COMME LA FRANCE AU MALI, ISRAËL DISPOSE DE COMMANDOS D’ÉLITE
SHALDAG
Par
Jacques BENILLOUCHE
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Quand on voit cette
cérémonie émouvante des 13 corps de soldats qui ont donné leur vie à leur pays,
nous sommes automatiquement renvoyés à ce qui se passe chez nous en Israël où
la fine fleur de la jeunesse risque sa vie tous les jours. Souvent raflés à la fleur
de l’âge alors qu’ils cherchent à défendre la vie tandis que d’autres
distribuent la mort, ces jeunes soldats d’élite nous donnent des cours de
nationalisme pendant que leurs pères perdent leur temps dans des joutes
politiques stériles.
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Le président de l'Etat reçoit quelques commandos Shaldag |
Ces
13 soldats français ressemblent aux membres israéliens des unités d’élite, de
la même trempe, tous volontaires, qui dès l’âge de 13 ans avaient déjà choisi
le chemin qu’ils s'étaient tracés. Ils connaissent la peur car ce sont des êtres
humains, mais ils ont appris à la maîtriser, à la dompter pour qu’elle ne les
empêche pas d’aller au bout de leur mission. Pour eux, ne pas connaître la peur
c’est être un automate qui ne réfléchit plus et qui rate tout ce qu’il
entreprend. Ces jeunes côtoient le danger tous les jours parce que c’est leur
volonté et que la nation a besoin d’eux.
L’unité
Shaldag est l’une des trois meilleures unités d’élite dont la sélection est la plus draconienne.
Ces robocop perdent définitivement leur identité et leur visage pour n'être qu'une lettre de l’alphabet,
la première lettre de leur prénom. Ils acceptent de passer dans l’ombre alors
que le propre de l’homme est d’accaparer les honneurs, au-devant des médias.
Ils deviennent les seuls, avec quelques autres, à se féliciter de leurs missions mais dans
le cadre strict de leur anonymat. Plus de Facebook, plus de photos, plus de relations
sociales à part celles de leur clan réduit à la plus simple expression pour des
raisons sécuritaires.
Martin-pêcheur |
L’unité
Shaldag porte le nom du martin-pêcheur, oiseau qui a la réputation de repérer calmement
sa proie depuis son perchoir, pour ensuite plonger en percutant violemment la
surface de l'eau, en l'attrapant et en avalant la tête la première dans le sens
des écailles. L'unité commando
d’élite de l’armée de l'air israélienne, faisant partie des forces spéciales,
veut s’identifier à cette image face à ses ennemis. Penser calmement, décider vite,
puis cibler avec efficacité. Les jeunes qui en font partie ont la même
trajectoire de ceux qui sont tombés au Mali. Ils interviennent souvent aux delà
des frontières, après avoir été parachutés dans des environnements hostiles,
pour mener une reconnaissance spéciale, pour établir des zones d'assaut ou des
aérodromes, pour marquer avec des pastilles électroniques des futures cibles
pour que leurs collègues aviateurs ne les ratent pas et surtout pour leur éviter
les dégâts collatéraux.
Glock 17 |
Ils
ne se séparent jamais de leur fusil d’assaut M16 et de leur pistolet Glock 17
dont ils se servent rarement car leur rôle en territoire ennemi est de ne pas
se faire repérer. Ils subissent pendant 22 mois à la
fois une formation de fantassin et de parachutiste, et même de tireur d’élite
capable aussi de vivre plusieurs jours en milieu hostile sans l’aide de la
population. Leur formation comprend des exercices pointus de navigation, conçus
pour fournir une expérience de navigation étendue tout en élevant une tension
physique intense résultant de longues marches forcées avec des poids lourds. Ils
ont déjà avalé des kilomètres dans la nuit, dans le soleil, ou dans la pluie. Ce
sont des experts en opérations aéroportées avec des hélicoptères de combat. Rarement tête brûlée, on leur demande de la finesse et de la réflexion car une de leurs
missions principales est la reconnaissance et la collecte de renseignements.
Bien sûr, en cas de danger, ils savent tuer un ennemi d’un seul coup de poing
bien placé.
Leurs
missions sont secrètes et leur visage définitivement caché pour ne pas être
reconnus en mission. Leur uniforme n'a aucun signe distinctif. En permission en ville, ils circulent en civil et dans
les bases ils vivent à part pour ne pas être repérés par les "soldats ordinaires". Très peu d’actions sont
rapportées car le secret est l’élément essentiel de leur succès mais aussi de
leur survie. Seules quelques missions spectaculaires ont été révélées au
public, mais les 90% autres sont restées dans l’Histoire de l’unité. Avec le
temps, Shaldag a révélé ses missions de différentes nature comme l’opération Litani
de 1978 qui l’a mené en mission de reconnaissance en territoire ennemi ou l'opération
Moïse de 1984 au Soudan, coordonnée entre Tsahal, la CIA et l'ambassade des
États-Unis à Khartoum pour permettre le transfert clandestin des réfugiés juifs
éthiopiens du Soudan vers l'État d'Israël.
Les
24 et 25 mai 1991, sous le commandement de Benny Gantz, Shaldag a assuré le
pont aérien de 14.000 Juifs éthiopiens d'Addis-Abeba vers Israël. Au cours de
la première Intifada, les membres de Shaldag ont été les premiers à organiser
des opérations d'infiltration en se déguisant en civil arabe dans les territoires
palestiniens, avant de transférer cette responsabilité à l’unité spécialement conçue
pour cela, l'unité Duvdevan.
Opération Salomon |
Au
cours du conflit de 1982-2000 dans le sud du Liban, Shaldag a pris part aux
opérations qui ont permis de repérer et de marquer rapidement les escadrons de roquettes
du Hezbollah suffisamment tôt pour que l’armée de l’air israélienne puisse les
éliminer. Au cours de la guerre du Liban en 2006, Shaldag a effectué le raid du
1er août sur Baalbek. Déposés par hélicoptères à minuit, les commandos Shaldag
se sont dirigés vers le nord, dans le quartier de Sheikh Habib, afin d'arrêter
les membres présumés du Hezbollah. En route, ils ont rencontré quatre islamistes armés et se sont défendus en les éliminant. Durant l’opération,
19 miliciens du Hezbollah ont été tués, sans faire de victimes israéliennes.
En
2007, Shaldag a participé à l'opération Orchard qui a détruit le réacteur
nucléaire syrien. L'unité a infiltré un dépôt souterrain près du site contenant
le réacteur nucléaire pour désigner la cible aux aviateurs qui l'ont détruit.
Alors
quand on voit ces cercueils alignés, il est difficile de ne pas trembler, pour
ces jeunes, pour nos jeunes qui vivent le danger au quotidien. Et l’on se met à
songer aux mères, aux pères, aux frères, et aux épouses qui risquent un jour de
devoir pleurer celui qui a choisi volontairement de participer à la défense du
pays contre les barbares islamistes qui privilégient la mort plutôt que la vie.
Nous connaissons autour de nous beaucoup de ces jeunes héros qui n’aiment pas
qu’on les appelle ainsi parce qu’ils abandonnent le confort douillet pour servir leur pays par opposition
aux jeunes religieux orthodoxes qui se planquent dans leurs écoles talmudiques
pendant que d’autres s’acharnent à les protéger.
Israël vient de risquer la même catastrophe qu'en France mais un miracle est intervenu ce jour du 27 novembre 2019 où un
hélicoptère CH-53 de l'armée de l'air israélienne a été détruit par un incendie
après que son moteur se soit enflammé pendant le vol. L’avion a atterri
d’urgence dans le nord du désert du Néguev. Les onze commandos Shaldag à bord
et deux pilotes, treize soldats aussi, chiffre du malheur, n'ont pas été blessés et ont échappé à une mort certaine sans
le sang-froid des pilotes face à un dysfonctionnement technique du moteur.
En cette période de deuil français et d’incertitude en Israël, laissons à Maxime Tandonnet le mot de conclusion : «Il n’y a qu’une certitude : les treize sont morts pour la France, dans l’accomplissement de leur devoir, le devoir un mot sacré, qui se dispense de tout hommage, le seul peut-être qui vaille le sacrifice d’une vie. Et notre chagrin pour eux et leurs proches est indescriptible». Souhaitons que nous n’ayons pas de jeunes de Shaldag à pleurer en Israël.
Cher monsieur Benillouche,
RépondreSupprimerIl est évident qu'Israël possède les unités l'élite les plus performantes au monde. Mais cela ne sera pas suffisant pour lutter contre l'islamisme sunnite de Téhéran qui soutient le Hamas, et qui tente de reproduire à Gaza ce qui a été réussi par le Hezbollah au Liban.
Et voilà Israël pris entre deux fronts, comme dans un étau : d'un côté le Hamas qui, pour l'instant, accepte de négocier, mais jusqu'à quand ? Et de l'autre, la lutte sans merci et fort coûteuse qu'il est obligé de mener contre le Hezbollah en Syrie et au Liban.
"C'est tout le problème de l'État hébreu et de son modèle démocratique qui ne joue pas avec les mêmes règles que ses ennemis..." conclut Antoine Colonna, envoyé spécial de V.A. en Israël.
Très cordialement.
Chère Marianne ARNAUD, permettez moi d'apporter une petite rectification : a Téhéran, je crois que l'Islam est chiite et non sunnite.
RépondreSupprimerCe n'est pas nouveau, Israël a toujours été entouré de pays arabes hostiles cherchant à le détruire...faisons confiance et ne laissons pas nos craintes, légitimes bien sur, nous transformer en pessimistes.
Super intéressant ! Cet article m’a donné des informations que je n’ai lues nulle part . Bravo ! On peut penser qu’un jour on fera un film avec Shaldag et ses soldats magnifiques .
RépondreSupprimerBravo M. Benillouche ça c’est vrai journalisme !
André Simon Mamou Tribune Juive
RépondreSupprimer@jbs125
Je vous remercie d'avoir rectifié mon erreur. Malheureusement restent les deux mâchoires de l'étau : la charte du Hamas qui affirme : "la terre de Palestine est une terre islamique", et le DIP (Djihad islamique palestinien) qui prévoit l'instauration d'un califat en Palestine débarrassé de toute présence non musulmane.
Mais vous avez raison, il faut qu'envers et contre tout, les Israéliens fassent confiance à leur armée qui est une des meilleures au monde.
Cordialement.
Quel est l intérêt de mentionner Gantz?
RépondreSupprimerHélas nous avons aussi l experience dramatique des deux hélicoptères qui se percutent avec un nombre effroyable de morts en1998 sauf erreur.
@Patrick,
RépondreSupprimerPourquoi mentionner Gantz ?
Vous avez peut-être remarqué si vous avez lu l’article, ce dont je doute, qu’il traite de l’unité d’élite Shaldag. Or de 1989 à 1992 il a été commandant de cette unité d’élite et à ce titre il a dirigé en 1991 l’une des opérations les plus spectaculaires d’Israël consistant à amener dans le pays des centaines de milliers de «Falashas» voués à la mort en Ethiopie.
Et oui, cet "incapable et incompétent" a fait des bonnes choses!
Super article, très bien documenté comme d'habitude.
RépondreSupprimerHeureusement que ces héros sont là pour protéger et défendre Eretz Israël !