LE SUICIDE DE LA GAUCHE FRANÇAISE
Par Jacques BENILLOUCHE
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Il
n’est pas certain que les primaires de la gauche aient du succès car, d’une
part tous les candidats n’y figurent pas et d’autre part, il y a une certaine
indécence à assister à un combat de petits chefs qui se soldera certainement
par une élimination de la gauche toute entière de la course à la
présidentielle. En fait il s’agit plus d’une étape pour le leadership du parti
socialiste que d’une volonté de figurer parmi les prétendants au poste
prestigieux de Président de la République. Quelques-uns sont présents uniquement pour préparer leur politique de nuisance au sein de leur parti.
Cet
éparpillement des candidatures prouve que l’intérêt du parti et du pays passe au second
plan, après l’intérêt personnel. Il faut figurer sur des listes, il faut
afficher son portrait, il faut se rappeler au bon souvenir des citoyens pour
montrer qu’on existe ou, à la rigueur, pour sauver son poste de député. L’échec de
la gauche au pouvoir est trop frais pour que les candidats qui ont été aux affaires soient crédibles. C’est à celui qui se placera le mieux pour assurer
son avenir politique, quitte à prendre des décisions stériles pour sauver les
meubles ou pour venir en aide aux copains. Le plus triste reste que les
candidats de la primaire de la gauche, en manque d’idées novatrices, recyclent des
mesures qui n’ont pas marché dans le passé et qui sont présentées comme nouvelles. En tout état de cause, une gauche non unie n’a aucune
chance d’obtenir de bons résultats électoraux ; elle ne pourra que
satisfaire à la rigueur quelques ambitions personnelles, sans lendemain.
L’intérêt
général en prend un coup. En particulier on ne comprend la volonté de Manuel Valls de géler les investitures de certaines circonscriptions alors que les futurs candidats doivent déjà labourer le terrain. La 8ème circonscription qui inclue Israël doit être rapidement pourvue sans attendre les résultats de la primaire, encore moins ceux de l'élection présidentielle. Une élection législative n’est pas un concours de beauté et se battre contre l'actuel détenteur du poste nécessite plus que le soutien de l'ancien premier ministre. A tergiverser, le parti socialiste donne l'impression de vouloir sacrifier la circonscription en toute connaissance de cause.
Florence Pavaux-Drory, secrétaire de la section socialiste d'Israël, ancienne collaboratrice de François Mitterrand |
Les militants du parti socialiste local se battent
depuis plusieurs années pour défendre un bilan souvent maigre et sont en première ligne des combats. Ils ne peuvent pas dépendre du fait du Prince. Le candidat choisi pour Israël doit avoir le soutien actif des cellules sachant que le pays intervient pour 50% dans les voix de la circonscription.
Il faut un candidat connu localement si le parti veut lui donner une chance de figurer au second tour
de l’élection législative. Il n'y a aucun intérêt à briser l’élan de militants dévoués qui ont toujours répondu présents, même dans les moments difficiles. Il n'y a qu'eux pour croire encore au miracle qui risque cependant de ne pas être au rendez-vous.
Quant
aux candidats à la présidentielle, c’est tout à l’avenant. Comment peuvent-ils
défendre un bilan négatif alors qu’ils disposaient au début du quinquennat de
tous les pouvoirs législatifs avec une majorité au Sénat et à l’Assemblée
Nationale, de tous les pouvoirs régionaux avec 21 régions sur 22 ? Qu’ont-ils fait de ce pouvoir qui leur est
tombé du ciel ? Ils donnent l’impression qu’ils ont été eux-mêmes surpris
par la victoire de François Hollande, le candidat par défaut puisque Dominique Strauss-Kahn
était prévu pour affronter Sarkozy.
Aucun
dossier n’était prêt. Aucune réforme n’a été transcrite sur les tablettes. Les
Français attendaient une réforme fiscale profonde et ils ont eu la loi sur le
mariage pour tous. Ils espéraient une réforme généralisée du code du travail et
ils ont eu tardivement une loi El-Khomri bancale. Lors de la conférence de
presse du Président de la République du 16 mai 2013, François Hollande avait
annoncé les plans de réformes sociales et économiques concernant l'emploi, la
question des retraites, la simplification administrative et le financement des
entreprises. Les Français attendent encore.
La question de l’emploi n’a pas été traitée puisque le pays a connu une augmentation du chômage avec encore plus de déshérités. Comment pourrait-on croire ceux qui ont été aux affaires pendant cinq ans et qui n’ont rien réalisé ? Quant aux charlatans de l’extrême-gauche qui promettent la lune, les Français ont déjà payés pour risquer de se trouver dans un pays en plein chaos. La révolution est une notion dépassée qui n’agite que les nostalgiques du maoïsme, les rêveurs communistes ou les illuminés d’un passé révolu.
La question de l’emploi n’a pas été traitée puisque le pays a connu une augmentation du chômage avec encore plus de déshérités. Comment pourrait-on croire ceux qui ont été aux affaires pendant cinq ans et qui n’ont rien réalisé ? Quant aux charlatans de l’extrême-gauche qui promettent la lune, les Français ont déjà payés pour risquer de se trouver dans un pays en plein chaos. La révolution est une notion dépassée qui n’agite que les nostalgiques du maoïsme, les rêveurs communistes ou les illuminés d’un passé révolu.
Le moral à gauche est au plus bas et les militants se raccrochent à tout ce qui
pourrait mettre du baume au cœur. Mais le Père Noël est déjà passé avec sa
hotte vide et ses haillons sauvés malgré cinq années d’espérance socialiste. De toute façon, les Socialistes ne
sont meilleurs que dans l’opposition lorsqu’ils sont en mesure d'innover et de réfléchir à des concepts nouveaux. Ils ont été gâtés pendant
cinq ans grâce aux vaches grasses de l’épopée socialiste. Il est temps qu’ils
passent le relais à d’autres républicains et centristes sans d’ailleurs être
sûrs qu’ils feront mieux, qu’ils ne squatteront pas les meilleures sinécures et
qu’ils ne promettront rien pour rassurer. L’alternance est une bonne stratégie
dans les pays démocratiques. Elle apporte un souffle nouveau. Cela a toujours
été le cas aux États-Unis, avec régularité et plus ou moins de réussite. Elle prouve surtout la vitalité des mœurs politiques.
Mais les militants socialistes croient au sursaut d'un électorat démobilisé et ils sont pratiquement certains que la
majeure partie des gens de gauche n'iront pas à la pêche le jour des primaires socialistes
pour donner l'exemple et pour réveiller les élus, endormis sur leurs lauriers fanés. En dessous de 1,5 million de votants, la primaire sera un échec mais il semble que le nombre d'inscrits est en forte hausse pour espérer une participation de 2,5 millions de citoyens. Pour la première fois dans l'histoire des élections, la campagne sera idéologique, programme contre programme, loin des questions de personnes qui annihilait la réflexion politique. Enfin on parlera des questions concrètes et des solutions envisagées pour le bien-être des Français.
En Israël, les électeurs connaissent aussi cette situation avec un parti travailliste atone et des militants désabusés qui assistent au combat des chefs. C’est peut-être l’effet de la mondialisation... de gauche !
En Israël, les électeurs connaissent aussi cette situation avec un parti travailliste atone et des militants désabusés qui assistent au combat des chefs. C’est peut-être l’effet de la mondialisation... de gauche !
Très bon article, qui relate bien la décrépitude actuelle de la gauche française.
RépondreSupprimer"Voyage au bout de l'ennui", très bon titre du Figaro du 6/01 à propos de la primaire de gauche. Les querelles d'egos iront bon train et n'amuseront personne. On suppose déjà les polémiques de bas étages comme récemment Peillon s'opposant à Valls sur le port du voile et qui déclare sur Public Sénat:- "aucun problème avec le voile si c'est un fichu."
RépondreSupprimerLa gauche...... toujours aussi irréaliste, sera toutefois moins nuisible dans l'opposition.
Cordialement
Véronique Allouche
Pourquoi parler de suicide ? LE suicide est un acte volontaire pour mettre fin à sa vie devenue insupportable. Pour le PS IL s'agit simplement de la conclusion logique d'un quinquennat d'échecs sous la conduite d'un Président élu par défaut sur un programme de gauche que lui même savait sans avenir et inapplicable. Ce qui est curieux c'est que ses détracteurs actuels sont ceux qui l'ont élu, l'ont défendu bec et ongles.Déçus, Ils sont amers et agressifs. ,
RépondreSupprimer@André
RépondreSupprimerVous êtes un habitué des hors-sujets et vous avez toujours la même réponse toute faite quel que soit le sujet de l’article.
J’ai l’impression que vous ne lisez que le titre et ne voyez que les images. Nous ne sommes pas une bande dessinée.
L’article précise que le suicide de la gauche s’exprime par son éparpillement et sa division au moins en trois clans.