VICTOIRE DE NETANYAHOU ET EFFONDREMENT DE LA GAUCHE
Par
Jacques BENILLOUCHE
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Si l'on croit les sondages, les électeurs israéliens ont tranché, ils ont placé le Likoud en tête des partis avec 36/37 sièges contre 32/34 pour Bleu-Blanc qui l’avait coiffé au poteau le 17 septembre 2019. La victoire de Netanyahou est nette, sans conteste. Les résultats finaux ne seront connus que jeudi après dépouillement des votes de l’armée et des diplomates, soit 340.00 voix sur plus de 4.580.000 votants et après répartition des reliquats de chaque parti ce qui peut représenter un ou deux sièges à réattribuer.
Dans l’état actuel des sondages sortis des urnes, la droite constituée du Likoud, des partis orthodoxes et de l’extrême-droite atteint 59 sièges pour une majorité de 61 députés. Si la victoire de Netanyahou n’est pas discutable, nous sommes cependant revenus à la situation qui prévalait après le scrutin du 9 avril 2019, une situation qui mène au blocage.
La
défaite de Benny Gantz est actée car s’il maintient son résultat en nombre de
sièges, il n’a pas réussi à attirer à lui des voix de droite, ou même arabes, pour se hisser à la
première place. Les résultats montrent qu’à un ou deux députés près, tous les partis
se maintiennent à leur niveau précédent à une exception près, la gauche s’est
effondrée, passant de 11 à 7 députés au profit du Likoud. La gauche historique, qui a créé le pays, a quitté la scène politique et n’a pas pu gagner suffisamment
de voix pour permettre l’alternance. Le parti travailliste paie aussi l’erreur d’avoir laissé partir Stav Shaffir
qui symbolisait la révolution des tentes et qui est la passionaria des jeunes et
surtout une très grande oratrice par ailleurs très présente dans les réseaux sociaux.
Ces
résultats sont la conséquence d’une campagne ratée de Bleu-Blanc. Benny Gantz n’était
pas très connu sur le plan politique et souffrait d’un déficit de réputation de
la part du public israélien. Il n’est pas allé au-devant de ses électeurs pour
marteler et expliquer son programme. Il s’est enfermé avec son État-major à Ramat-Hakhayal,
banlieue nord de Tel-Aviv, pour n’y sortir que rarement. Il n’a pas occupé les plateaux
de télévision. Il n’a pas innové dans ses propositions se bornant à faire du
suivisme en répondant à sa façon à chaque initiative de Netanyahou sans se
montrer novateur.
Il a donc pris de la hauteur sans s’intéresser vraiment aux défavorisés et aux Orientaux qui ne rêvent que du Likoud depuis l’année 1977 où Menahem Begin les a intégrés à la gouvernance du pays. Il a boudé les électeurs arabes alors que les statistiques prouvent que dans les villages arabes, les habitants votent à 35% pour le Likoud. Il y avait là un potentiel qu’il n’a pas exploité.
Il a donc pris de la hauteur sans s’intéresser vraiment aux défavorisés et aux Orientaux qui ne rêvent que du Likoud depuis l’année 1977 où Menahem Begin les a intégrés à la gouvernance du pays. Il a boudé les électeurs arabes alors que les statistiques prouvent que dans les villages arabes, les habitants votent à 35% pour le Likoud. Il y avait là un potentiel qu’il n’a pas exploité.
De
son côté, Netanyahou a tiré les leçons des deux dernières élections en adoptant
une approche différente. Il n’a pas cherché à alarmer ses électeurs sur une
éventuelle défaite mais au contraire il les a rassurés que la victoire était à
portée de main et qu’il fallait surtout la confirmer : «Nous ne sommes
qu'à deux sièges de la victoire. J'ai besoin de vous. Nous ne pouvons gagner
que si nous le faisons ensemble». Il espérait cependant disposer de 61
sièges sans Avigdor Lieberman car il était persuadé que c’est le moteur et la
force qui le font avancer. Ainsi, il s’est abstenu de diffuser des messages
négatifs en affirmant que «le
gouvernement de droite est en danger» et que les Arabes allaient voter en
masse.
Au
début de sa campagne et à la suite de son acte d’accusation, tous les
dirigeants politiques étaient persuadés que la carrière de Netanyahou était
terminée, donnant le sentiment à Benny Gantz qu’il suffisait d’attendre pour cueillir les fruits de la victoire écrite dans les tablettes. Mais c’était sans compter sur un premier ministre qui
s’est battu en réunissant à son domicile, au siège du Likoud et dans son
ministère des petits groupes de militants pour leur demander de maintenir leur
enthousiasme et de le diffuser aux autres. Il a été suivi. Il a fait de nombreux meetings,
même dans les villes qui lui étaient acquises car c’est un homme de terrain
alors que Gantz trônait dans son bureau. Les salles bondées de militants du
Likoud avaient pour but de contaminer de leurs convictions les hésitants pour
les obliger à aller voter.
Netanyahou
ne s’arrêtait jamais même s’il savait qu’il était attendu au tribunal. Son avance dans les
sondages a été confirmée, voire amplifiée. Sa campagne est devenue agressive
vis-à-vis de Gantz pour prouver que l’ancien chef d’État-major n’était pas apte
à lui prendre son poste et pire, qu’il envisageait une alliance avec les partis
arabes. Une bonne méthode pour effrayer les électeurs de Benny Gantz qui, assis
sur ses certitudes, a cassé l’élan de sa campagne. Il était mal entouré et
manquait de «tueurs politiques» car une campagne électorale est un
combat de tous les instants. Le coup dur est tombé le 27 février lorsque son
conseiller stratégique, Israël Bachar, a affirmé en privé que Gantz était un
danger pour l'État d'Israël parce qu’il n’aura pas le courage d’attaquer l'Iran.
Israël Bachar |
Gantz
s’est borné à prendre systématiquement le train en marche. A la suite de
Netanyahou, il a appelé à l'annexion de la vallée du Jourdain poussant
Netanyahou à le mettre au défi de mettre en place cette proposition controversée.
Gantz s’est empressé de décrire la vallée du Jourdain en «bordure
orientale de la Cisjordanie, comme le mur défensif oriental de l'État d'Israël
dans tout scénario futur» et de déclarer qu'il s'agissait «d'un partie
indissociable de l'État d'Israël».
Il
n’a pas pris l’initiative de rencontrer Donald Trump pour avoir son imprimatur.
Il n’a fait que suivre à Washington Netanyahou qui avait pris la décision avant
lui. Le leader bleu-blanc a également semblé faire volte-face sur son
opposition à la publication du plan de paix Trump : «J'espère que le
président américain Trump présentera et publiera le plan. Plusieurs semaines se
sont écoulées. Au Moyen-Orient, beaucoup de choses dramatiques se produisent,
je pense que le plan sera publié» alors que Gantz avait déclaré quelques jours auparavant que la publication
du plan serait «une intervention grossière dans le processus électoral de
l'État d'Israël».
Pour
l’instant, en attendant les résultats officiels, la droite n’atteint pas la
majorité de 61 sièges. Si elle ne trouve pas les deux voix manquantes, la
situation sera à nouveau bloquée. Mais Bleu-Blanc n’est pas à l’abri d’une
trahison dans ses rangs et dans ceux du groupe de gauche. Netanyahou saura
trouver les moyens d’attirer à lui quelques députés intéressés par un portefeuille
ministériel et inquiets de devoir traîner encore quelques années dans les bancs
de l’opposition. La nature humaine n’aime pas le vide et aime les honneurs. Une certitude, il n'y aura pas de quatrième tour d'élections.
La distribution des portefeuilles ministériels fera l’objet
de tensions au sein du clan de la droite car les appétits sont grands. L’attribution
du ministère de la défense sera un test du poids de Netanyahou à imposer ses
décisions. Par ailleurs les gains historiques de la liste arabe imposeront de poser le problème de l'intégration ou non de la minorité dans la gouvernance du pays. L'échec d'Avigdor Lieberman pourrait le contraindre soit à quitter la tête de son parti, soit à entrer dans la coalition en renonçant à ses exigences.
TRISTE JOURNÉE et élection de tous les dangers.Seule une alliance pourrait être salutaire ! Mais, les ambitions des uns et des autres et l'énorme casserole attachée aux basques de Bibi devrait le conduite à affronter la Justice pour enfin permettre l’émergence d'un gouvernement d'union nationale ! LE PAYS Où COULENT LE LAIT ET LE MIEL EST EN DANGER !
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