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mardi 31 mars 2020

Coup de tonnerre au sein de la Knesset


COUP DE TONNERRE AU SEIN DE LA KNESSET

Par Jacques BENILLOUCHE
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Peretz le doyen d'âge transmet son pouvoir à Gantz

          La surprise s’est abattue au sein de la Knesset après différentes péripéties qui ont vu la démission de son président et son remplacement temporaire par le président du parti Kahol-Lavan qui a vu sa formation exploser. Aucun bon scénariste n’aurait pu prévoir ce coup de théâtre qui n’était pas dans l’air. Effectivement on a pu s'étonner de l’absence d’agressivité de Benny Gantz à l’égard de Benjamin Netanyahou durant la campagne électorale en évitant d’aborder les questions qui fâchent comme les problèmes judiciaires du premier ministre. Rien ne laissait prévoir ces jours-ci un tel retournement de situation surtout après la constitution des premières commissions et la désignation d’un député arabe à la tête de l’une d’entre elles.



            Le parti hétéroclite Bleu-Blanc est constitué de 14 députés résilience de Benny Gantz, de 13 députés Yesh Atid de Yaïr Lapid, de 5 députés Telem de Moshé Yaalon et d’un indépendant, Gaby Ashkenazi. La décision soudaine de Benny Gantz de rejoindre la coalition conduite par Netanyahou a fait exploser son parti puisque le groupe Yesh Atid et Telem font sécession en devenant avec 18 députés le groupe d’opposition le plus important. La gauche n’ayant pas été invitée à coalition, ses 7 députés pourraient rejoindre Yaïr Lapid. Il est fort probable qu’Avigdor Lieberman, qui n'a appris la nouvelle que par les médias, et ses 7 députés seraient mis eux-aussi à l’écart. Avec les 15 députés arabes, l’opposition sera forte de 47 députés sur 120. La coalition aurait ainsi les mains libres pour gouverner pendant les 18 premiers mois sous l’égide de Netanyahou.   
         Benny Gantz a été élu président de la Knesset par 74 voix pour, 18 contre et 28 absents. Sa nomination qui semble temporaire avait pour but de bloquer le vote des propositions de lois visant à mettre hors course le premier ministre.
            Pour nous ce n’est pas une grande surprise puisque nous l’avion écrit le 8 mars 2020 «Mais ce serait sans compter sur la combativité du premier ministre qui est prêt à faire des offres sans précédent à quelques «félons» de gauche et du centre pour rejoindre sa coalition» et confirmé  le 20 mars : «Nul n’est dans le secret des délibérations pour connaitre les méthodes que choisira Benny Gantz pour constituer son gouvernement. Toutes les hypothèses sont sur la table et toutes les surprises pourraient être de taille. Inutile de chercher à lire dans la boule de cristal car il est probable que certains hommes politiques, sensibles à la situation du pays, mettront leur ego et leurs réticences de côté pour s’unir pour le combat économique et le combat médical».


Lapid - Gantz

            Gantz aurait pu tenter un coup de force en votant des lois invalidant Netanyahou mais il était trop pur et il a dû se résoudre à composer car sa majorité s’effilochait et il n’était plus sûr de ses 61 sièges ; deux députés de Telem avaient décidé de quitter le groupe et Orly Levy aussi. Beaucoup d'autres étaient peu favorables à une collaboration avec les partis arabes. Il ne lui restait plus que deux solutions, composer avec Netanyahou ou bien se lancer dans un quatrième tour d’élections comme le souhaitait Yaïr Lapid. Le pays n’est pas en état de supporter encore quatre mois de désordre, de blocage, et de crise. Gantz voulait éviter au pays de nouvelles aventures qui risquaient d’effondrer l’économie. Il s’est comporté en responsable.   
            Dans 18 mois, Netanyahou abandonnerait son poste au profit de Benny Gantz mais certains membres de Kahol-Lavan estiment qu'ils ne peuvent faire confiance à Netanyahou qui a souvent prouvé qu’il était peu crédible et expert en manipulation en tous genres. En effet, en tant que premier ministre, il garde tous les pouvoirs même celui de dissoudre la Knesset pour empêcher quelqu’un d’autre que lui d’occuper le poste de premier ministre au terme de ses 18 mois de fonctions.
            Pour parvenir à cet accord, Netanyahou a fait des concessions en acceptant de se défaire des ministères régaliens et en acceptant au gouvernement et dans les commissions de la Knesset une parité totale entre le Likoud et Kahol Lavan.


Avi Nissenkorn, ancien syndicaliste

            On attend à présent la composition du nouveau gouvernement sachant que Yaïr Lapid a refusé le poste de ministre de la justice. Cela interviendra rapidement en raison de l’urgence économique et sanitaire. Les amis de Gantz, qui deviendrait vice-premier ministre, se partageraient au moins les ministères importants des affaires étrangères, de la défense, de la justice et de l’économie. Israël Katz passerait des affaires étrangères aux finances, l’orthodoxe séfarade Arie Dehry resterait à l’intérieur et son parti garderait le ministère des affaires religieuses, l’orthodoxe ashkénaze Yaakov Litzman à la santé, Naftali Bennett passerait de la défense à l’éducation bien qu'il n'ait pas encore donné son accord. Avi Nissenkorn pourrait devenir président de la Knesset à moins que Yuli Edelstein ne retrouve son poste. 
           Encore quelques jours d'intenses négociations mais ils est fort probable que le gouvernement sera constitué avant la fin de la semaine. La situation dramatique du pays n'attend pas. 

2 commentaires:

  1. Les électeurs avaient envoyé un message clair en plaçant en tête Netanyahu sans lui donner les moyens d’être majoritaire . Ils voulaient un gouvernement avec Bibi et avec Gantz !
    Happy end : les deux hommes se sont entendus et les pousse au crime ont détalé !
    Mazel tov au prochain gouvernement de l’Etat nation du peuple juif !

    André Simon Mamou
    Tribune juive

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  2. Évidence ! Bibi ( pas ma tasse de thé préférée ) est l homme v politique le plus fort actuellement en Israël donc a lui la main Bravo a Ganz de se défaire des "politiciens d égo surdimensionné" et de la liste arabe Non Sioniste Affiché Leon


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