BEYROUTH : LA COMPLICITÉ AVÉRÉE DU PRÉSIDENT AOUN
Par Jacques BENILLOUCHE
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Nasrallah et Aoun |
Le président Aoun, dont le poste ne tient que par la bonne volonté de son
allié du Hezbollah, n’ignorait rien du stockage des 2.750 tonnes de nitrate
d’ammonium. Il ne pouvait pas ignorer non plus que ce produit hautement inflammable
était destiné contre Israël. Ce Pétain libanais a vendu son âme à la milice car il y
trouvait ses intérêts politiques et matériels. Les fonds illimités, envoyés par
la Syrie, transitaient par les banques libanaises et certains devaient se
servir au passage.
Les responsables sécuritaires du Liban avaient évalué le danger depuis
longtemps et avait décidé d’informer Aoun dès le mois de juillet. Selon les
services de renseignements, des documents existent qui confirment cette mise en
garde. Rien n’a été fait pour empêcher l’explosion qui a fait 163 morts et
détruit plus de 6.000 bâtiments.
Devant le danger évident, la Direction générale de la sécurité de l'État
avait envoyé, le 20 juillet, une missive
privée au président Michel Aoun avec copie au premier ministre Hassan Diab. En
effet un enquête judiciaire de janvier précisait l’urgence de sécuriser le site
des produits chimiques. Au terme de son enquête, le procureur général Ghassan
Oweidat avait alerté les autorités : «Il y a un risque que ce matériel, s'il
était volé, puisse être utilisé dans une attaque terroriste».
Ghassan Oweidat |
Certes, les dirigeants libanais peuvent arguer qu’ils étaient en pleine
crise économique, doublée de manifestations populaires qui ne leur ont pas permis de mesurer l’importance de la mise en garde. En fait cette attitude démontre, s’il en
était besoin, la négligence et la corruption d’un gouvernement, avec Aoun au
sommet, responsable de l'effondrement économique du Liban. La démission de Diab
ne réglera pas pour autant le problème d’autant plus qu’il restera en fonction
intérimaire jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement qui prendra encore
plus de temps que d’habitude. Les mêmes géreront le pays avec la même «efficacité».
L’ex-général Aoun ne nie pas avoir été informé du danger par les services
sécuritaires puisqu’il avait ordonné au Conseil suprême de la défense de créer une commission de sécurité pour «faire
ce qui est nécessaire». Il est donc à l’aise pour reporter la
responsabilité sur les autres : «Le service de sécurité de l'Etat a dit que
c'était dangereux. Je ne suis pas responsable! Je ne sais pas où il a été placé
et je ne savais pas à quel point c'était dangereux. Je n'ai aucune autorité
pour traiter directement avec le port. Il y a une hiérarchie et tous ceux qui
savaient auraient dû connaître leurs devoirs pour faire le nécessaire».
Cependant, il n’a pas eu l’intuition de demander aux autorités compétentes
pourquoi des tonnes de matières dangereuses, utilisées dans la construction de
bombes, ont été stockées si longtemps sauf si c’était pour rendre service à son
allié du Hezbollah. Selon des informations concordantes, à travers des notes de
services, les responsables des ports, des douanes et de la sécurité,
avaient demandé aux Tribunaux d’ordonner le retrait du nitrate confisqué dans
une zone si proche du centre-ville. Le Liban n’était certainement pas en manque
de matières explosives.
Chefs de l'armée libanaise |
Le commandement de l'armée libanaise, conscient du danger, avait recommandé
que les produits chimiques soient cédés à la société privée libanaise
d'explosifs car l’armée n’en avait pas besoin. Mais cette société ne voyait pas
pourquoi le gouvernement voulait lui vendre une marchandise confisquée. Elle
avait senti une certaine magouille de corruption ce qui l’a poussée à refuser
ce transfert.
Mais le 4 juin la sécurité de l'État avait chargé les autorités portuaires
de fournir des gardes au hangar 12, et de sécuriser toutes les portes. De
manière inexpliquée ou plutôt évidente, seule une équipe de travailleurs
syriens, que personne ne contrôlait, a été chargée de la surveillance du lieu
sachant que la Syrie travaille main dans la main avec le Hezbollah. Nul ne
saura ce qu’ont fait véritablement ces ouvriers et par qui ils ont été aidés.
On se demande d’ailleurs pourquoi des ouvriers libanais n’ont pas été désignés
pour cette tâche.
Des ouvriers syriens "sécurisent" le hangar 12 |
A présent le pays songe à sa reconstruction qui va générer une corruption
généralisée devant les milliards nécessaires qui seront investis. Mais l’aide
infime des Occidentaux est honteuse. Son montant de 250 millions de dollars
n’est même pas une aumône quand les experts ont évalué la reconstruction du
pays à 15 milliards de dollars et le renflouement du système bancaire à 100
milliards. Ils hésitent effectivement à mettre la main à la poche tant ils ne
sont pas convaincus de la destination finale réelle des fonds. La corruption
généralisée au Liban est notoire surtout dans les milieux gouvernementaux et au
sommet de l’État. Affaire à suivre !
Le commandement de l'armée libanaise, conscient du danger, avait recommandé que les produits chimiques soient cédés à la société privée libanaise d'explosifs car l’armée n’en avait pas besoin : JE CROYAIS QU IL S AGISSAIT D'ENGRAIS DESTINÉ A L AGRICULTURE
RépondreSupprimer"Mais l’aide infime des Occidentaux est honteuse" : Ce n'est pas faux mais on peut quand même comprendre quand les Occidentaux eux-mêmes ont du mal à garder la tête hors de l'eau, quand la situation économique en Occident devient véritablement catastrophique. Maintenant,
RépondreSupprimerSi tous les pays, si tous les peuples, si tous les êtres humains de la planète se décidaient une fois pour toutes de se tourner vers CELUI qui PEUT TOUT, et INFINIMENT AU-DELA DE CE QUE NOUS DEMANDONS, DIEU DE LA BIBLE, SEUL VRAI DIEU QUI SE REVELE A TRAVERS SON MESSIE, ET FILS, YESHOUA, ce serait... LE PARADIS SUR TERRE !!!