PALESTINIENS INTERDITS DE PÈLERINAGE À
LA MECQUE
Par Jacques BENILLOUCHE
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Contretemps
La solidarité arabe est
écornée car l’Arabie saoudite refuse d’accorder des visas aux Palestiniens de
Jordanie, du Liban et d’Israël qui souhaitent effectuer le pèlerinage à la
Mecque. Jusqu’alors, les citoyens israéliens étaient autorisés à franchir la
frontière avec des passeports temporaires jordaniens mais, depuis le 12
septembre, cette facilité de se rendre à La Mecque et à Médine a été supprimée.
Près de trois millions de Palestiniens sont touchés par cette mesure.
Camp palestinien du Liban |
En fait l’Arabie ne
veut plus participer à la solution bâtarde en cours aujourd’hui et veut faire
pression sur la Jordanie pour qu’elle naturalise les réfugiés palestiniens qui
le demandent. La Jordanie délivrait aux Palestiniens d’Israël des documents de
voyage temporaires depuis 1978 à partir du moment où ils dépendaient de
l’administration militaire israélienne au lendemain de la création d’Israël.
Alors qu’Israël a
intégré près d’un million de Juifs venus des pays arabes, les réfugiés
palestiniens obtiennent rarement un statut permanent comme s’il fallait laisser
perdurer un abcès de fixation qui les maintient en citoyens de deuxième zone
dans les pays d’accueil. Au Liban où ils sont nombreux à vivre dans des camps,
voire des bidonvilles dont ils n’ont pas le droit de sortir, les
Palestiniens, encore aujourd’hui ne peuvent se déplacer qu’avec «un
document de voyage pour les réfugiés palestiniens». Les Jordaniens estiment que : «Cette
décision concerne tous les Arabes et les musulmans qui ont le droit de
célébrer. Nous recevons des plaintes à ce sujet depuis l'année dernière et nous
avons été surpris de constater que près de 200 entreprises touristiques en
Jordanie ne pouvaient pas délivrer de visa électronique pour Omra».
Document de voyage libanais |
Les Saoudiens, qui ont
compris que cette situation traînait depuis trop longtemps et qu’elle limitait toute option de paix, font pression sur la Jordanie pour qu’elle régularise les
«réfugiés» sachant que seules les personnes possédant un
passeport permanent peuvent obtenir un visa pour le Hajj et la Omra.
Avant 1978, les citoyens palestiniens ne pouvaient pas se rendre à la Mecque
parce que l'Arabie saoudite et la
majorité des États arabes ne reconnaissaient pas le passeport israélien. A
partir de l’année 2000, le Département jordanien de l'État civil et des
passeports à Amman a commencé à délivrer des passeports temporaires au lieu de documents de voyage.
Les citoyens
palestiniens d'Israël devaient déposer leurs passeports israéliens à la
frontière avec la Jordanie et poursuivre leur voyage vers l'Arabie saoudite. À
leur retour, les autorités jordaniennes échangeaient le document de voyage
temporaire avec les passeports israéliens à la frontière. 4 500 pèlerins
palestiniens d'Israël se rendent au pèlerinage chaque année, et environ 25 000
personnes effectuent la Omra. La Omra (petit pèlerinage) est une forme de pèlerinage
à la ville sainte de La Mecque. Contrairement au grand pèlerinage (hajj), qui ne peut
se faire que pendant le dernier mois de l'année musulmane, la omra s’effectue
tous les autres mois de l'année.
Passeport temporaire jordanien |
L’Arabie vient de
décréter l’interdiction d’entrée aux détenteurs de passeports jordaniens
temporaires. 634.000 Palestiniens vivant en Jordanie et à Jérusalem-Est sont ainsi concernés. Le passeport temporaire jordanien, valable
cinq ans, se distingue du permanent par l’absence de numéro d’identification
national et des droits relatifs à la citoyenneté jordanienne. Il en est de
même pour les Palestiniens du Liban, évalués à 174.422 personnes, titulaires
d’un passeport temporaire. Le consulat saoudien à Beyrouth a confirmé la décision
prise par le ministère saoudien des Affaires étrangères.
Depuis 1948, rien n’a
été fait pour intégrer les réfugiés palestiniens du Liban qui ne disposent
d’aucun droit politique, ni la citoyenneté et ni le droit de voter aux
élections législatives ou locales. Pire, les Palestiniens restent des parias
puisqu’ils ne peuvent pas exercer 20 professions dont le droit, la médecine et
l'ingénierie. Une bonne façon d’empêcher leur intégration définitive. Par
ailleurs, ils ne peuvent pas travailler dans les institutions gouvernementales puisqu’ils
sont considérés comme des étrangers à vie.
L’Arabie veut venir en aide aux Palestiniens pour leur donner un statut permanent mais en fait, sur
instigation de Donald Trump, elle veut faire pression pour régler définitivement la
question du droit au retour des réfugiés de 1948. Elle veut pousser le Liban et
la Jordanie à naturaliser tous les réfugiés et leur attribuer un numéro
d’identité national. C’est le moyen américain de résoudre en grande partie le
conflit israélo-palestinien. En revanche, les Arabes israéliens, titulaires de
passeports nationaux, peuvent à présent entrer en Arabie saoudite dans le cadre
des relations de détente avec Israël. Le ministre des transports, Israël Katz,
a salué «l'initiative de Trump car le problème des réfugiés
palestiniens en Jordanie, en Syrie, au Liban et en Irak ferait bien de
disparaître du monde».
Les Palestiniens de
Jérusalem-Est, résidents privilégiés ne disposant pas de la nationalité
israélienne, peuvent demander un passeport à l’Autorité palestinienne mais ils
craignent que leur statut juridique et leur résidence à Jérusalem ne soient
menacés avec le risque de se faire expulser en tant que citoyens étrangers.
Mais l’Autorité palestinienne a choisi une situation de blocage et refuse de délivrer
des passeports aux résidents de Jérusalem-Est qui détiennent des cartes
d’identité israéliennes.
Dans cette affaire, les
victimes sont les Palestiniens qui n’ont pas le droit de circuler dans un autre
pays arabe mais en revanche bénéficient de leur soutien moral tant qu’il s’agit
de viser directement Israël.
Quelle est la source en Arabie Saoudite ?
RépondreSupprimerCette position semble en effet la seule qui pourrait mettre un terme au financement sans fin de réfugiés de troisième ou quatrième Générations.
Le monde arabe est passé à la carte d’identité digitale et j’imagine que ces « passeports temporaires » qui ne sont en réalité que des laissez-passer posent problème parce qu’ils sont faciles à falsifier.
RépondreSupprimerD'habitude, les Palestiniens, pour marquer leur désaccord et manifester leur colère, ne
RépondreSupprimermanquent pas d'envoyer des ballons incendiaires sur la tête de leurs adversaires, et ce sans état d'âme ? Ici, pourquoi ce manque de réaction de leur part vis à vis de leurs frères musulmans, qui leur font pourtant toutes ces misères ? Les Palestiniens ne savent-ils réagir que lorsqu'il s'agit d'Israël ?!
"Le passeport temporaire jordanien, valable cinq ans, se distingue du permanent par l’absence de numéro d’identification national et des droits relatifs à la citoyenneté jordanienne."
RépondreSupprimerEt qui est dénoncé comme pays d'apartheid ?
Il faut vraiment être aveugle