LA STRATÉGIE ÉLECTORALE DE LIEBERMAN
Par Jacques BENILLOUCHE
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On dispose
de quelques signes nouveaux concernant la stratégie électorale d’Avigdor
Lieberman qui s’éloigne de ses penchants politiques traditionnels. La rupture totale
avec Benjamin Netanyahou est actée et il semble qu’il fera tout pour briser son
ascension. La règle des surplus de voix aux élections est un signe qui ne
trompe pas. En effet, il faut près de 33.000 voix pour obtenir un siège à la Knesset, selon le
nombre de votants. Mais dans les décomptes finaux, en raison d’arrondis, les
partis disposent toujours de reliquats de voix insuffisants pour obtenir un
siège mais qu’ils veulent rentabiliser.
Il
existe donc toujours des accords signés entre deux partis, avant le scrutin, pour se
partager ces voix orphelines. Une information vient d’être révélée que Benny
Gantz et Avigdor Lieberman envisagent de se partager les reliquats de voix.
Ainsi si Lieberman détient 20.000 voix de reliquat et Gantz 15.000, l’association
permettra à Lieberman de cumuler les 35.000 voix de reliquat pour obtenir un
siège de plus. La liste qui apporte le plus de voix bénéficie d’un siège
supplémentaire. L’inverse est évidemment valable et pourra s'appliquer à Gantz.
Quand on constate qu’une majorité de coalition peut se jouer à un siège près,
on comprend la finalité de cet accord. Mais cette règle ne peut être appliquée
que si les deux partis concernés ont atteint le seuil électoral de 3,25%. Ainsi
Zehut qui est crédité de 2,3% et Otzma de 1,7% ne peuvent pas fusionner pour
avoir un siège et leurs voix sont reparties entre les autres listes.
Généralement
cet accord est signé entre partis d’idéologie politique voisine à l’instar des partis orthodoxes ou de
Meretz et la liste arabe. Lieberman était plus proche d’un accord avec le
Likoud ou un parti d’extrême-droite. Mais le parti Bleu-Blanc et Israël
Beitenou sont sur le point de s’engager ensemble sur le partage des reliquats. Il s’agit
d’une décision plus que symbolique car elle équivaudrait à mettre ces deux entités
dans le même camp alors que jusqu’à présent Lieberman était classé à droite,
voire à l’extrême-droite. Elle indique surtout que Lieberman confirme sa
volonté de ne pas recommander Netanyahou au poste de premier ministre. Selon
lui, il ne le fera que s’il prend l’initiative d’un gouvernement d’union.
Cette information n’est pas révolutionnaire puisque Lieberman avait annoncé
à la radio de Tsahal, en juillet 2019, qu’il était prêt à recommander Benny Gantz
au poste de Premier ministre, avec cependant un condition : «Je ne
recommanderai pas une personne en particulier, mais plutôt une personne qui
concevrait un gouvernement élargi. Je n'exclus personne, y compris Benny
Gantz».
Miri Regev |
Fidèle à ses prises de position tranchées, la ministre Miri Regev
renvoie la balle au centre : «Lieberman ne fera pas basculer la
balance. Celui qui décide qui sera le prochain premier ministre est Dieu. À mon
avis, Lieberman est très motivé par son ego et sa haine du premier ministre
Benjamin Netanyahou et, à mon avis, il ne peut être nommé au poste de premier
ministre. J'espère que le public le punira à la fin et qu’il assistera aux
délibérations de la Knesset via la chaîne de télévision 99 (chaîne de la
Knesset)».
Encore faut-il que Dieu soit disponible pour s’intéresser aux
futilités d’une élection législative en Israël.
D’ailleurs la visite de Netanyahou à Kiev a pour but essentiel de réorienter
quelques voix ukrainiennes vers le Likoud ce qui est une gageure, connaissant
la fidélité de cette communauté au «tsar» israélien. Les deux clans
Likoud et Bleu-Blanc sont au coude à coude et il est certain que Lieberman sera
le Dieu qui décidera de celui qui sera premier
ministre.
Peu de commentaires pour cet article pourtant fort instructif! Serait-ce le fait d'avoir commis une hérésie en disant que dieu avait autre chose à faire qu'à s'occuper des Legislatives en Israël
RépondreSupprimerAllons, allons, comcernant Israel l'Homme fait des plans et Dieu rit.
RépondreSupprimerMais attention à trop s'y investir on tombe dans les bon dieu-se-ries.