Par Jacques
BENILLOUCHE
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Deux mauvaises nouvelles pour Netanyahou sont tombées le même jour : la réunification des partis arabes et l'union des partis d’extrême-droite. Les partis arabes avaient présenté deux listes distinctes le 9 avril 2019 ce qui avait découragé les Arabes de voter pour leur liste communautaire. Les statistiques officielles ont révélé que certaines villes arabes avaient voté à 35% pour le Likoud par réaction de mauvaise humeur. Ce choix n’étonne pas car les Arabes ont toujours voté pour le parti au pouvoir car ils détestent le changement qui pourrait interférer dans leur vie quotidienne. Cette unification des partis arabes, qui retrouveront certainement leur 13 sièges habituels au lieu des 11 de 2019, risque de coûter deux sièges pris au Likoud.
Leaders arabes |
La deuxième mauvaise nouvelle est
l’unification des trois partis principaux d’extrême-droite en une seule entité,
sous la direction d’Ayelet Shaked. L'Union des partis de droite, regroupant Habayit Hayehudi, ancien parti de Naftali Bennett dirigé par Rafi Peretz et
l’Union nationale de Bezalel Smotrich, a fusionné avec la Nouvelle droite de
Naftali Bennett et d’Ayelet Shaked. La nouvelle entité portera le nom de Droite
Unie. L'accord n'inclut pas actuellement le parti Zehut de Moshé Feiglin ni
Otzma Yehudit d’Itamar ben-Gvir qui semble, lui, négocier directement son intégration
à la liste Likoud.
L’extrême droite en Israël, qui représente les partis à la droite du Likoud, est une notion renvoyant au positionnement politique des partis israéliens sur l'échiquier politique, en évolution depuis les débuts du sionisme. Ce terme est employé pour toutes les associations nationalistes et conservatrices qui prônent une certaine hostilité envers les Palestiniens et le développement de la construction dans les implantations et s’opposent à la création d'un État palestinien.
L’extrême droite en Israël, qui représente les partis à la droite du Likoud, est une notion renvoyant au positionnement politique des partis israéliens sur l'échiquier politique, en évolution depuis les débuts du sionisme. Ce terme est employé pour toutes les associations nationalistes et conservatrices qui prônent une certaine hostilité envers les Palestiniens et le développement de la construction dans les implantations et s’opposent à la création d'un État palestinien.
Leaders d'extrême-droite avec Netanyahou |
Netanyahou considère que cette
union et l’élan qu’elle entraînera de fait, réduiront le nombre de députés de
son parti : «Bennett, Shaked et Smotrich risque de nous priver de 5 à 6
sièges. Ils risquent consciemment d’entraver la continuation du gouvernement de
droite. Il n'est pas trop tard pour corriger cette dangereuse erreur». Or
les sondages, qui se sont certes toujours trompés, donnent un écart de 2 à 5
sièges, selon les instituts, entre Netanyahou et la liste centriste de Benny
Gantz. La liste Likoud perdrait ainsi à la fois sa première place et le droit
de constituer le gouvernement.
En fait on se demande si le souhait
caché d’Ayelet Shaked n'était pas une volonté de vengeance contre Netanyahou et le Likoud qui lui
ont refusé sa réintégration au parti et son inscription directe en position
éligible parmi les candidats. Ils lui avaient demandé de refaire «ses
classes» pendant trois ans alors qu’ils avaient fait une exception pour un
transfuge de Koulanou, Yoav Galant, et pour l’ancien maire de Jérusalem, Nir
Barkat. Elle avait été profondément vexée.
Bien que le nouveau parti Droite
Unie soit prêt à entrer dans une coalition gouvernementale avec le Likoud,
encore faut-il que ce dernier parvienne au sommet ce qui est fortement
compromis dans l’immédiat d’autant plus que le parti travailliste, associé à
Orly Levy-Abecassis, vise quelques sièges dévolus au Parti Koulanou et aux
Éthiopiens. La fusion de Koulanou avec le Likoud n’avait pas obtenu l’agréement
de tous les militants qui avaient d’ailleurs en vain intenté un procès à leur parti.
Ils risquent de transférer leur vote à l'opposition. Par ailleurs les
Éthiopiens qui votaient en masse pour le Likoud hésitent à présent à le faire après la mort de deux de leurs jeunes par la police. Ils risquent d’amputer le
Likoud d’un à deux sièges par représailles.
Bref la situation se complique et
ce n’est pas faute à Netanyahou d’avoir fait jouer tous ses relais pour
empêcher l’ascension d’Ayelet Shaked. Elle pourrait jouer le rôle qu’avait joué
Jacques Chirac en s’associant avec Valery Giscard d’Estaing pour ensuite
l’abandonner en rase campagne.
Ayelet Shaked est une femme
ambitieuse qui a eu un raté le 9 avril 2019 puisqu’elle n’avait pas atteint le
seuil électoral de 3,25%. Elle avait été pratiquement renvoyée à ses activités
professionnelles informatiques. Mais la dissolution l’a remise en selle politiquement. Une aubaine pour elle. C’est exactement l’effet généré par la dissolution de
l’assemblée par Chirac qui lui avait amené un gouvernement socialiste de
cohabitation. En Israël il ne s’agira pas de cohabitation mais d’élimination
pure et simple de Netanyahou du champ politique.
Guilad Erdan |
Un signe des probables difficultés ne trompe pas ; la
décision d’un poids lourd et étoile montante du Likoud, Guilad Erdan, qui a
accepté l’exil aux États-Unis en tant qu’ambassadeur à l’ONU pour garantir son
avenir hors des ministères.
Si Netanyahou s'était montré plus conciliant, il aurait écouté l'avis sage de son parti qui proposait de réintégrer Shaked et Bennett au Likud à des places éligibles.
RépondreSupprimerIl en a fait qu'à sa tête et voici le résultat
Bien au contraire, excellente nouvelle pour Nethanyaou. L'extrême droite réunie va faire élire son mentor. Et Shaked se retrouver en successeurE officielle et proclamée (implicitement).
RépondreSupprimerQuant au camp de l'opposition ... Quelle mascarade !!