«Tolérance zéro» cette nouvelle
politique appliquée aux immigrants clandestins arrêtés à la frontière
américano-mexicaine avait été annoncée par le ministre de la justice, Jeff Sessions
le 7 mai dernier. L’entrée illégale dans le territoire américain ne relevait
plus du droit civil mais du droit pénal. Cela entraînait donc l’emprisonnement
des adultes mais que faire des enfants quand ces personnes étaient en charge
d’enfants mineurs ?
Qu’à cela ne tienne, les autorités séparaient
malgré leurs cris et leurs pleurs, les enfants de leurs parents et les enfermaient,
par groupes de vingt dans des cages, situées dans des camps de rétention
grillagés. Je n’invente rien, vous avez pu voir, comme moi, ces images à la
télévision ; la plupart d’entre elles proviennent directement des services
des douanes et de la protection des frontières américaines. Ils seraient plus
de 2.000 à vivre, si cela s’appelle vivre, dans de telles conditions. On leur
fournit, rassurez-vous, de l’eau, des paquets de chips et des couvertures de
survie.
Ces images ont provoqué
l’indignation de très nombreux Américains qui n’ont pas supporté le traitement
que subissaient ces enfants. Les quatre anciennes Premières dames, toujours
vivantes et même la cinquième Melania Trump se sont déclarées choquées qu’on
puisse arracher des enfants à leurs parents. Rosalynn Carter a parlé d’une «mesure déshonorante, une honte pour
l’Amérique», Laura Bush l’épouse du président, républicain comme
Trump, George W. Bush a déclaré «cette
politique est immorale, elle me fend le cœur» Michele Obama a retwitté ce message, elle a remercié madame Bush pour sa déclaration en ajoutant «parfois la vérité dépasse les partis»
Quant à Hillary Clinton, elle a affirmé que «Déchirer les familles allait à l’encontre des valeurs
américaines».
Donald Trump sera t’il influencé par
ces déclarations dont il faut saluer l’humanité, d’autant plus que les
anciennes Premières dames, et surtout l’actuelle, n’ont pas pour habitude de s’exprimer sur le
plan politique ? Ce n’est pas
impossible ! Si cela peut
le servir, Donald Trump n’hésitera pas à montrer que lui aussi a du cœur.
Je pense qu’il se moque des droits humains et de la souffrance des enfants.
Ceux-ci lui servent d’otages pour obliger, les représentants démocrates et les
quelques Républicains qui ne le soutiennent pas, à voter au Congrès des
lois restrictives à l’immigration.
Ce ne sont pas seulement les immigrants
clandestins qui sont visés ; il veut interdire toute immigration en
provenance du Mexique et de certains pays d’Amérique Centrale. Il demandera,
donc, au Congres de réduire le nombre de réfugiés admis chaque année aux Etats
Unis et entre autres de limiter le regroupement familial. Il veut fermer la
porte à tous ces gens qui «infestent»
les Etats-Unis. Il veut aussi pousser le Congrès à lui voter les vingt-cinq
milliards de dollars nécessaires à la construction du mur de 7 mètres de haut à
la frontière entre la Mexique et le Etats-Unis et qu’il voulait à l’origine faire
payer par le Mexique.
C’est un retour aux lois de 1921 et
1924, lois dites «des quotas» qui avaient été édictées
pour empêcher les ressortissants d’Europe du Sud, il y avait déjà trop d’Italiens,
et d’Européens de l’est, il y avait déjà trop de Juifs, d’immigrer aux Etats-Unis.
Les Italiens parce qu’ils étaient catholiques, les Juifs parce que, outre le
fait d’être juifs, ils étaient de dangereux révolutionnaires, ils créaient des
syndicats ! il fallait renforcer l’hégémonie des WASP (blancs,
anglosaxons, protestants) dans la population américaine en privilégiant une
immigration en provenance d’Europe du nord. Ces lois restrictives continuèrent,
malheureusement pour les Juifs, à être appliquées malgré l’arrivée des Nazis au
pouvoir et l’adoption des lois raciales de Nuremberg. Elles ne furent abolies
qu’en 1960.
Un vent mauvais souffle sur l’Europe,
on assiste à une montée des populistes de droite comme de gauche et des extrêmes
dans nos démocraties que l’on croyait à jamais vaccinées contre de telles
dérives. Les discours de Donald Trump trouvent des échos dans nos sociétés, même
dans les milieux dirigeants. Il ne s’agit pas seulement de lutter contre
l’immigration clandestine ou de réguler le droit d’asile, le droit au
regroupement familial, le droit aux soins médicaux, il s’agit de réduire ces
droits à leur plus simple expression. Peut-on
en douter, quand on entend, le ministre de l’intérieur Gérard Collomb parler
de «submersion migratoire»
à propos des 43.000 immigrants que la France accueille, officiellement, chaque
année?
Enfants mexicains séparés |
Une bonne nouvelle pour terminer, Donald Trump, apitoyé, lui aussi,
par les images qu’il avait vu à la télé, a signé hier un décret présidentiel
pour éviter la séparation des familles de migrants.
Donc tout est bien qui fini bien .
RépondreSupprimerEs enfants séparés des parents était une abomination . Quelles que soient les raisons politiques il fallait trouver une autre solution.
Je remarque au passage que Trump veut faut’re Construire un mur et c est très mal vu .
Erdogan construit un mur de 540 kms et personne n en parle . Pourquoi?
« La démocratie ce n’est pas la loi de la majorité mais la protection de la minorité ». Albert Camus
RépondreSupprimerSi l’Europe suit le pas de la politique migratoire des USA, humainement parlant, ce n’est pas beau, ce n’est pas digne. Mais depuis la phrase de Camus, les attentats sont passés par là. Tous perpétrés par des musulmans se revendiquant d’Allah. Dès lors comment éviter une crispation de la population et des gouvernants qui voient à juste titre un danger au sein de chacun de leur pays. Manuel Valls avait dit « La France est en guerre ». Lorsqu’on est en guerre, on se défend, on se protège. Et on ferme ses frontières aux envahisseurs, ou considérés comme tels.
Bien à vous.
Madame
SupprimerEn guerre contre le terrorisme oui mais fermer les frontières y compris à ceux qui fuient les guerres et discriminations c'est contraire aux droit international qui s'appelle droits des RÉFUGIÉS.
C'est bien le minimum d'humanité
Madame !
Très bonne réponse qui tient compte des circonstances ce que refusent les idéologues
SupprimerQuelles que soient les conditions on applique le dogme .