L’occupant de l’Élysée a déclaré qu’il était déterminé à
déployer «toute son énergie» pour que le RN/FN ne remporte pas les
élections européennes. En même temps, nous assistons à une mobilisation
générale du camp LREM pour désigner le parti lepéniste comme son unique
adversaire légitime. Depuis des mois, la majorité au pouvoir place le scrutin
européen sous le signe du combat des lumières qu’elle se targue d’incarner
contre «les ténèbres nationalistes» incarnées par le lepénisme. Mieux
encore : Mme Loiseau aurait ainsi accepté le principe de débats avec la tête de
liste lepéniste, confortée dans ce statut d’opposant privilégié et écarté les
propositions de rencontre avec M. Bellamy, tête de liste LR.
Jamais sans doute, dans l’histoire politique récente,
l’hypocrisie n’aura atteint un tel sommet : combattre un ennemi que l’on
soutient à bout de bras depuis le début en le désignant comme seul concurrent
digne de ce nom. La manœuvre est limpide, s’inscrivant dans la perspective de
l’élection présidentielle de 2022 : sublimer un combat de Titan entre le «bien»
progressiste et le «mal» populiste dans l’objectif d’assurer la
réélection présidentielle dans trois ans.
Cette histoire romanesque de la lutte éternelle entre
l’avenir radieux et les ténèbres de la réaction, avec la complicité
bienveillante du parti lepéniste qui n’a jamais été à pareille fête, est censée
ensevelir dans une vague d’émotion le monde des réalités, le chômage, la violence,
la dette publique, la faillite de l’autorité de l’État dans le maintien de la
paix civile et la maîtrise des frontières.
Quelques questions pour
finir : pur cynisme des acteurs de cette supercherie, ou défaillance
intellectuelle les conduisant à croire eux-mêmes en leur propre mystification ?
Et quel est le vivier potentiel des victimes de cette manœuvre, suffisamment
désarmées sur le plan de l’esprit critique pour y succomber ? Quelles
conséquences, quelle sanction de l’histoire pour les responsables de ce
dévoiement sans précédent récent de la démocratie au profit de l’obsession
narcissique ?
Je pensais que le Président de la République était le Président de tous les français et non un chef de parti.
RépondreSupprimerNotre Président (j'hésite à mettre une majuscule) est partial et part en guerre contre 20 % de la population française (en tous cas 20 % des électeurs) donc mérite le titre de président de la REM et non de la République.
Je ne vote pas Rassemblement National, mais pour le coup, Marine Le Pen a raison, s'il sort en seconde position il devra partir puisque chef du parti perdant.