LE QATAR PAIE AUSSI SON SOUTIEN
AUX PALESTINIENS
Par Jacques BENILLOUCHE
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L'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et Bahreïn,
ainsi que l'Égypte, ont rompu leurs relations diplomatiques avec Doha, en
raison de son soutien aux islamistes et de sa complaisance à l'égard de l'Iran.
Ce minuscule émirat a été également exclu de la coalition militaire qui combat
au Yémen les Houthistes soutenus par l’Iran.
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Conseil coopération du Golfe |
Les pays membres du Conseil
de Coopération du Golfe subissent ainsi la crise la plus grave. Pour «protéger
sa sécurité nationale des dangers du terrorisme et de l'extrémisme», l’Arabie
saoudite a décidé de fermer ses frontières terrestres, aériennes et maritimes
avec le Qatar. Effectivement le Qatar héberge divers groupes terroristes qui
déstabilisent la région, comme les Frères musulmans dont ils partagent l’idéologie,
Daesh et Al-Qaeda. Il soutient des groupes terroristes soutenus par l'Iran dans
la province de Qatif, où vit la minorité chiite du royaume saoudien. Il a enfin une
capacité de nuisance au Bahreïn soumis à des troubles organisés par la majorité
chiite de ce pays.
Les responsables
Frères musulmans, expulsés d'Égypte, de Syrie ou de Tunisie, trouvaient refuge dans
cet émirat tandis que des financiers du terrorisme
agissaient au grand jour à Doha. Par crainte de son voisin menaçant,
le Qatar ne s’est jamais montré hostile à l'égard de l'Iran, a fortiori puisqu’il
partage avec lui un immense champ gazier dans les eaux du Golfe persique. Par
intérêt il n’a jamais voulu prendre position dans le conflit chiite-sunnite.
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Trump à Ryad |
Mais
il n’a pas voulu suivre la stratégie des Américains de Trump, des Saoudiens et
des Émiriens qui ont décidé de désigner l’Iran comme ennemi commun. L'émir du Qatar,
Cheikh Tamim, avait été accusé d'avoir minimisé la menace iranienne. Mais sur
cette question, par crainte d’une réaction violente de leur voisin envahissant,
le sultanat d'Oman et le Koweït refusent également de faire de l'Iran leur bête
noire et ne se sont pas associés à la mise en quarantaine. La fracture au sein
de CCG est ainsi entérinée.
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Emir du Qatar |
Le Hamas
bénéficiait du rare soutien étranger et les voisins du Golfe avait exigé que le
Qatar prenne ses distances avec le groupe terroriste de Gaza. Il semble que le
refus du Qatar a engendré le blocus imposé par les Saoudiens. Le ministre des Affaires étrangères de l'Arabie saoudite, Adel Al-Joubeir,
avait exigé que le Qatar cesse de financer le Hamas et les autres groupes
affiliés aux Frères musulmans : «Nous voulons que le Qatar mette
en œuvre les promesses faites il y a quelques années en ce qui concerne le
soutien des groupes extrémistes». Dans une attitude paradoxale, le
Qatar avait financé le front de Al-Nosra et le Hezbollah alors qu’il s’agit de
deux factions qui sont en guerre les unes avec les autres en Syrie. Le Hamas a en effet une relation compliquée avec
l’Arabie saoudite qui n’a pas digéré la victoire du groupe «extrémiste»
aux élections à Gaza, qualification donnée par le président Trump lors de son
voyage à Ryad.
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Ministre des affaires étrangères qatari Adel Al-Joubeir |
Dans le cadre d’un
partenariat pragmatique, l’Arabie avait apporté son soutien au Hamas et
accueilli ses dirigeants jusqu’en 2015. Mais l’accord nucléaire entre l’Iran et
les États-Unis a fait basculer le Royaume et les Émirats dans le camp d’Israël
avec une offre appuyée de normalisation des relations diplomatiques. Les
révolutions des «printemps arabes» ont créé une hostilité à l’égard
des Frères musulmans auxquels le Hamas est affilié. Le Qatar a voulu se
distinguer de ses alliés en maintenant de bonnes relations avec tous les
Palestiniens, Hamas et Fatah, et a investi des dizaines de millions de dollars
dans la reconstruction de Gaza.
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Mohamed Dahlan et Mahmoud Abbas |
Très lié aux Américains, le Qatar a voulu
maintenir une politique indépendante vis-à-vis des Palestiniens entraînant
ainsi des frictions de plus en plus visibles. Par opposition, les Émirats Arabes
Unis accueillent et soutiennent l’archi-rival du Hamas, Mohammed Dahlan, qu’ils
cherchent depuis plusieurs mois à imposer comme nouveau président palestinien.
Le Qatar paie ainsi son rôle et son influence sur l’arène
palestinienne auprès de Mahmoud Abbas et du Hamas. L’administration américaine
a fait pression sur le Qatar qui a une approche différente sur la
question palestinienne en traitant avec le Hamas. Il est le seul soutien
étranger du Hamas face à la forte pression de ses voisins du Golfe qui
insistent pour réduire ses liens avec le groupe islamique.
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L'ancien émir du Qatar à Gaza |
Avec l’accord
tacite d’Israël, le Qatar a investi à Gaza des centaines de millions de dollars
pour les routes, le logement et un grand hôpital. Il représente un rare pourvoyeur
d’emplois dans une économie dévastée par la guerre. Le responsable du Hamas, Mushir al-Masri, a déclaré que l’appel
saoudien au Qatar pour réduire ses liens avec son groupe palestinien était «regrettable et contredisait le soutien arabe traditionnel pour la cause
palestinienne, cédant ainsi aux appels américains et sionistes pour mettre
le Hamas sur la liste des groupes dits terroristes».
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Mushir al-Masri |
Cette nouvelle
situation affectera certainement le Hamas qui persiste à appeler à la
disparition d’Israël et qui prépare systématiquement la prochaine guerre. Le
Qatar est le grand financier de Gaza pour des projets importants. En 2012, l’ancien émir du Qatar, Hamad bin Khalifa al-Thani, avait
visité Gaza, le seul chef d’État à le faire depuis que le Hamas est au pouvoir.
L’émir avait alors annoncé une subvention de 407 millions de dollars pour construire
un complexe résidentiel de 3.000 unités à Hamad quartier de Khan Younes.
Deux phases du projet ont été totalement réalisées. Des entrepreneurs palestiniens ont signé avec
le Qatar des accords pour la dernière phase de la construction mais ces accords
pourraient être gelés dans cette nouvelle situation. Le Qatar a également refait des
routes, réparé ou reconstruit des mosquées et supervisé des dizaines de projets d’infrastructure. Il a également payé les livraisons
de carburant et d’électricité venues d’Israël pour fournir de l’énergie à Gaza.
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Quartier de Hamad |
Dans la ville de Hamad, des drapeaux du Qatar flottent, des boutiques, une
pharmacie, des magasins et des cafés ont été ouverts. La pression sur le Qatar
pourrait augmenter l’isolement politique et financier du Hamas. Pour compenser
ce risque, une délégation de haut niveau du Hamas s’est rendue en Égypte pour tenter de réchauffer les relations, mais cela n’est pas gagné face à la volonté d’Al
Sissi ne pas aider son ennemi potentiel. Le
Hamas se retrouve dans une situation politique difficile.
Le Qatar à travers sa chaîne de télé, a été l'un des soutiens du terrorisme islamique en Algérie durant la décennie noire.
RépondreSupprimerc'est vraiment le moyen âge avec ces pays arabes qui restent dans l'obscurantisme qui n'ont aucun respect de même et se complaisent dans la manipulation qui subventionnent le terrorisme encore en 2017 au lieu de développer l'énergie solaire...par exemple..non ils s'arment une véritable régression..heureusement on a les meilleurs Services de renseignement au monde, une maigre consolation pour ISRAEL, la seule démocratie dans le coin...Merci Mr Jacques pour votre travail à nous informer avec précision
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