JOE BIDEN ET LES
PALESTINIENS
Par Jacques BENILLOUCHE
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Abbas et le plan du siècle |
Les Palestiniens
préfèrent attendre de connaître les réelles intentions américaines au sujet de
leur conflit. La pression pro-israélienne de l’administration Trump avait
poussé Mahmoud Abbas à se rapprocher du Hamas en entamant avec lui des
pourparlers de réconciliation et en promettant des premières élections en
Cisjordanie depuis 2006, pour rompre sa solitude. Mais il ne peut plus prendre de
décision brutale qui risque de détériorer ses relations avec Biden. Il attend
de voir l’attitude américaine face au projet d’annexion de la Cisjordanie.
Mais comme le Hamas
est classé organisation terroriste par les États-Unis, l’autorité ne prendra
aucune mesure qui pourrait affecter le retour de bonnes relations avec
la nouvelle administration américaine. Le Hamas risque donc d’être le perdant
des élections américaines. L’optimisme qui a prévalu lors des réunions des
factions à Beyrouth le 3 septembre n’est plus de mise. Le Hamas vient de
comprendre que son rapprochement avec le Fatah était tactique après la vague
d'accords de normalisation des États arabes avec Israël.
Yousuf Rizka |
Fort de nouvelle
position, le Fatah renverse la situation et exige l’application stricte des accords
d'Istanbul qui prônent la tenue des élections législatives, présidentielles et
du Conseil national de l'OLP. Il renvoie donc la balle dans le camp du Hamas. Selon Yusef
Rizqa, ancien ministre du Hamas : «Abbas ne veut pas aller à la Maison
Blanche accablée par le Hamas, qui est classé par l'Amérique et l'Europe comme
une organisation terroriste». D’autres dirigeants palestiniens sont
plus prudents et pensent que parier sur Joe Biden serait une grosse erreur car
il ne s’écartera pas de la politique américaine traditionnelle. Ils attendent de
connaître sa position au sujet de la solution à deux États et du retour du
financement de l'UNRWA, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés
palestiniens.
Saleh al-Arouri, à gauche, du mouvement Hamas et Jibril al-Rajoub du Fatah |
On constate ainsi que
la victoire de Biden a eu pour effet de créer un nouvel obstacle sur la
réconciliation Hamas-Fatah. Cela rassure Israël qui sait qu’une réunification
des clans palestiniens entraînera la création d’un État palestinien. Si Netanyahou devra s’adapter à une
administration Biden moins généreuse que celle de Trump, les Palestiniens doutent
que leurs attentes soient totalement satisfaites. Ils ne se font pas beaucoup d’illusions
mais ils se réconfortent en pensant que cela ne pourrait pas être pire qu’avec
Trump. Joe Biden a précisé que, même s’il ne relocaliserait pas l’ambassade
américaine à Tel-Aviv, il entendait renouer les contacts avec l’Autorité
palestinienne.
rassemblement marquant le 52e anniversaire du FPLP à Gaza |
Si les Palestiniens sont persuadés que leur cause sera revigorée sur le plan international, le FPLP (Font de libération de la Palestine) est convaincu que : «la victoire de Biden n’apportera aucun changement fondamental concernant nos droits. Biden est un prolongement de l’approche des administrations démocrates américaines précédentes, qui ne cesserait de soutenir l’entité sioniste à tous les niveaux». Il a également appelé les dirigeants palestiniens «à la méfiance vis-à-vis de toutes promesses mensongères inspirées par l’administration de Biden pour le retour aux négociations palestino-israéliennes ainsi que de ne nourrir aucune illusion d’atteindre, à travers celles-ci, un des objectifs du peuple palestinien».
Abbas et Netanyahou aux négociations de 2014 |
La réalité est que
depuis avril 2014, les négociations de paix entre les parties palestinienne et
israélienne sont dans l'impasse, en raison du développement des constructions en
Cisjordanie et parce que les Israéliens refusent d'accepter les lignes de cessez-le-feu de 1967 comme base d'une solution à deux États. Par ailleurs, la direction
palestinienne a interrompu ses contacts politiques avec l'administration
américaine, après le transfert, en mai 2018, de l'ambassade américaine de
Tel-Aviv à Jérusalem, dans le cadre de l’Accord du siècle.
Malgré tout, la
disparition de Donald Trump de la scène politique a fait renaître chez les
Palestiniens un espoir de voir une politique américaine moins agressive
vis-à-vis d’eux et plus conforme «aux droits légitimes du peuple palestinien
reconnus par le droit international et la légitimité internationale». D’ailleurs
Mahmoud Abbas a immédiatement félicité Joe Biden et a exprimé son aspiration à
travailler avec lui et son administration afin de «renforcer les relations
palestino-américaines et d’assurer la liberté, l’indépendance, la justice et la
dignité pour le peuple palestinien, ainsi que d’œuvrer pour la paix, la
stabilité et la sécurité pour tous dans la région et dans le monde». Pour
Nabil Shaath, son conseiller : «il n’y a pas eu pire que l’ère Trump et
sa fin est déjà une victoire». Le chef du Hamas, de son côté, souhaite que Joe Biden
«corrige les politiques injustes des Etats-Unis en annulant le plan Trump pour
le Moyen-Orient».
Pour Ahmed Tibi,
député arabe israélien à la Knesset «le monde sans Donald Trump serait plus
sain et moins absurde». Il s’attend à ce que le dialogue reprenne sous peu
entre l’Autorité palestinienne et Washington.
Que Biden et son administration ne mêle pas de ce conflit Trop de présidents us ou d autres se sont cassés les dents sans résultat ;C'est aux israéliens de résoudre ce problème Il n' y a pas deux solutions vivre ensemble dans un grand pays binational ou se séparer des arabes
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