Le déroulement du G7 de
Biarritz, tel qu’il se présente, n’a rien pour nous rassurer. Qui gouverne le
monde ? Les sept chefs d’Etat et de gouvernement qui se réunissent aujourd’hui
donnent une impression vaguement dérisoire. Pourquoi Biarritz, la station
balnéaire préférée de Napoléon III, dit Badinguet ou Napoléon le petit, celui
par qui la calamité est venue – la défaite contre la Prusse, après plus de 20
ans d’empire mégalomane, une défaite d’où sont sortis tant de drames et la
tragédie du XXe siècle ?
Il n’y aura pas de communiqué
final, nous annonce-t-on par avance, donc pas de décision actée dans un
document. Alors, à quoi bon ? Les sept, en particulier deux d’entre eux,
donnent ce sentiment d’irresponsabilité, d’ivresse narcissique, obsédés par le
coup de communication, la petite phrase, le tweet assassin, qui fera parler
d’eux et gagner quelques points dans les sondages, prêts pour cela à sauter sur
le premier sujet à la mode.
Oui, les incendies de l’Amazonie
et la montée de colonnes de fumée impressionnantes, c’est grave, dramatique et
douloureux. L’idée n’est pas de sous-estimer la tragédie. A une échelle
gigantesque, ces feux rappellent ceux qui ravagent le Portugal, et les terres
du Midi en France. Et l’Afrique. Mais pour autant, est-ce l’unique sujet du
moment ? Est-ce le principal enjeu de politique planétaire ?
Les fumées de l’Amazonie servent
aussi à cacher les tensions internationales en cours, la guerre commerciale
US-Chine, une monstrueuse crise économique qui de toute évidence, couve en ce
moment, les massacres du terrorisme islamiste en Afghanistan et le retour de
Daesh en Irak et en Syrie, l’abomination du trafic des personnes et de
l’esclavagisme en Méditerranée, qui fait la fortune des mafias de passeurs,
déstabilise l’Europe comme l’Afrique, avec la bienveillance des autorités
morales et gouvernementales européennes.
Autrefois, quand les sommets occidentaux réunissaient Giscard, ou
Mitterrand, Mme Thatcher, Carter ou Reagan, Schmidt, et prenaient des décisions
stratégiques de grande ampleur (implantation des fusées Pershing, en
représailles contre les SS 20), le monde occidental avait quand même une autre
allure, plus noble, plus sérieuse, plus responsable. Mais cette chute du
leadership occidental dans le dérisoire, n’est-elle pas le double symptôme de
la crise de la démocratie – la médiocrité au pouvoir – et du déclin de l’Occident
face aux nouvelles puissances (Chine, Inde, Brésil) ?
Vaut mieux qu’ils se connaissent et se parlent.
RépondreSupprimerLes élus sont le reflet des peuples. Si on devient bête, ils le seront aussi fatalement. Exigeons plus d’éducation dans le monde entier. Mobilisons-nous pour cela. Écrivons et faisons pression sur les élus à tout niveau pour améliorer l’éducation des jeunes et moins jeunes. C’est vital plutôt que de céder au découragement.