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mercredi 9 octobre 2019

Reductio ad hitlerum par Maxime TANDONNET



REDUCTIO AD HITLERUM

Par  Maxime  TANDONNET




Le «reductio ad hitlerum» est l’une des formes les plus évidentes de la crétinisation politique. Son principe est simple : abattre le contradicteur, ou l’adversaire idéologique en le traitant de nazi ou d’équivalent. La pratique est ancienne. Déjà, dans les années 1930, puis les années 1950 et 1960, une partie de la «gauche» idéologique la plus radicale avait pris l’habitude de disqualifier ses opposants en les accusant de fascisme ou d’hitlérisme dans une sorte de réflexe pavlovien : celui qui conteste est un nazi.



On en vient ainsi à traiter couramment d’Hitler les plus grands héros de la Résistance au nazisme, tels de Gaulle ou Georges Bidault, ex-bras droit de Jean Moulin et président du CNR. L’insulte est tellement courante qu’elle a pour effet de banaliser les véritables comportements, monstrueux, d’inspiration hitlérienne, par exemple le négationnisme des chambres à gaz et la haine ou le mépris des Juifs.
Bêtise du reductio ad hitlérum et méconnaissance de l’histoire : la vérité c’est que nombre d’intellectuels, hommes politiques, journalistes bien-pensants les plus prompts à se draper dans leur bonne conscience pour dénigrer leurs adversaires politiques en les traitant de de fascistes et d’hitlériens, les lèvres bavant de haine dans les années 1930,  devinrent par la suite, opportunément, les plus fervents partisans de l’occupation nazie et du régime de collaboration pétainiste : Déat,  Doriot et Marquet, pour les plus célèbres, mais aussi, une multitude de hérauts, parmi les plus virulents, de la bonne conscience humaniste dite de gauche à l’époque, dont les Bergerey, Challaye, Luchaire (pour ceux qui me viennent en mémoire) et qui rejoignirent une partie de l’extrême droite (Bucard, Henriot, Deloncle, Béraud, Cousteau), dans l’esprit de soumission au régime nazi.
Alors, que les cracheurs de haine d’aujourd’hui, qui brandissent l’accusation d’hitlérisme à tout bout de champ, comme l’injure suprême, faute de capacité à argumenter, apprennent leur histoire et cessent de se ridiculiser tout en banalisant de manière scandaleuse les atrocités du régime hitlérien, responsable de l’anéantissement de l’Europe, d’une partie de la planète, et de la mort de 60 millions d’hommes.

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