LES NON-DITS FONDAMENTAUX DE L'ACCORD PALESTINIEN
Par
Jacques BENILLOUCHE
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Les négociateurs au Caire |
Sur le papier, il est certain que la signature de
l’accord de réconciliation entre le Fatah et le Hamas constitue une avancée
dans leurs relations mais encore faut-il être sûr que les deux parties iront
jusqu’au bout de leurs engagements. Les non-dits risquent au final de faire
capoter la bonne volonté réciproque. Le scepticisme persiste car il s’agit du
troisième accord intervenant en six ans entre les deux clans irréductibles. Jusqu'à présent, les signataires n’ont jamais honoré leurs paraphes sans compter qu'aujourd’hui, ce qui n’est
pas écrit pèse lourd dans la balance.
Saleh el-Arouri et Azam al-Ahmad |
L’accord porte sur des éléments consensuels qui ne
prêtent pas à contestation. Les hommes de l’Autorité palestinienne pendront le
contrôle de la bande de Gaza au plus tard le 1er décembre ce qui
implique qu’à compter de cette date, ils auront la responsabilité de
l’éducation, des services sociaux, du tourisme, de l’électricité, de la
construction des logements et des routes et du traitement des eaux usées. Sur
ce plan leurs divergences s’estompent face à l’intérêt de la population civile
prime.
Le seul point d’achoppement pourrait concerner le
contrôle non armé des points de passage de Erez et de Kerem Shalom confié à
l’Autorité palestinienne. En fait il s’agit d’une formalité puisque l’Autorité
est déjà responsable de ces points de passage, souvent doublés par des avant-postes
tenus par des fonctionnaires du Hamas. La nouveauté reste la prise de contrôle
par le Fatah du passage de Rafah avec l’Égypte. C’est une décision importante
car il s’agit de la seule ouverture vers l’extérieur pour les habitants de
Gaza. Sur ce point, le Hamas semble encore réticent et c’est pourquoi les
négociateurs ont accepté de ne pas mentionner par écrit la date du transfert de
responsabilité qui a cependant été envisagée pour le 21 novembre.
Rafah |
Mahmoud Abbas avait bien précisé qu’il ne voulait en
aucun cas une «libanisation» de Gaza avec des milices armées
omniprésentes et omnipuissantes. Alors pour éviter un blocage au Caire, rien
n’a été signé sur la destination des armes de Gaza, sur l’avenir des brigades Ezzedine
al-Kassem, sur les fusées stockées dans les bunkers souterrains et enfin sur
les tunnels qui continuent à être creusés. Or c’est sur ces questions fondamentales
que l’accord peut exploser.
Le problème des forces de sécurité du Hamas n’a pas été
abordé. L’Autorité palestinienne souhaiterait les faire fusionner avec les
forces nationales. Mais on voit mal comment ces troupes aguerries, qui ont fait
de leur combat contre Israël leur raison d’être, pourraient accepter de
disparaître ou de se fondre au sein d’une entité qui n’a pas leur réputation dans
la guerre.
Par ailleurs, sur le plan parlementaire, aucune date n’a
été arrêtée pour la tenue d’élections législatives et présidentielles. Mahmoud
Abbas n’a, depuis plusieurs années, aucune légitimité à son poste qu’il n’est
pas prêt de quitter.
En fait le parrain de la réunion, le président égyptien
Al-Sissi, expert en négociations, voulait adopter la politique des petits pas en
laissant les questions critiques pour des négociations ultérieures. Il voulait
marquer une première étape symbolique avec la signature d’un accord, certes
bancal, mais qui ouvre des perspectives pour l’avenir. Il voulait bannir le
tout ou rien en misant sur une nouvelle cohabitation des deux clans qui
favoriserait à long terme la résolution des questions difficiles. Alors dans
l’immédiat, l’accord peut paraître satisfaisant mais encore faut-il que l’administration
du Hamas accepte d’être mise à l’écart et de confier ses postes principaux à
ses rivaux de toujours.
Les disparus de Gaza |
Israël a son mot à dire dans cette affaire. Il semble
pour l’instant vouloir temporiser pour jauger comment les choses évoluent à
Gaza sans indisposer l’allié égyptien. Mais les dirigeants israéliens sont
intransigeants sur plusieurs points : «Toute réconciliation entre
l'Autorité palestinienne et le Hamas doit inclure le respect des accords
internationaux et le respect des conditions du Quatuor, principalement la
reconnaissance d'Israël et le désarmement du Hamas. Continuer à creuser des
tunnels, fabriquer des fusées et lancer des attaques terroristes contre Israël
sont contraires aux conditions du Quatuor et aux efforts américains pour
renouveler le processus politique. Israël exige l'accomplissement de ces
conditions, ainsi que la libération immédiate des soldats de Tsahal Oron Shaoul
et Hadar Goldin, ainsi que des civils Ibrahim Mengistu et Hicham al-Sayed, qui
sont détenus par le Hamas. Tant que le Hamas ne désarme pas et continue
d'appeler à la destruction d'Israël, Israël le considère comme responsable de
tous les actes de terrorisme émanant de Gaza. Israël examinera les
développements sur le terrain et agira en conséquence». Les
responsables israéliens insistent sur le fait que l'Autorité Palestinienne ne
doit autoriser aucune activité terroriste du Hamas à partir de ses territoires
en Cisjordanie et à Gaza.
La question ouverte reste de
savoir si ce troisième accord entre les deux clans aura le même avenir que les
précédents qui ont été jetés dans la poubelle de l’Histoire. Mais en cas de
nouvel échec, Al-Sissi a promis de mettre en œuvre son plan B en favorisant la
prise de pouvoir de Mohamed Dahlan, l’ennemi juré de Mahmoud Abbas.
Mais sous la pression égyptienne, Fatah et Hamas semblent
vouloir trouver un symbole fort pour prouver que les bonnes volontés existent.
Un voyage de Mahmoud Abbas à Gaza dans le cadre de sa première visite sur place
en plus de dix ans est prévu. Il devra résoudre le dilemme d’un Hamas qui a
choisi la résistance armée et d’un Fatah ouvert à la paix des braves. Pour
laisser l’accord décanter, l'Égypte appelle à une nouvelle rencontre de tous
les partis le mois prochain au Caire pour résoudre les points litigieux
restants. Tout est donc repoussé à la prochaine réunion bloquant ainsi toute nouvelle
avancée concrète. Israël examinera les
développements et agira en conséquence.
Bonjour la parité Homme Femme..., encore une foi ,hors de question d'avoir la moindre attention sur ces gens là...sinon de bien les surveiller, merci le Mossad et merci à vous Mr Benillouche pour votre travail de journaliste
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