À force de tirer sur la corde, elle
peut finir par casser. Décidément, Joe Biden, le vice-président des États-Unis,
n’a pas de chance lorsqu’il effectue une visite
officielle en Israël. Elle ne peut jamais se
dérouler dans un climat serein.
En 2010, alors qu’il s’y trouvait, le
gouvernement, par la voix d’un de ses ministres, avait annoncé la construction
de 1.600 logements à Jérusalem est. Cette fois, c’est la visite de Benyamin
Netanyahou aux États-Unis et sa rencontre avec Barack Obama, prévue dans une
dizaine de jours, qui sont annulées à la veille de l’arrivée en Israël du
vice-président.
On n’était pas, sans ignorer, l’antipathie
que les deux hommes éprouvent l’un pour l’autre mais il était difficile
d’imaginer qu’ils ne puissent pas se rencontrer pour faire le point sur la
situation au Moyen-Orient. Les Américains et les Israéliens se rejettent la
responsabilité de l’annulation de cette rencontre et en particulier celle du
moment choisi pour l’annoncer. Benyamin Netanyahou a justifié son refus de
rencontrer Barack Obama en arguant du fait qu’il ne voulait pas donner
l’impression de s’immiscer dans la campagne électorale américaine. Pour ceux
qui se souviennent du soutien direct qu’il avait apporté à Mitt Romney, le
candidat républicain opposé à Obama, pour le renouvellement de son mandat en
2012, cet argument est pour le moins
spécieux.
Je pense qu’il ne voulait pas rencontrer le Président des États-Unis pour
ne pas avoir à afficher, publiquement, ses
réticences, ses divergences, avec la politique menée par Barack Obama au Moyen Orient et en
particulier vis-à-vis de l’Iran. Et ce, d’autant plus qu’Israël est entrain
de négocier avec les États-Unis, un nouvel accord de défense pour les dix années à venir qui lui permettrait de bénéficier
d’une aide plus importante, cinq milliards de dollars au lieu trois dans l’accord précédent.
La visite de Joe Biden dans la
région, Israël d’abord, Ramallah ensuite,
n’était pas sans rapport avec l’intention
qu’on prête au président américain de se livrer, avant de quitter la
Maison-Blanche, à une dernière tentative pour ramener les Israéliens et les Palestiniens,
à la table des négociations. Le vice-président américain était aux premières
loges pour en mesurer la difficulté sur le terrain. Il a déclaré : «le genre de violences que nous avons vues
hier, l’absence de condamnations, sous-entendu de l’Autorité Palestinienne, la
rhétorique qui accompagne cette violence, les représailles que cela suscite,
tout cela doit s’arrêter». Mais il a
ajouté : «le statu quo doit s’arrêter
quelque part en ce qui concerne la solution à deux États, voir la voie à suivre est
peut-être difficile mais nous continuerons à encourager toutes les
parties à reprendre le chemin de la paix». Les États-Unis, et l’Union
Européenne restent persuadés que la solution au conflit israélo-palestinien
passe par la création d’un État palestinien aux côtés de l’État d’Israël dont
les frontières seraient sûres et reconnues par ses voisins.
Attentat de Jaffa |
Les attentats se multiplient en
Israël, à Jérusalem et dans les territoires, sans que l’on trouve de solution
pour prévenir ces attentats qui sont perpétrés par des fanatiques isolés, des adolescents
le plus souvent, qui savent qu’ils ne survivront pas à leurs forfaits. La
fracture avec la population arabe israélienne va s’élargissant. Selon un sondage récent, 48 % des Juifs israéliens
pensent qu’Israël doit expulser les Arabes du pays, 45 % y sont opposés. 10 % à
peine des Juifs israéliens sont persuadés que l’Autorité Palestinienne
recherche véritablement la paix avec Israël et 20 % seulement, des Arabes israéliens
considèrent qu’Israël est sincère quand
il affirme rechercher la paix. La
méfiance est devenue si forte qu’on peut
se demander si le retour, pourtant nécessaire,
à la table des négociations est
encore possible.
Jusqu’à présent, les États-Unis,
malgré les avanies que leur a fait subir Benyamin Netanyahou s’étaient abstenus, de faire
pression sur Israël pour l’encourager à faire les concessions douloureuses mais
nécessaires à la création d’un État palestinien. Il n’est pas impossible que
Barack Obama, à quelques mois de la fin de son mandat, ne s’implique
résolument dans la recherche d’un accord
de paix entre les Israéliens et les Palestiniens. Il justifierait ainsi le prix
Nobel de la paix qu’il a obtenu en début de mandat et laisserait une trace dans l’Histoire du Moyen-Orient.
Effectivement, il serait temps qu'Obama justifie son prix Nobel donné comme un chèque en blanc et tant pis si les crétins racistes d'extrême-droite locaux penseront avoir confirmation de leurs dires ...Bah, il faut bien nourrir nos pauvres..en esprit.
RépondreSupprimerL'utopie d'une « Frontière sûre et reconnue ».
RépondreSupprimerQuelles frontières, dans le monde, seraient-elle sûres et reconnues ?
Celles de la Syrie, du Liban, de l'Ukraine, de la Libye, de l'Irak ou celles du Mali ?
Celles de l'Europe ? De la Grèce et de Chypre ? À moins qu'il n'agisse des frontières de l'Espagne avec la Catalogne ou de celles du Sud de Maroc ?
Se proposer de garantir une frontière est un langage d'escroc.
Cette garantie fluctue en fonction de l’intérêt immédiat de chaque État à faire respecter une assurance et il n'y a que celui qui souscrit qui s'imagine être en sécurité.
Surtout dans la situation d'amoralité vénale dans laquelle ont sombré l'ONU et l'Unesco.
Un peu comme lorsqu'une compagnie d'assurance décide d'invoquer tous les prétextes afin de ne pas indemniser un assuré : il y en a pour des dizaines d'années de palabres et chicaneries.
C'est ainsi que les frontières du futur État Kurde ne seront garanties que par l'armée Kurde.
Madame Garreault
RépondreSupprimerVotre manque d'esprit démocratique et de respect pour ceux qui pensent autrement me sidère. De par ce pauvre langage vous devriez, de vous même, vous placer parmi les "pauvres....en esprit.
Bernard Meyer
@ Bernard Meyer :
RépondreSupprimerJe ne vois pas en quoi le fait que Madame Garreau constate, qu'en Israël aussi, existent quelques pauvres d'esprits dont le racisme n'a rien à envier au Daesh, puisse être un déni d'esprit démocratique.
Votre affirmation semble mettre en évidence que votre conception de la liberté d'opinion et de la démocratie soit d'inspiration soviétique.
@Jean SMIA
RépondreSupprimerChacun a le droit d'émettre et de défendre une opinion, mais dénigrer avec des propos aussi virulents tout individu pour sa pensée contraire ou son attitude c'est tout simplement un manque de réflexion qui vous amène à tomber dans son travers.
Cordialement
Bernard Meyer