L’Union Européenne
avait à peine assimilé la victoire inattendue du Brexit qu’elle subissait un
nouveau choc, jugé à priori improbable, la victoire de Donald Trump à
l’élection présidentielle américaine. Ces événements se produisent au moment où
l’Union Européenne est en crise, où elle doute d’elle-même. Elle est en butte
au terrorisme, elle doit faire face à un important flux migratoire en
provenance du Moyen-Orient et d’Afrique. Des dizaines, des centaines de
milliers de personnes ont bravé, continuent à braver tous les dangers, y
compris la mort pour fuir les guerres mais aussi la misère.
Les États, qui
constituent l’Union Européenne, ne sont pas arrivés à se mettre d’accord pour répondre
à ce défi : comment accueillir au moins une partie de ces gens ? L’impossibilité d’y répondre de manière
collective a servi de révélateur aux
divisions qui minent cette Europe, gagnée par le populisme, le repli sur soi, et la
xénophobie. C’est au moment où cette Union Européenne est soumise à des
poussées centrifuges, qu’elle s’interroge sur sa raison d’être et son avenir,
que Donald Trump qui prendra ses fonctions le 20 janvier s’est adressé aux Européens
à travers une interview à deux quotidiens, l’un allemand le Bild,
l’autre britannique le Times.
Il n’a pas mâché
ses mots. Il s’y est livré à une critique virulente de l’Union Européenne, se
félicitant de la décision de la Grande-Bretagne de quitter l’Union, souhaitant
que d’autres pays en fassent autant, prophétisant à terme l’éclatement de
l’Union et sa disparition. Pour lui, l’OTAN
est devenue totalement obsolète et les Américains ne devraient plus y
participer. Barack Obama avait, lui, demandé une participation financière plus
importante des Européens à leur défense mais il n’avait jamais envisagé la
disparation de l’O.T.A.N.
Donald Trump prend
ainsi le contre-pied de la politique traditionnelle des États-Unis, qui a
consisté, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et la Guerre Froide à
encourager la création de l’Union, en premier lieu contre l’URSS puis à
soutenir son développement vers l’Est, après la chute de rideau de fer. En fait
Donald Trump tient les mêmes propos que les partis europhobes en Grande-Bretagne,
en Allemagne en France ou aux Pays Bas…... Il a attaqué la politique de Madame
Merkel vis-à-vis des migrants, gardant ses compliments pour Theresa May,
l’assurant d’un total soutien pour signer très rapidement avec le Royaume-Uni,
un accord bilatéral de libre échange.
Il ne s’agit plus
de tweets, écrits rapidement ; la pensée semble plus élaborée, de quoi
inquiéter les Européens qui craignent que le rapprochement que Trump prône avec
la Russie ne se fasse à leur dépens. Il existe manifestement, à l’Est, des tentatives de déstabilisation de l’Europe,
de la part de la Russie qui ne veut absolument pas d’une Europe stable et
forte. Que deviendraient les sanctions économiques contre la Russie après
l’annexion de la Crimée, et la crise ukrainienne si l’allié américain venait à
manquer ?
Mais les propos de
Trump peuvent avoir un effet contraire à celui escompté. Je ne pense pas que le
jugement qu’il porte sur l’Otan, en particulier, puisse provoquer chez les Polonais
ou les Hongrois, pourtant très critiques vis-à-vis de l’Union, et a fortiori
dans les pays baltes, l’envie de la quitter. Ils ont de l’URSS des souvenirs
cuisants, que Poutine issu du KGB ranime aisément. Le discours brutal de Donald
Trump peut et doit constituer un choc salutaire pour les Européens. Il est
temps que l’Europe définisse le rôle qu’elle veut jouer dans le monde, qu’elle
assume son rôle dans l’Otan, qu’elle participe financièrement et matériellement
à propre sa défense. Cet espace de près de cinq cents millions de consommateurs
ne peut se concevoir comme une «grosse Suisse» ; il doit trouver le
mode de gouvernement qui lui permette de s’affirmer et de se défendre dans un
monde devenu plus dangereux.
Donald Trump s’est
montré, jusqu’à présent, imprévisible ; il prononcera, demain, son
discours d’investiture ; nous saurons en l’écoutant si «l’homme d’affaires a
cédé le pas à l’homme d’État».
Trump est loin des valeurs humaines de l'Europe. Comme dit justement Akoun c'est pour l'instant un homme d'affaires plus qu'un homme d'état .
RépondreSupprimerQue vaut-il mieux pour diriger les affaires du Monde et de l'Europe ? Un homme d'affaires qui, au pouvoir, s'avèrerait être un homme d'état ? Ou un homme d'état qui, à l'usage, se transformerait en homme d'affaires ?
RépondreSupprimerRedéfinir l'"Europe"? Et je suppose que l'on ne demandera pas leur avis aux populations? Elle n'aura donc aucune légitimité et les peuples finiront par éliminer l'élite politique actuelle.
RépondreSupprimerPour faire le plus court possible et ce n'est pas le plus simple en ce qui concerne Donald Trump, je ne parlerai que de son côté sexiste.
RépondreSupprimerParoles d'auteur:
-Il faut les attraper par la chatte...
-Il doit y avoir des formes de punition pour les femmes qui avortent.
-Parlant d'Hillary Clinton: Elle ne peut pas "satisfaire" son mari.
Dans un magasine new-yorkais il parle des femmes ainsi:
-Vous devez les traiter comme de la merde!
....Ainsi de suite...et toujours dans l'élégance et le respect.....
En espérant que ses dérives légendaires dans tous les domaines ne mettent pas trop à mal la diplomatie sans laquelle aucune politique digne de ce nom ne saurait se faire.....Que l'on soit homme d'affaires ou pas Marianne Arnaud, que je salue au passage.
Bien cordialement