GESTICULATIONS AUTOUR DU NOUVEAU MATÉRIEL MILITAIRE
IRANIEN
Par
Jacques BENILLOUCHE
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Temps et Contretemps
Inauguration du Kowsar |
Depuis la décision de Donald Trump d’imposer un embargo sur l’importation
de produits occidentaux, l’Iran ne cesse d’annoncer la mise en place de
nouveaux matériels militaires de fabrication locale au sein de son armée. Il s’agit pour les Iraniens de prouver, d’une
part qu’ils peuvent se passer de l’Occident pour équiper leur armée et d’autre
part, qu’ils sont capables de se moderniser pour faire face aux défis américain,
israélien et saoudien.
Kowsar |
La première annonce concerne le vrai faux nouvel avion de combat, le Kowsar,
terme rappelant un verset du Coran et signifiant «abondance». Le
ministre iranien de la Défense, le général Amir Khatami, a présenté le 22 août
le Kowsar à l’occasion de la «journée nationale de l’industrie de la
défense». Les observateurs militaires s’attendaient à découvrir un
appareil de type Qaher 313, l’avion furtif dévoilé en 2013, qui était en fait
un prototype bricolé, qui avait suscité du scepticisme puisque le pilote avait
les genoux collés au menton un fois installé dans le cockpit et que la verrière
était en plexiglas. En avril 2017, la présentation de l’avion a été modifiée
mais les doutes sur sa capacité d’envol ne s’étaient pas dissipés.
F5 iranien frère jumeau du Kowsar |
En fait, le nouvel avion «révolutionnaire»
Kowsar n’était autre qu’un F-5B d’origine américaine modernisé. Avant la révolution islamique de 1979, l’Iran avait acquis des avions de
combat auprès des États-Unis, dont des F-4 Phantom, des F-14 Tomcat et donc des
F-5 «Freedom Fighter» et «Tiger II». Ce n’est pas la première fois que l’industrie iranienne s’appuie sur le F-5
pour développer son nouvel avion de combat. En 2007 le Saegheh était aussi une
version de l’appareil américain, doté d’un empennage double laissant croire qu’il
était similaire au F/A-18, avec des capacités accrues ; mais ce n’était
qu’une illusion.
Il faut cependant saluer
l’exploit des ingénieurs iraniens qui savent exploiter toutes les recettes
techniques pour tirer la substantifique moelle du peu dont ils disposent. Ils
se sont appuyés sur le F-5, un très bon avion, léger et manœuvrant, simple à
utiliser et à entretenir. Remotorisé avec un GE F-404 (le réacteur du F/A-18),
il avait donné naissance au F-20 Tigershark capable de tenir tête au F-16. Mais
l’Iran ne dispose pas de la capacité de produire des moteurs militaires
modernes pour revitaliser ses flottes vieillissantes.
Saegheh |
Le ministre iranien de la défense
prétend que le Kowsar est «avion de chasse avancé fabriqué à la suite de
recherches approfondies et des efforts déployés par les experts du ministère de
la Défense iranien. Il dispose de fonctionnalités telles qu’une architecture
hautement intégrée et un système de contrôle de tir utilisant la quatrième
génération de réseaux de données numériques». En clair pour les experts militaires, l’effort
a porté sur l’avionique et les liaisons de données. Il y a peu de chance qu'il puisse rivaliser avec les avions américains et français dont dispose l'Arabie.
La télévision iranienne a montré les images de l'avion en train de décoller
et de voler. Elle a mis en évidence le moteur et le siège éjectable de
l'appareil, prétendant qu'ils avaient été construits par des ingénieurs
iraniens sans l'aide d'experts étrangers.
Fateh Mobin |
Cette nouvelle présentation de force intervient alors
que le pays a dévoilé le 13 août un missile balistique de nouvelle génération,
de courte portée, capable d'être lancé depuis la terre ou la mer. Le ministre de la
Défense Amir Khatami a affirmé que l'Iran devait améliorer ses capacités
militaires et balistiques pour répondre aux menaces extérieures.
L'Iran continue de développer son programme de
missiles avec le nouveau missile de courte portée
baptisé «Fateh Mobin». Les progrès balistiques de l'Iran sont au cœur
des tensions entre ce pays et les Etats-Unis, Israël et l'Arabie saoudite. Le
nouvel engin vient compléter l'arsenal balistique iranien qui comporte déjà des
missiles pouvant atteindre des cibles situées à plusieurs milliers de
kilomètres de leur point de départ. Les missiles iraniens inquiètent, parce
qu'ils pourraient servir à transporter des charges nucléaires si Téhéran
parvenait un jour à se doter de l’arme nucléaire. Par ailleurs il existe un
risque certain de prolifération régionale puisque ces missiles ont été fournis
aux rebelles Houthis du Yémen qui s’en servent en direction du territoire
saoudien.
Le missile Fateh Mobin appartient à une nouvelle
génération de missiles à tête chercheuse. Le missile a
été mis au point par les spécialistes de l’Organisation aérospatiale du
ministère de la Défense et les prototypes ont été testés avec succès. L’Iran
prétend que ce nouveau missile a été conçu et fabriqué grâce à une technologie
de pointe 100% iranienne pour intercepter et frapper des cibles spécifiques
terrestres et maritimes. La conception, la fabrication et le test de l'engin
ont été tous effectués en Iran. Pour l'instant sa portée n'atteint pas Israël.
L’Iran avait auparavant dévoilé deux missiles de
croisière, «Ya Ali» d’une portée d’environ 700 km et «Soumar»
d’une portée de 1.500 km. Le missile de croisière sol-sol Soumar a la
possibilité d’être incorporé aux chasseurs SU-22.
Les Occidentaux s’inquiètent aussi des missiles
iraniens puisque plusieurs pays européens, dont la France, estiment que le
sujet balistique doit être intégré à toute future négociation avec l'Iran.
Simultanément le ministère israélien de la Défense a annoncé la
signature d'un important contrat avec un groupe d'armement national pour le
développement et la production de missiles «capables d'atteindre n'importe
quelle cible dans la région». Israël est déjà doté de missiles de type Jéricho
d'une portée maximale de 4.800 kms susceptibles d'être équipés de têtes
nucléaires bien qu’Israël n'ait jamais admis en posséder. Parmi les autres
missiles dont dispose l'armée israélienne figurent le Delilah (250 kms) et le
Lora (280 kms).
Il faut surveiller ce genre d'information émanant des Perses (=Iraniens). Ces derniers sont capables de nous intoxiquer ; Comme ils ont été capable pendant longtemps en déclarant à ceux et celles qui voulaient les entendre, qu'ils voulaient la bombe atomique pour détruire l'Etat Nation Juif, alors que leur véritable et unique objectif était de donner une leçon à la Arabie Saoudite et aux Etats du Golfe (sunnites) pour avoir financer la guerre de Saddam Hussein contre eux.
RépondreSupprimerCette guerre leur a coûté sur le plan humain près de 1.300.000 morts
Les iraniens ont inventé le jeu d'échec, ceux et celles qui connaissent les échecs peuvent facilement déchiffrer leur politique !
Le président des U.S.A TRUMP ne joue pas il détruit le jeu et impose son système, quer nul ne connait !
Cher monsieur Benillouche,
RépondreSupprimerLes personnes naïves comme moi, dans un premier réflexe seraient tentées de demander : "Et l'ONU - dont la mission est la paix et la sécurité internationales - elle dit quoi, de toutes ces gesticulations ?"
Mais très rapidement, les personnes naïves se souviennent aussi que l'ONU n'a su empêcher ni les guerres israélo palestiniennes, ni le génocide rwandais, ni le massacre de Srebrenica, ni les fiascos libyen, soudanais, ukrainien, ni le terrorisme de l'EI, ni la crise syrienne, qui, avec ses 250 000 morts "restera comme une tache sur la conscience du Conseil de sécurité". C'est à cette occasion que Mattew Rycroft - représentant permanent britannique de 2015 à 2018 - nous apprenait donc que l'ONU, était censée avoir une conscience !
Et que dire du rôle des "démocraties" et particulièrement de la France, dans la guerre civile qui dure depuis trois ans au Yémen ? Rappelons qu'on compte déjà :
5 900 morts civils - 4 000 soldats morts - 3 millions de personnes déplacées - 22,5 millions de personnes ayant besoin d'une aide humanitaire vitale - 2,5 millions d'enfants déscolarisés.
Qu'à cela ne tienne, le Président Macron continue à vendre des armes et soutenir les l'Arabie saoudite dans cette guerre, où il est donc partie prenante, et "en même temps" il a proposé la tenue d'une conférence humanitaire. Ainsi l'offensive sur Hodeïda a été lancée le 13 juin 2018, sans que le Président Macron ne trouve rien à y redire, et il ouvrait la conférence humanitaire le 27 juin !
Les personnes naïves - si elles avaient pu entendre parler de cette "conférence humanitaire" - se seraient tout de même dit que là, nous avions atteint un sommet d'hypocrisie. Mais par un heureux hasard qui, comme chacun sait, fait toujours bien les choses, on n'en a pas entendu parler.
Très cordialement.