’il pense que
son heure est arrivée. Sur le papier, Netanyahou ne sera battu que si les 15
députés Kahol-Lavan et les deux ex-Telem, votent la motion. Si de nouvelles
élections sont lancées, nous arriverons certainement au même blocage car une
majorité de 61 députés est difficile à obtenir.
Yaalon-Gantz du temps de leur alliance |
Quelques chiffres pour
comprendre la situation. On vire vers le
tripartisme en Israël. Bien qu’il faille être très prudent avec les sondages en
Israël qui ont souvent des lacunes, ils donnent 45 sièges à la droite avec
28 pour le Likoud et 17 pour les orthodoxes. Le Centre et la Gauche sont
crédités de 33 sièges avec Kahol Lavan, Telem, 12, Yesh Atid 15 et Meretz
6. Les arbitres et faiseurs de roi peuvent détenir 33 sièges avec
Lieberman 5 et Yamina 25, les partis arabes restant à l’écart avec 11 députés. Le
spectre politique est ainsi totalement recomposé ce qui donne des ailes à Naftali
Bennet qui exige à présent d'être premier ministre dans toutes les combinaisons.
Gantz hésite pour le
principe mais ne votera pas la censure pour ne pas être accusé de faire tomber
le gouvernement. Il n’a pas la culture d’un faiseur d’histoires ni d’un homme
de combinaisons politiciennes. Il est encore trop pur en politique. Il menace certes Netanyahou pour
le rendre à la raison mais il ne passera pas à l’acte d'autant plus que les sondages ne lui
sont pas favorables. Il pense être plus utile au sein du gouvernement pour peser sur certaines décisions. Alors il préfère laisser le Likoud
prendre l'initiative de la rupture. Le Président de la Knesset Yariv Levin, aidé du Likoud, pourra trouver une formule bancale qui satisfasse les deux parties.
Il n’y a aucune raison
à anticiper les deux opportunités offertes à l’opposition. Si Netanyahou refuse
de voter le budget 2020 en décembre, le gouvernement tombe automatiquement. Si
le budget 2021 n’est pas établi en mars 2021, la Knesset est dissoute. Alors Gantz
préfère laisser la responsabilité de la dissolution à Netanyahou qui est le maitre des horloges.
Mise à jour :
Le ministre de la Défense et vice-premier ministre Benny Gantz a annoncé ce soir (mardi 1er décembre) que son parti, Kakhol Lavan, votera demain en faveur de la proposition de dissoudre la Knesset. Mais il laisse une bouée de sauvetage à Netanyahou s'il accepte de voter immédiatement un budget de 2 ans.
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