RADIO JUDAÏQUES FM
UN ÉNIÈME CESSEZ-LE-FEU AVEC
GAZA
Jacques BENILLOUCHE
Au micro de
Eva SOTO
Il faut dire avec réalisme que peu d’Israéliens croient beaucoup à ce nouveau cessez-le-feu qui, comme son nom l’indique, ne résout que les problèmes ponctuels. Ce n’est pas le premier et cela ne sera pas le dernier entre Israël et Gaza. Mais comme les autres, il ne tiendra pas longtemps parce qu’il existe toujours un malentendu ou une ambiguïté entre les deux parties.
L'émission de Judaïques-FM
Le Hamas exige des conditions
exorbitantes et irréelles de la part des
négociateurs au Caire pour une trêve à long terme, la seule qui puisse stopper les combats. Alors qu’Israël veut mettre fin aux tirs de roquettes, aux manifestations
frontalières et aux lancements de ballons incendiaires, le Hamas pose quatre
conditions inacceptables par Israël :
1. Les frontières de la bande de Gaza avec Israël doivent être
rouvertes totalement. Il exige la levée
du blocus israélo-égyptien, l'ouverture des points de passage vers les deux
pays, la libre circulation entre la bande de Gaza et la Cisjordanie via le sud
d'Israël et la permission à des dizaines de milliers de Palestiniens de Gaza de
travailler en Israël.
2. La restitution des corps des soldats israéliens se fera
après l’ouverture des portes de prison qui libèrera tous les terroristes du
Hamas condamnés.
3. Le Hamas est prêt à transférer le contrôle sécuritaire dans
la bande de Gaza si l’Autorité palestinienne rompt toute coopération en matière
de sécurité avec Israël.
4. L'Autorité palestinienne doit reconnaître les 40.000 hommes
armés de la branche terroriste Ezzedine Al Qasem en tant que membres salariés.
Dans cette affaire on sent au sein de la population israélienne
une lassitude, non pas une rupture entre la droite et la gauche parce que cette
distinction n’existe pas quand il s’agit de sécurité du pays, mais entre
modérés et extrémistes. Alors que des champs sont brûlés, que les populations
de la frontière sud sont confinées dans leurs abris et que des centaines de
roquettes sont tirées, l’armée aux ordres du pouvoir civil semble avoir reçu pour
instruction uniquement de casser des pierres. Bien sûr dans ses
dernières actions Tsahal a riposté par de lourds
bombardements dans la bande en détruisant un bâtiment de cinq étages, plusieurs
tunnels terroristes, des complexes militaires et d’autres cibles. Mais quand
les roquettes touchent Beer-Sheva, ce n’est plus un hasard et c’est une
nouvelle donne. En fait le Hamas ne contrôle plus Gaza qui est aujourd’hui
entre les mains du Djihad islamique, soutenu et armé par l’Iran qui veut créer
un abcès de fixation au sud.
Chefs politiques du Hamas |
Sans être expert militaire, il est évident que la méthode
doit changer ; jusqu’à présent la dissuasion ne marche pas. Mais il y a peu d’intérêt
à envoyer en masse des troupes à Gaza car autant il est facile d’y entrer,
autant la sortie est complexe sans compter les réactions internationales en défaveur
d’Israël. C’est justement ce qu’attend le Hamas pour apparaître en victime
devant les chancelleries occidentales. La population israélienne veut des actes
forts pour prouver que Tsahal n’a rien perdu de sa capacité de dissuasion.
Alors certains dirigeants estiment qu’il faut cibler le Djihad et les éléments extrémistes du Hamas que l’on connait parfaitement. Il veulent envoyer des commandos qui iront à la recherche des têtes pour les éliminer, au moins pour désorganiser les groupes terroristes et retourner en Israël une fois la mission terminée. Des commandos opèrent déjà en Syrie et leur expérience suffit pour casser le ressort du Hamas. Or Netanyahou a ordonné à l'armée de continuer à prendre des mesures énergiques contre les éléments terroristes mais il n’a rien détaillé des méthodes et de l’objectif final. Il a demandé à Tsahal de se préparer à tout scénario sans nous dire lequel. Aujourd’hui la population israélienne doute. Elle a besoin d’être rassurée.
Alors certains dirigeants estiment qu’il faut cibler le Djihad et les éléments extrémistes du Hamas que l’on connait parfaitement. Il veulent envoyer des commandos qui iront à la recherche des têtes pour les éliminer, au moins pour désorganiser les groupes terroristes et retourner en Israël une fois la mission terminée. Des commandos opèrent déjà en Syrie et leur expérience suffit pour casser le ressort du Hamas. Or Netanyahou a ordonné à l'armée de continuer à prendre des mesures énergiques contre les éléments terroristes mais il n’a rien détaillé des méthodes et de l’objectif final. Il a demandé à Tsahal de se préparer à tout scénario sans nous dire lequel. Aujourd’hui la population israélienne doute. Elle a besoin d’être rassurée.
Snipers du Hamas |
Pourtant le ministre de la défense, Avigdor Lieberman,
qui ne passe pas dans l’opinion pour un gauchiste mais pour un nationaliste
pur et dur, est dans la même ligne de pensée que l’armée et le Shabak (service
de sécurité intérieure). Il pense qu’il faut arriver à une situation semblable
à celle qui existe en Cisjordanie où la situation est tenable. Israël doit assouplir
l’étau sur Gaza pour que la population se suive plus aveuglément des dirigeants
déconsidérés. Les marchandises de Gaza doivent à nouveau circuler vers la
Cisjordanie et Israël. Les ouvriers doivent obtenir des permis de travail en
nombre en Israël sachant qu’un ouvrier gagne de quoi nourrir quatre familles. Si
le chômage baisse, si les travailleurs commencent à manger à leur faim, si les Arabes de Gaza recommencent à côtoyer pacifiquement les Juifs d’Israël, alors
ils se désolidariseront des groupes terroristes qui ne leur apportent que du
mal. C'est le raisonnement des services de sécurité.
Il faut créer un changement de tendance. Lieberman est convaincu que ces solutions pacifiques neutraliseront les terroristes qui n’auront plus de terreau sur lequel prospère la haine. Encore faut-il que l’armée et le ministre de la défense soient entendus par le Cabinet de sécurité.
Il faut créer un changement de tendance. Lieberman est convaincu que ces solutions pacifiques neutraliseront les terroristes qui n’auront plus de terreau sur lequel prospère la haine. Encore faut-il que l’armée et le ministre de la défense soient entendus par le Cabinet de sécurité.
Chalom à tous,
RépondreSupprimerBon article à part la fin... "si le chômage..si les travailleurs...si les Arabes..." si, si, si,si...on est pas loin de "mettre Paris en bouteille"...Après faire des suppositions sur les convictions de Mr. Lieberman...bon, c'est un choix , personnellement, ça me fait penser cette situation à "Diviser pour mieux régner.."mais jusqu'à quand..?