L’UNESCO VEUT FALSIFIER L’HISTOIRE D'ISRAËL
Par Jacques BENILLOUCHE
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Ainsi parle l'Éternel
: Je retourne à Sion, et je veux habiter au milieu de Jérusalem.
Jérusalem sera
appelée ville fidèle, et la montagne de l'Éternel des armées montagne sainte.
(Zacharie
8 : 3)
Le
gouvernement israélien a annoncé, le 14 octobre, qu’il suspendait sa
coopération avec l’Unesco. Cette décision arrive au lendemain d’un vote du
Conseil exécutif de l’organisation de 58 pays, qui a adopté une résolution
palestinienne qui nie tout lien entre les Juifs et le Mont du Temple et lie le
site sacré aux seuls musulmans. Le projet de
résolution, présenté par l'Algérie, l'Egypte, le Liban, le Maroc, Oman, Qatar
et Soudan, sera appelé conseil exécutif de l'UNESCO pour approbation formelle
la semaine prochaine.
Comme il n’y a pas de système de veto, ce n’est pas la
première fois que l’Unesco transforme son objet statutaire en objet politique. Les Américains avaient déjà pris des mesures contre
l’Unesco lorsque Ronald Reagan avait décidé de la quitter en
décembre 1984 car il l’estimait trop politisée. L'Organisation des
Nations-Unies pour l'éducation, la science et la culture a pourtant des
objectifs précis définis par ses statuts. Son premier programme repose sur «une
philosophie exempte de tout sectarisme, globale et universelle, fondée sur un
humanisme mondial, scientifique, évolutionniste». Or les Américains
s’étaient déjà inquiétés de voir que des «tendances dans la politique,
l'orientation idéologique, le budget et la gestion de l'Unesco nuisent à
l'efficacité de l'Organisation».
Ce n’est pas la première fois que l’Unesco se distingue
puisque le 21 octobre 2015 elle avait «condamné fermement les agressions
israéliennes et les mesures illégales limitant la liberté de culte et l’accès
des musulmans au site sacré de la mosquée Al-Aqsa sur l’esplanade des
Mosquées». On avait cru un instant que l’admission des Palestiniens dans
l’organisation allait être enfin l’occasion pour les pays arabes de s’imprégner
de la démocratie occidentale qui leur fait défaut. L’Unesco a en effet pour
objectif, selon son acte constitutif, de «contribuer au maintien de la paix
et de la sécurité en resserrant, par l’éducation, la science et la culture, la
collaboration entre nations, afin d’assurer le respect universel de la justice,
de la loi, des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous, sans
distinction de race, de sexe, de langue ou de religion».
Délégués palestinien à l'Unesco |
En décidant d’utiliser cette tribune pour fustiger en
permanence l’État d’Israël, ils n’obtiendront aucun résultat tangible et
l’Unesco deviendra alors une organisation de plus, influencée par les pays à
pétrodollars qui régissent le comportement de la majorité de ses membres.
Israël quant à lui sait que sa situation ne changera pas et qu’il ne trouvera
jamais grâce parmi les États du globe qui jugent toujours les actes juifs de
manière strictement négative. Alors l’Unesco reprendra, par ses résolutions «unanimes»,
ses habitudes de blâmer, de critiquer et bien sûr d’accuser Israël à chaque
occasion qui se présentera. Les diplomates juifs constateront que les
gesticulations pacifiques et la volonté d’Israël de prôner une politique
d’apaisement ne rencontrent jamais, en face, une acceptation réelle pour
promouvoir la paix. En fait ce genre de résolutions conforte les extrémistes dans l'opposition à tout dialogue.
L'Unesco et l'éducation |
Les pays arabes feraient mieux de prôner la protection
des institutions éducatives et culturelles, la garantie du droit à l’éducation,
l’accès à la culture, la promotion de la diversité des expressions culturelles
et la préservation de leur patrimoine. Mais ils ont tort d’utiliser l’Unesco
pour obtenir un quelconque droit de propriété sur certains sites religieux
protégés car alors ils trouveront des pays déterminés à leur faire barrage.
Les Français, qui gardent l’œil fixé sur la ligne
d’horizon de leur balance commerciale, semblent vouloir faire cavaliers seuls
en se désolidarisant des États-Unis, du Royaume-Uni et de l’Allemagne censés
être unis dans l’Union européenne. En effet six pays ont voté contre : Estonie,
Allemagne, Lituanie, Pays-Bas, Royaume-Uni et aux États-Unis. La France s’est
abstenue.
Une nouvelle occasion de prouver que l’union politique européenne
n’est pas en marche. Le Quai d’Orsay persiste quant à lui à confirmer sa
doctrine vis-à-vis de l’État juif, sans se rendre compte qu’il fait perdre à la
France sa crédibilité pour arbitrer le conflit israélo-arabe. Pourtant Bernard Cazeneuve avait déclaré lors du premier vote : «Si
je vous dis que cette résolution est mal rédigée, c’est que je pense qu’il ne
fallait pas la voter». Et pourtant !
Les Israéliens vont de déception en déception. Au moment
où des avancées politiques mènent à une reconnaissance d’Israël par certains
pays dits «modérés», les autres pays arabes pourront certes se targuer
d’avoir obtenu une victoire diplomatique mais la question reste l’usage qu’ils
en feront. S’ils pensaient rendre service aux Palestiniens, ils n’auront réussi
qu’à bloquer encore plus un processus de paix moribond. C'est à croire qu’ils
cherchent à saboter toute tentative de dialogue de paix avec ce déni de
l'Histoire qui ne grandit pas ses auteurs.
Le moment n’est pas venu de toucher à la question
sensible de Jérusalem que tous les négociateurs sérieux s’accordent à dire
qu'il s'agit d'un sujet à aborder en fin de processus. Le moment n’est pas
venu d’envenimer les esprits au moment où l’on sent des démarches politiques
positives dans la région. En revanche, le moment est arrivé de s’efforcer
d’atténuer les tensions en ne versant pas d’huile sur le feu dans une région où
on a de plus en plus tendance à user de la rhétorique religieuse.
L’Unesco doit
s’abstenir de toute velléité de glisser sur le terrain religieux. L’organisation
donne en fait une nouvelle occasion à Israël de préciser que «Jérusalem
restera toujours la Capitale de l’État d’Israël et du peuple juif. En
continuant sur la voie de l’incitation, du mensonge et de la terreur, l’Unesco
prend le chemin de l’insignifiance».
Cette nouvelle
résolution «condamne fermement l’escalade des agressions israéliennes et les
mesures illégales contre le ministère Waqf et son personnel, contre la liberté
de culte et l'accès des musulmans à leur site saint Al-Aqsa / Al-Haram Al
Sharif, et prie Israël, puissance occupante, de respecter le statu quo historique et
d'arrêter immédiatement ces mesures». Le nom juif du Mont du Temple est volontairement
omis au profit du nom musulman Al-Haram Al Sharif.
Pourtant le grand
historien romain Tacite avait rappelé au premier siècle l’dentité de Jérusalem :
«une grande partie de la Judée est couverte de nombreux villages mais aussi
de villes; Jérusalem est la capitale de cette nation. En son sein existe un
temple disposant d'énormes richesses. La première ligne de fortifications
protège la ville, la suivante le palais et le mur intérieur du temple. Seul un
Juif peut approcher ses portes et personne hormis les prêtres ne peut franchir
le seuil». (Tacite, histoires, v, 8:1)
Indubitablement, sans chercher à émettre un jugement de
valeur, Israël souffre d’une diplomatie absente qui ne lui permet plus d’influer
sur les votes des organisations internationales. Même si des majorités
automatiques existent grâce au vote groupé des pays musulmans et de leurs
alliés, il fut un temps où Israël réussissait à modifier le cours politique.
Mais la résignation s’est emparée des Israéliens et l’absence d’un ministre des
affaires étrangères en titre est une grande faille. Le départ de Dore Gold,
grande figure de la diplomatie israélienne et numéro un du ministère, ne pourra qu’accentuer l’isolement
d’Israël qui n’arrive plus à se faire entendre dans le concert des nations.
Les
diplomates doivent investir les Chancelleries et ne pas se contenter de
distribuer aux 120 délégués permanents auprès de l’Unesco une brochure sur les
liens historiques juifs à Jérusalem. Dans un geste
inhabituel, Israël avait demandé l'aide du Saint-Siège pour empêcher l'adoption
de la résolution, arguant que cela nuirait également aux Chrétiens, en vain.
Benjamin Netanyahou ne
ménage pas sa colère et il est suivi par l’ensemble de la classe politique en
Israël : «Le théâtre de l'absurde continue avec l'Unesco qui a pris sa
décision la plus bizarre en disant que le peuple d'Israël n’a aucun lien avec
le Mont du Temple et le Mur occidental. Il est évident qu'ils ont jamais lu la
Bible, mais je conseille aux membres de l'Unesco de visiter l'Arc de Titus à
Rome, où ils peuvent voir ce que les Romains ont apporté à Rome après avoir
détruit et pillé le Mont du Temple, il y a deux mille ans. On peut y voir gravé
l'arc de la Menorah à sept branches, qui est le symbole du peuple juif, ainsi
que le symbole de l'Etat juif aujourd'hui».
Israël n’a plus rien
à faire à l’Unesco et a rompu ses liens avec l’organisation. C'était une mascarade de participer à des actions qui n'avaient pluys rien à voir avec les objectifs statutaires. L’argument financier ne décourage même pas l'organisation puisque les
Etats-Unis et le Canada avaient retiré leur financement représentant environ
22 % du budget de l'Unesco,
faisant passer le budget de 653 à 507 millions de dollars.
En effet, l’entrée
de la Palestine le 31 Octobre 2011 en tant que nouveau membre de l’Unesco a été
suivie par une lourde sanction américaine. Deux lois américaines de 1990 et
1994, contresignées par George Bush père et Bill Clinton, interdisent en effet
de financer les agences de l'Onu qui reconnaîtraient la Palestine en tant
qu'État, en l’absence d’accord de paix avec Israël. Cette décision délicate a
donc obligé les Etats-Unis à retirer leurs contributions budgétaires à l’Unesco
et Israël a suivi.
Cher monsieur Benillouche,
RépondreSupprimerOn diraît que cela ne se bouscule pas au portillon pour commenter cet article, je serai donc brève moi aussi.
Vous écrivez : l'UNESCO veut changer l'histoire d'Israël. Pourquoi vous en étonner de la part d'une organisation qui veut accepter la Palestine parmi ses états membres ?
D'autre part, qu'espériez-vous de la France, dont le Président Chirac a affirmé que "les racines de l'Europe sont autant musulmanes que chrétiennes" pour évacuer de la Constitution européenne ses origines judéo-chrétiennes ? Traité Constitutionnel qui avait été rejeté par une large majorité du peuple français en 2005, mais je m'arrêterai ici, évitant ainsi de faire acte de ce populisme que vous exécrez tant !
Très cordialement.
L'ironie est que l'Islam reproche aux Sionistes d'occuper des terres arabes et revendique des zones en Europe et veut imposter la Charia
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