Le vingt-trois avril, dans deux mois, se déroulera le premier tour de l’élection présidentielle. Si on se fie aux sondages, c’est risqué, mais ils ne peuvent pas toujours se tromper ; de très nombreux électeurs restent indécis. On les comprend. On a assisté ces derniers mois, après le renoncement de François Hollande, à un bouleversement politique, dont ont été victimes, dans le cadre des primaires, des candidats à la candidature qui semblaient être en bonne position pour représenter leur camp, Nicolas Sarkozy ou Alain Juppé pour la droite et le centre, Manuel Vals pour la gauche. Les électeurs qui ont participé à ces primaires ont choisi, respectivement, François Fillon pour la droite dure, Benoit Hamon contre la gauche de gouvernement, des vainqueurs inattendus !
Le champ électoral
semblait dégagé pour la droite et le centre. Le programme de François Fillon,
par ses outrances sur le plan social, sur le plan économique, pouvait empêcher
des électeurs de droite de rejoindre le Front National, ou, mieux encore, comme
l’avait fait, avec succès en 2007 Nicolas Sarkozy, pouvait pousser l’électorat frontiste
à voter pour le candidat de la droite républicaine. Ce bel échafaudage s’est
effondré. La découverte des présumés emplois fictifs, en tant que
collaborateurs parlementaires, de son épouse, de ses enfants, les sommes
importantes qui leur ont été versées ont fracturé l’image de rigueur et de probité
que François Fillon avait construite à l’intention de l’opinion publique.
Je ne vais pas
m’étendre sur les différentes péripéties de ces dernières semaines, sur l’état
désespéré dans lequel s’est trouvée la droite. Mais, faute d’un remplaçant
crédible, François Fillon reste le
candidat de la droite et du centre, d’autant plus qu’il a refusé de céder sa place, même s’il devait être mis
en examen, contrairement à l’engagement
qu’il avait pris. La droite et le centre seront, donc, représentés par un
candidat affaibli, plombé par les affaires.
Ce qui, bien
entendu, profite à Marine Le Pen. Sa place en tête des sondages se trouve
confortée ; elle est pratiquement assurée d’être présente au second tour
de l’élection. Il faut remarquer que Marine Le Pen traine aussi des casseroles :
des emplois fictifs de collaborateurs au
parlement Européen, occupés à toute autre fonction, celle de garde du corps,
par exemple, sur lesquels, la justice se plonge avec retard. Mais ces fraudes
ne semblent pas choquer ses partisans, tout au contraire ; gruger l’Europe
ne leur semble pas scandaleux dans la mesure où ils sont antieuropéens. C’est
de bonne guerre affirment certains de ses partisans.
La partie est bien
plus compliquée à gauche ; Benoît Hamon, l’adepte du revenu universel, qui
représente principalement la gauche du parti socialiste, est concurrencé par
Emmanuel Macron, qui ne se dit ni de gauche ni de droite, et par Jean Luc
Mélenchon qui se veut le représentant de la vraie gauche, celle qui veut en
finir avec le réformisme, avec le social libéralisme. Tous trois veulent capter
l’électorat de la gauche. Mais celui-ci, en comptant large, ne dépasse pas les
40%. Or, pour avoir des chances de parvenir au second tour de la
présidentielle, il faut obtenir au moins 25% des suffrages. Si Benoît Hamon, Jean-Luc
Mélenchon et Emmanuel Macron, qui bénéficie depuis peu du soutien de François
Bayrou, restent en lice au premier tour, aucun des trois ne pourra se maintenir
au second tour.
Nous sommes aujourd’hui à J-60 ;
il est encore temps de se rassembler pour éviter que les électeurs de gauche,
les électeurs progressistes, n’aient à choisir le 7 mai entre François Fillon
et Marine Le Pen !
Si Marine Le Pen passe ce sera comme dit en résumé Michel Onfray" la responsabilité incombe aux dirigeants socialistes qui depuis 83 ont perdu leurs valeurs au détriment du libéralisme".
RépondreSupprimer83 date charnière ou Mitterand a su ramener le FN au premier plan et se débarrasser avec élégance du Parti communiste.
Trop tard Messieurs les biens pensants, il fallait se réveiller plus tôt .
Vous aurez Le Pen parce que vous l'avez voulu !!
Cordialement
Vous souhaitez donc une union de la gauche entre des idées et des programmes si différents des candidats qui s'en réclament. Macron est à l'opposé de Mélenchon qui lui-même refuse de s'allier à Hamon. Bayrou, se prenant pour le sauveur de la Republique en voyant dans le FN le seul danger et en oubliant l'intégrisme islamiste, se rallie à Macron. Le "sacrifice" étant pour lui de briguer un futur poste de ministre et pourquoi pas d'en être le premier.
RépondreSupprimerQuant aux média de gauche, l'affaire Fillon ne pouvait pas tomber mieux que de la dénoncer à la veille de l'élection alors que les faits remontent à plusieurs années.
Dans ces conditions ces présidentielles me semblent très perturbées et la démocratie n'en sortira rien de bien glorieux.... À moins que Fillon soit élu, envers et contre tous....
Bien cordialement