REVENDICATIONS MORTIFÈRES PALESTINIENNES
Par
Jacques BENILLOUCHE
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D’ordinaire
les assassinats de civils israéliens sont revendiqués sans grande gloire par
les organisations terroristes. Mais lorsqu’il s’agit d’une jeune policière de
23 ans, Hadas Malka, alors tous les groupes revendiquent l’honneur d’avoir
commis l’acte, en plein Jérusalem, dans la vieille ville. C’est effectivement
un honneur de se mettre à trois pour poignarder une gamine ; c’est un
honneur de porter des coups à la police ou à Tsahal. Daesh et le Hamas se
disputent la paternité de cette lâcheté car, enfin, ils ont réussi à toucher un
membre des services de sécurité, faisant de ses auteurs des héros.
Porte de Jérusalem |
Le
groupe djihadiste a prévenu qu’il en commettra d’autres après avoir salué «les
lions du califat qui ont attaqué un rassemblement de Juifs». Les
trois jeunes terroristes de 19 ans, les frères Abou al-Barra al-Maqdissi, Abou
Hassan al-Maqdissi et Abou Rabah al-Maqdissi ont été abattus alors que, dans le
lieu où ils ont poignardé la soldate, leur sort était scellé par avance. Leurs
commanditaires n’ont aucun respect pour la vie des autres, et encore moins pour
celle des jeunes qu’ils poussent au suicide. Tandis qu’elle était lardée de
coups de couteau, Hadas policière s’est défendue avec acharnement pour protéger
l’arme que les tueurs voulaient lui voler pour faire plus de victimes.
La
nouvelle donne concerne l’implication de Daesh dans des actes en Israël,
confirmant ainsi son infiltration en Cisjordanie et la réussite pour la
première fois d’une attaque à Jérusalem. Jusqu’alors Daesh envoyait ses
roquettes depuis le Sinaï égyptien vers le sud du pays mais il a atteint un
nouveau degré d’implication en agissant directement en Israël.
Devant
cette «réussite» les organisations se pressent pour s’en adjuger
la paternité. En plus de Daesh, le Hamas et le FPLP (Front populaire de
libération de la Palestine) prétendent que les trois terroristes font partie de
leurs rangs. Ils se font un point d’honneur d’avoir envoyé au casse pipe trois
jeunes de la même famille dont les parents vont s’empresser de se vanter
d’avoir l’honneur de compter parmi eux des jeunes martyrs. Ils ne sont pas faits
de marbre mais ils cacheront en leur for intérieur la douleur qui les minera. Il
n’est pas possible qu’ils aient ignoré les desseins de leurs trois enfants.
C’est criminel de leur part.
Le
porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhir, a précisé que l’attaque avait été «menée
par deux résistants palestiniens du Front populaire de libération de la
Palestine et un troisième du Hamas». Le FPLP s’attribue l’honneur du
crime «dans la droite
ligne de la résistance et pour répondre aux crimes de l'occupant».
Les
auteurs de l’attaque viennent de Cisjordanie, d’un village proche de Ramallah,
du village de Deir Abou Mechaal qui a été bouclé par Tsahal. Les tueurs étaient
connus des services israéliens puisqu’ils venaient de sortir de prison pour
avoir déjà été impliqués dans des actions terroristes. Les membres du village auxquels les
terroristes appartenaient se verront refuser le droit d'entrer en Israël.
La beauté de l'innocence |
Le
choix d‘un attentat, en pleine période de Ramadan durant laquelle les musulmans
de Jérusalem et de Cisjordanie sont autorisés à prier à la mosquée Al Aqsa, est
significatif que rien ne freine les terroristes, même à l’occasion du troisième
vendredi du mois de jeûne musulman. Israël fait pourtant exception pour cette
fête en autorisant l’entrée à Jérusalem des habitants de Cisjordanie tandis que
les jeunes sans permis en profitent pour se glisser en clandestins en évitant
les points de contrôle. Immédiatement après l'attaque, le Premier ministre
Benjamin Netanyahu a ordonné l'annulation des permis de visite familiale des
territoires vers Israël, à l’exception des entrées approuvées pour les prières
du Ramadan.
Ramadan à El-Aqsa |
Le
sergent Hadas Malka n’est pas décédée sur le coup. Elle avait été transportée à
l’hôpital du Mount Scopus où elle a succombé à ses blessures. Elle habitait le
mochav Givat Ezer dans le Conseil régional de Be ‘er Tuvia. Elle avait été
enrôlée dans la police des frontières de Tsahal après son service militaire.
Elle avait deux frères et trois sœurs. Les parents n’ont pas eu le temps de la
voir encore vivante à l’hôpital.
Ce
nouvel attentat repose le problème du terrorisme djihadiste qui ne représente
pas un terrorisme classique puisque les meurtriers ne craignent pas la mort.
Les auteurs des attentats savent qu’ils n’ont aucune chance de s’en tirer et
qu’ils trouveront la mort sur leur chemin. Il ne s’agit pas d’un phénomène
passager, perpétré par des loups solitaires, mais d’opérations concertées
télécommandées par des leaders agissant dans l’ombre, qui ensuite revendiquent
le crime.
Les attentats interviennent de manière sporadique mais régulière,
espacés par une pause volontaire pour forcer Tsahal à baisser la garde.
Les dirigeants israéliens semblent désarmés car les attentats génèrent une forte
puissance idéologique. Rares sont ceux qui échappent à leur sort au point qu’il
est légitime de considérer ces attentats comme des actes de suicide. Ce ne sont
pas des combattants car les véritables combattants sont prêts à donner la mort
mais ils la craignent et font tout pour l'éviter.
Un sentiment d’impuissance se dégage face à ces actions qui ne
ressemblent plus à l’image d’Épinal du combat du «faible» terroriste
contre le «fort» Tsahal. Les Israéliens ont finalement compris que les
terroristes regardent la mort comme une naissance qui leur donne le moyen
d’accéder à l’éternité. Les assassins refusent notre monde et en particulier la
modernité politique qui s’y rattache. Et ce n’est pas nouveau. On ne peut rien
contre l’impossible et contre le bourrage de crâne.
Aujourd’hui
les terroristes sont à la recherche de la félicité dans l’au-delà ; ils vivent
leur mort comme un soulagement du poids de leurs fautes terrestres et ils
aspirent à rejoindre les soixante-dix vierges dans le ciel, une fois le Paradis
atteint. Ils pensent que tomber en martyrs est pour eux la plus belle mort et
que leurs actes survivront à leur mort physique dans la gloire éternelle. On
peut difficilement combattre ce genre de raisonnement lié à un blocage du
cerveau. Rien ne leur fait peur, ni la mort, ni les représailles contre leurs
familles. Leur cerveau ne raisonne plus, il s’est détraqué par le lavage de
cerveau appliqué par leurs gourous.
Les djihadistes sont imprégnés d’une idéologie violente et antimoderne.
Ils ne sont pas tous des fous, ni des simples d’esprit, ni des enfants perdus ;
c’est pourquoi certains optimistes pensent qu'il faut les combattre sur le
terrain des idées pour empêcher qu’ils contaminent ceux qui considèrent leur
monde désenchanté et qui sont séduits par les sirènes de l’islam radical. Dès
lors qu'ils ne recherchent pas le bien-être matériel, ils sont donc
imperméables à tout ce qui fait l’attrait du monde moderne.
Certes ces islamistes aspirent à la vie éternelle qu’ils pensent pouvoir
atteindre grâce à un acte héroïque comme cela est écrit dans le Coran. Mais ils
se trompent en croyant qu’une autorité religieuse terrestre est habilitée à
leur ouvrir les portes du Paradis. Alors pour se frotter à l’héroïsme, ils ne
s’attaquent qu’à des anonymes et non pas à des symboles du monde politique ou
économique. S’ils obéissent à des mots d’ordre de leaders de l’ombre, ils sont
très souvent peu organisés et auto-radicalisés. C’est ce qui fait la difficulté
pour les services de sécurité israéliens d’anticiper leurs actes. Ils
réussissent cependant à provoquer en Israël une psychose collective sans aucune
dose de sympathie puisque la réprobation de l’opinion, de la presse et de la
classe politique transcende les clivages.
Funérailles Hadas Malka |
Mais rien n’y fait, ni les menaces et ni les représailles. Les
démolitions des maisons des terroristes semblent au contraire générer encore
plus de haine et susciter plus de candidats au suicide, peut-être parce que
leur vie matérielle est déjà difficile. Aucune menace de mort ne les décourage
et les représailles ne retiennent pas leurs actions car le djihadisme est une
idéologie violente et antimoderne qui s’est donnée comme mission de «ré-enchanter» le monde c'est à dire de faire croire à la promesse de la félicité dans
l’au-delà. La violence est leur moteur ; la mort leur raison d’être. Alors que
les Juifs magnifient la vie et intensifient leur volonté de survie, les
terroristes palestiniens s’enferment dans le refus de vivre avec la volonté de
magnifier les actes de mort.
Ça ne me surprend pas ! C'est une ligne de conduite fréquente chez les arabes , ils s'attaquent souvent lâchement aux faibles, et ils le maquillent en un acte héroïque !!
RépondreSupprimerTant il est vrai qu'aucune "configuration défensive et offensive" quelle qu'elle soit ne saurait protéger efficacement contre des terroristes qui ne craignent pas la mort.
RépondreSupprimerL'expulsion au dela du Jourdain: d'abord de la famille puis du village tout entier !
RépondreSupprimerPas de muzes, pas d'attentats......