Jordan Bardella (RN), Nathalie Loiseau (LREM), François-Xavier Bellamy (LR), Yannick Jadot (EELV), Manon Aubry (LFI) |
Il flotte sur la France, à la
veille des élections européennes, un air du temps particulièrement étrange et
malsain. La vie politique française est dominée par une hypocrisie qui fait
froid dans le dos. Plus le «camp du bien» au pouvoir gesticule, se contorsionne,
hurle au nationalisme, au populisme et au fascisme, plus il fait monter le
parti lepéniste dans les sondages. Il le sait. Il n’est pas assez bête pour ne
pas le savoir. Donc il le sait. Quel peut en être l’objectif ? Celui de
désigner son adversaire favori pour 2022, l’adversaire attitré qui pourrait
seul lui permettre de se maintenir cinq années de plus sous les ors des palais
de la République malgré le rejet viscéral du pays.
En parallèle, l’idéologie et
l’extrémisme sont de retour partout. La parole politique est de plus en plus
déconnectée du réel, sur l’économie, les migrations, la sécurité, la morale,
nous assistons à une profusion d’incompétence, de démagogie, d’extrémisme, dans
tous les camps, et de délires émotionnels, par exemple autour de «l’écologisme»
sans le moindre rapport avec le monde des réalités. La fuite dans le culte de
la personnalité, l’ivresse narcissique se poursuit, s’accélère. Les idolâtries
en tout genre achèvent d’anéantir les débats d’idées.
L’icône médiatique se substitue
à l’idée même d’un projet de société. Le ridicule, visage ultime du nihilisme,
envahit tout, à l’image de ces débats télévisuels grotesques à 12 ou 15, dont
les participants ressemblent à des pitres lancés dans un concours de grimaces. Quelle image de la politique, quelle image !
La frontière entre le vrai et du faux s’estompe. Ainsi plusieurs journalistes
seraient, paraît-il, convoqués. Comment croire une chose pareille au regard de
la liberté de la presse qui est le socle de toute démocratie ?
Être satisfait d’un tel
spectacle aujourd’hui, quel que soit le point de vue où l’on se place (un camp
ou un autre), est un réflexe d’imbécile. D’ailleurs un sondage publié par le
Figaro de ce matin révèle que le taux d’abstention atteindrait 70% chez les
18-35 ans (et 60% dans le pays). L’abstentionnisme est une tragédie, surtout
touchant des jeunes dont elle marque le désengagement envers la chose publique.
Pourtant, le système politico-médiatique et ses acteurs en sont entièrement
responsables en raison du spectacle lamentable qu’ils offrent.
Vous oubliez l’incompétence en matière scientifique et technique, à l’heure où l’informatique change drastiquement le monde avec internet et les montagnes de données, l’intelligence artificielle, les débats sur la liberté et la propriété de ses données personnelles, la science au service de l’energie et de l’aide à la régulation du climat et la diminution de la pollution.
RépondreSupprimerPas de pensée politique, pas de culture scientifique : on en revient à la pensée magique, voire millénariste et apocalyptique.
La régression des idées et de la culture mène à la régression des civilisations.
Il me semble qu’ en Israël, le projet scientifique est plus ancré.