LE CONFLIT ISRAÉLO-PALESTINIEN
Par l’ambassadeur Alain PIERRET
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L’Ambassadeur Alain PIERRET nous fait l’honneur de nous adresser un texte d'actualité. Diplomate, il a été ambassadeur de France
au Niger, en Israël (juillet 1986-août 1991), en Belgique et auprès du
Saint-Siège, puis a fait partie d'une mission d'étude sur la spoliation des
Juifs de France sous l'Occupation en 1999. Il fut ancien directeur des Nations
Unies et des Organisations internationales.
Jean-Marc
Ayrault vient de regagner Paris par la voie des airs. Sans doute a-t-il jugé
plus sûres les ailes d’un avion gouvernemental que la croupe de Buraq, le
coursier qui conduisit Mahomet de Jérusalem au ciel. Ce choix peut surprendre
dès lors que le représentant de la France au Conseil exécutif de l’UNESCO a
signé, voici un mois, une résolution mentionnant à 17 reprises la mosquée
d’al-Aqsa sans que soit cité même entre guillemets le «Mont du Temple»,
comme il est fait pour «la place Al-Buraq (place du Mur occidental)».
Une grande avancée pour notre France laïque.
Réunir
une conférence internationale pour trouver enfin une solution au conflit
israélo-palestinien est une idée qui ne peut que recevoir l’approbation
générale. Mais, pratiquement seule en Occident, la France n’était pas la mieux
placée pour promouvoir une telle initiative, de surcroît dans une impréparation
et une précipitation trop évidentes.
Ambassadeur en Israël, j’ai
malheureusement été amené à constater l’insuccès d’une tentative analogue
lancée fin 1985 par François Mitterrand. L’accueil d’Arafat le 2 mai 1989 au
jour de la commémoration de la Shoah et le refus consécutif du président de
recevoir Yitzhak Rabin à l’Élysée, sa tentative de sauver Saddam Hussein par
une résolution proposée au Conseil de sécurité de l’ONU à la veille de la
guerre du Golfe en janvier 1991, figurent parmi les causes essentielles de cet
échec.
L'ambassadeur Daniel Bernard qui a qualifié Israël de "petit pays de merde" |
Il
en est bien d’autres. En 1985, les ministres Dumas et Chevènement
signèrent un décret désignant Tel Aviv capitale israélienne ; en 1993, Juppé et
Bayrou confirmèrent. Un diplomate du Quai d’Orsay fit mieux encore,
adressant une correspondance officielle à l’ambassade à «Tel Aviv –
Palestine». Plus tard à Londres, un chef de mission parlera d’Israël comme
d’un «petit État de merde». Faut-il alors s’étonner d’entendre Rabin en septembre
1989 déclarer «L’Europe est hors-jeu» ou, pendant la guerre du Golfe,
Shamir affirmer que «si la France veut une conférence internationale, alors
nous ferons tout pour qu’elle n’y soit pas !». Ce fut le cas fin octobre
1991 à Madrid où les membres de l’UE n’occupèrent qu’un strapontin
d’observateur.
Ainsi,
les orientations définies depuis plusieurs décennies par le groupe des «méharistes
du Quai», équivalent du Camel Corps britannique héritier
de Lawrence d’Arabie, et l’impéritie de nos dirigeants ne sont pas de nature à
faciliter l’heureux aboutissement de l’entreprise. Apportant leur soutien
immédiat à la proposition Fabius énoncée à grand fracas, sans s’assurer du
soutien préalable de l’Europe, à commencer par l’Allemagne et la
Grande-Bretagne comme aussi de celui des États-Unis, indispensable quoique l’on
pense de leur inertie, les douze ambassadeurs signataires d’une tribune publiée
le 3 février dans Le Monde ont signé l’arrêt de mort du projet. Ces
diplomates auraient dû se souvenir de l’éditorial que ce même journal avait
publié, le 13 octobre 2005, soulignant que «Les plus indulgents
s’interrogeront sur les dangers d’une politique pro-arabe allant parfois
jusqu’à l’aveuglement».
Ils
n’ont pas davantage pris en compte le fait que leur opiniâtreté risquerait
d’entraîner de graves conséquences, régionalement comme en France. Dans la
situation présente, on pourrait ainsi assister à l’émergence non pas d’un mais
de deux États palestiniens, Gaza voulant étendre son influence et son pouvoir à
la Cisjordanie qui cherchera naturellement à s’y opposer. Il ne faut pas
davantage oublier les drames sanglants qui accompagnent le contexte religieux
actuel et déchirent le Proche-Orient. Enfin, nous devons nous préparer
aux répercussions prévisibles dans notre pays de cet antisionisme récurrent qui
conduit à l’antisémitisme, comme le rappelait si bien Manuel Valls au dîner du
CRIF le 7 mars dernier.
Le président mitterrand aurait dû ouvertement consulter ses amis collaborateurs et vichystes et les Commissaires aux affaires juives. D'ailleurs les dénis ne sont pas seulement relatifs au proche orient qui se rapproche dangereusement de l'hexagone en agonie intellectuelle et morale: en visite au musée juif de paris j'ai eu la nausée en lisant les biographies expurgées de GoldenBerg, Sarfati et autres victimes d'attentats parce que ça fait tache dans la belle histoire de l'assimilation. Bof, vu que les Juifs n'ont jamais existé que dans les fantasmes (le juif c'est l'autre comme le pensait jsp), il n'y a aucun mal à ignorer les fantômes surtout lorsqu'ils quittent le vaisseau pirate amarré au Quai de Morphée.
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