LES TERRORISTES ONT CHANGÉ DE TACTIQUE
Par Jacques BENILLOUCHE
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Les
terroristes sont passés du stade artisanal au mode industriel en préparant avec
soin leurs attentats du 13 novembre 2015. Ils ont démontré qu’ils n’étaient
plus quelques loups solitaires dans une guerre asymétrique. Ils constituent
véritablement une armée en mouvement qu’il faut dorénavant traiter comme telle.
Pour preuve les attaques sanglantes bien préparées, coordonnées pour frapper
simultanément en plusieurs endroits de la Capitale et affoler les forces de l’ordre.
Ces tueurs froids ont certainement bénéficié
d’un soutien de membres de la population française qui leur ont apporté un
soutien logistique dans leur plan d’action : location de véhicules, stockage
des armes de guerre, ceintures d’explosif, locaux de repli et d’entraînement.
Cette organisation bien huilée leur a permis d’assassiner un maximum de
victimes alors qu’ils n’étaient que sept individus. À présent que le manuel d’utilisation
a été testé, cette opération risque de se renouveler là où on l’attend le
moins.
Commandos
de guerre
Il
s’agit véritablement d’opérations de commandos de guerre qui nous éclairent sur
la capacité de Daesh à lancer des attaques massives, demain, dans n’importe
quelle ville de France ou d’Europe. Ces tueurs froids ont démontré qu’ils étaient
bien préparés et qu’ils pouvaient compter sur un soutien local logistique et
matériel sans faille. Ils étaient disciplinés comme tous les soldats d’une
armée régulière mais surtout capables de ne pas flancher au dernier moment alors
qu’ils savaient que leur chance de survie était mince. Leur suicide était une décision
inébranlable et irrévocable.
Les
terroristes, d’origine maghrébine, de nationalité belge ou française, non
issus de l’immigration clandestine, disposaient de la citoyenneté avec tous
les droits afférents. Les autorités françaises sont enfin persuadées qu’il ne s’agit
pas d’une poignée d’individuels agissant pour leur compte mais de terroristes
faisant partie d’une organisation complexe avec des ramifications qui vont au-delà
des frontières, d’une organisation capable de fournir des fonds, des armes et des
passeports. La théorie du loup solitaire ne tient plus.
La
guerre est déclarée avec des djihadistes sans foi ni loi avec qui il faut
cesser de se comporter en puriste du droit. Alors il faut d’abord nettoyer la France
de ses scories, de ses bataillons dormants qui n’attendaient que le signal pour
agir. Une sorte de simili Bataille d’Alger doit être lancée, avec peut-être
ses excès, mais avec tous les moyens militaires pour éradiquer les terroristes
de nombreuses zones de non-droit. Il faut encercler les quartiers, fouiller
appartement par appartement, cave par cave et tirer à vue sur tous les
récalcitrants armés. La sécurité intérieure l’exige. Il ne faut plus faire
preuve de faiblesse en minimisant sans cesse l’impact de la situation. Il ne s’agit
pas d’un problème de droite ou de gauche mais d’une question de survie du système occidental.
Folklore
Le
folklore d’une manifestation unitaire bon enfant est dépassé. Après ces
attentats, l’Europe s’inquiète et d’ailleurs les Allemands se réveillent au
bruit des kalachnikovs. Horst Seehofer, président des démocrates-chrétiens de
la CSU a donné le ton en insistant sur la nécessité d'un «contrôle plus fort
des frontières extérieures de l'Europe, mais aussi des frontières nationales.
Il faut rétablir l'ordre en Europe». Les dirigeants européens ont compris
que les terroristes ne ciblent plus uniquement les Juifs mais frappent les espaces
publics, les restaurants, les stades et les salles de concert pour faire le
maximum de victimes.
Mais
ces attentats risquent de pousser les Européens à modifier leur stratégie favorable
aux migrants après avoir constaté que l'un des assaillants de Paris circulait
avec un passeport en provenance de Syrie. Les dirigeants européens s’ouvrent
enfin au danger terroriste. On ne peut pas dire qu’ils ignoraient les énormes
risques de sécurité. Ils ont compris qu’il s’agit d’une lutte mondiale contre
un fléau qui nécessite l'unité réelle des forces de l'ensemble de la communauté
internationale. La thèse que celui qui sème le Coran récolte le djihad est
dépassée.
Le
gouvernement français ne peut pas nier que les services de renseignements
occidentaux, israéliens en particulier, l’avaient mis en garde. Depuis le raid
commando commis par un groupe djihadiste à Mumbai, il y a huit ans, durant
lequel 166 personnes avaient trouvé la mort, les Occidentaux jugeaient les menaces
comme des fausses alertes. Et pourtant, la vulnérabilité de l'Europe était
clairement évidente puisque la guerre civile syrienne était à sa porte.
Il était difficile de ne
pas qualifier les djihadistes de Daesh comme des fous plus puissants que ceux d’Al-Qaeda. Les prétentions
de l’État islamique à établir un califat ont été sous-estimées ainsi que son
habileté à utiliser les medias au profit de sa cause. Il a réussi, à travers des vidéos sanglantes, à exacerber
un nouvel idéal chez les jeunes musulmans européens.
Bombes
humaines
On
s’est peu étonné de la facilité avec laquelle des jeunes recrues ont obtenu des
billets pour la Turquie afin de rejoindre le bastion de Daesh à Raqqa. Puis
surtout de la facilité à retourner dans leurs foyers, après quelques années de
formation brutale, pour devenir eux-aussi des formateurs ou des guerriers
dormants. Il est légitime de se poser
des questions sur les lacunes des services de renseignements et de la police. Et
pourtant ces bombes humaines ne représentent que quelques centaines d’individus
déterminés, fréquentant souvent des mosquées pour y enrôler des candidats au djihad
parmi une population radicale.
On
évite aussi les problèmes diplomatiques en ne pointant pas du doigt la Turquie qui
reste la plate-forme financière de Daesh en écoulant son pétrole, ses
phosphates et son coton confisqués en
Irak et en Syrie. Or la puissance de Daesh est dépendante de sa puissance
financière.
On
ignore encore le parcours des auteurs des attentats du 13 novembre mais la
coordination minutieuse et l'efficacité impitoyable de l'opération, donnent à
penser qu’ils avaient reçu une formation dans un camp de Syrie ou du Yémen,
pour ensuite bénéficier du soutien et de l’infrastructure de cellules
organisées. Or rien n’a transpiré de cet énorme complot qui a pourtant nécessité
repérages, simulations, locations de voiture, communications et transferts d’armes.
Le 19 janvier 2015, notre article pointait sur la nécessité de moyens plus
musclés contre les terroristes [1],
suggéré par des experts sécuritaires israéliens. Il ne semble pas, pour des lourdeurs
juridiques et en l’absence de lois, que les services français aient été
autorisés à collecter les «bavardages» entre terroristes. Trop de droit
tue le droit. D'ailleurs le ministre israélien de la Défense Yaalon a estimé que l'Europe devait placer les besoins de sécurité en priorité aux droits humains.
Ami Moyal et son équipe |
Il
est vrai que les terroristes ont évolué sur le plan technologique. Ils savent à
présent exploiter les techniques de cryptage des téléphones que l’on trouve
librement dans les commerces. Mais les techniques exclusives du professeur israélien
Ami Moyal de l’université d’Afeka [2], d’ailleurs utilisées par le NSA, ne semblent pas être appliquées en France, les seules à
contourner ces difficultés techniques.
La
France compte sur la fin de la guerre en Syrie et sur l’éradication du califat
de Daesh pour mettre fin au terrorisme. Cela prendra du temps car
beaucoup de pays y trouvent leur intérêt. Mais dans l’immédiat, la circulation
des armes en Europe doit faire l’objet d’un contrôle européen afin d’empêcher l’approvisionnement
des bandes organisées. Une certaine
panique pourrait s’emparer des citoyens dans les gares, les stades, les lieux
de divertissement et les restaurants. Cela risque d’entraîner des conséquences
économiques qui donneront l’impression aux terroristes d’avoir gagné, au moins
dans ce combat spécifique. Tout dépendra de l’efficacité des services de
renseignements qui devront prendre langue avec le Mossad au lieu de contrôler l’étiquetage
des produits en provenance des implantations.
Il est certain que la méthode forte paiera tant contre les terroristes en France que contre les troupes de Daesh en Syrie. Il semble que la France s'oriente à présent dans cette voie puisque le 15 novembre au soir elle a bombardé massivement le quartier général et le fief de Daesh à Raqa.
Il est certain que la méthode forte paiera tant contre les terroristes en France que contre les troupes de Daesh en Syrie. Il semble que la France s'oriente à présent dans cette voie puisque le 15 novembre au soir elle a bombardé massivement le quartier général et le fief de Daesh à Raqa.
Bonne analyse,je ne peux qu'être d'accord avec vous!
RépondreSupprimerQu'ils virent les imams salafistes pour commencer vous verrez qu'avec des imams de la republique qui surveillent leurs ouailles c'est meilleur c'est sarkozy qui nous avait imposé son CFCM financé par le Qatar et largement salafiste
RépondreSupprimerLa semaine dernière, le Figaro évoquait la perspective d;attentats en France et un général demandait , face a cette situation,de nouveaux budgets pardessus les excuses de budget. Il y avait de la fumée avant le feu.
RépondreSupprimerMonsieur Benillouche:
RépondreSupprimerBravo pour votre billet
Particulièrement clairvoyant et de votre analyse très objective de la situation de guerre dramatique en France.
Faites publier dans Slate et d'autres journaux français pour avoir une vraie caisse de résonance.
RépondreSupprimerPour une fois une analyse qui semble intéressante et qui confirme l’adage :
RépondreSupprimerTon interprétation d’un texte en dis plus sur toi que sur le contenu du texte ….
http://edition.cnn.com/2015/11/15/opinions/moghul-isis-muslims/index.html
En conclusion cela revient toujours au même il n’y a que les musulmans eux même qui peuvent en finir avec cette monstruosité qu’ils ont engendré en réaction contre les abus de l’occident ….
C’est l’éternelle histoire de l’apprenti sorcier …. Mans quand le grand sorcier viendra ‘t il remettre l’ordre.
rgds
Andre Gotlieb
La Tour Eiffel, symbole de la France, a éteint ses lumières.
RépondreSupprimerL'état d'urgence est décrété jusqu'à nouvel ordre.
Paris pleure ses morts.
Des perquisitions sont menées.
Ce cauchemar n'aurait pas eu lieu si depuis plus de trente ans, au vu et au su de tous, les gouvernements successifs avaient eu le courage d'éradiquer cette vermine qui fait la loi dans les banlieues françaises.
Aujourd'hui il est bien tard et ce n'est pas faute d'avoir été prévenu.
A moins d'envoyer les blindés détruire cette fourmilière, comme tu le dis dans ton article. Dernier espoir pour sauver ce pays qui se réveille dans l'effroi.
"Le but de l'éducation totalitaire n'a jamais été d'inculquer des convictions mais de détruire la faculté d'en former aucune." - Hannah Arendt, Les Origines du totalitarisme
Bien à toi
Cher monsieur Benillouche,
RépondreSupprimerJusqu'à 16 heures, où le Président Hollande va prendre la parole devant le Congrès réuni à Versailles, il nous est est permis de rêver !
Rêver que le Président va demander l'expulsion des dizaines, peut-être plus d'une centaine, d'imams islamistes radicaux qui prêchent le djihad à nos jeunes laissés en déshérence par l'Education nationale.
Rêver que le Président va enfin demander à l'armée d'investir les caves des banlieues où sévit le trafic d'armes et le trafic de drogues, ainsi que l'avait réclamé haut et fort Samia Ghali, sénateur de Marseille, et qui avait été vilipendée pour cela.
Rêver que le Président va enfin admettre ce que tout le monde sait : ce sont nos "amis" Saoudiens, Qataris, Koweitiens, qui financent à coups de pétro-dollars tous ceux qui à l'étranger et en France ont décidé d'abattre notre République.
Très cordialement.
D'accord avec vous, mais surpris de votre soudaine radicalité.
RépondreSupprimer@Jean
RépondreSupprimerJe ne suis pas un idéologue et je n’agis jamais selon ce que me prescris un quelconque gourou.
Je sais évoluer en fonction des événements.
Quand il y a 130 morts dans le pays qui m’a offert sa culture, la plupart des jeunes qui avaient l’avenir devant eux, la modération avec des barbares devient anachronique. On remise alors les bons sentiments.
Toujours d'accord avec vous, peut-être comprendrez-vous un peu mieux B.NETHANYAOU?
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