Vendredi dernier, Paris a été frappé par une vague d’attentats qui a fait
129 morts et plus de 350 blessés, en majorité des jeunes hommes, des jeunes femmes
dont le seul crime était de vouloir se distraire, de se retrouver dans des
restaurants, dans des bars, de vibrer à l’unisson en assistant à un concert de
rock ou a un match de football. Pour leurs assassins, ce n’étaient que des pervers,
des idolâtres, qui se conduisaient de manière immorale et qui méritaient la
mort. Le bilan est lourd, mais pas autant que ne l’auraient souhaité les
terroristes. La cible principale était le stade de France où se trouvaient
réunies seules ou en famille, 80.000 personnes pour assister, en présence du
Président de la République au match de football France Allemagne.
Les trois terroristes, porteurs de
ceintures explosives, les poches remplies de boulons pour faire un maximum de
victimes n’ont pu pénétrer dans le stade pour se faire exploser au milieu de la
foule, à l’entrée ou à la sortie du stade. Ils se sont fait exploser à
l’extérieur provoquant, ainsi, peu de victimes. La sécurité était en effet à son maximum, personne ne pouvait entrer sans subir
une fouille au corps. Toutes les grilles entourant le stade ont été fermées.
Depuis quelques semaines, déjà, les forces de sécurité, savaient que la France
serait victime d’attentats, d’autant plus que les bombardements en Syrie
avaient commencé mais elles ignoraient où et quand. Un certain nombre de cibles
possibles avaient été retenues et parmi elles, le stade de France. Par contre,
les fusillades dans les rues de Paris et l’attaque et la prise d’otages du Bataclan ne l’étaient pas, malheureusement.
Les terroristes, en particulier ceux
de Daesh, font preuve de mobilité et d’innovation. Ils brouillent les cartes. Ils
changent très rapidement de lieux d’attaque,
comme de modes opératoires. Ils agissent
seuls, les loups solitaires, ou en équipe
comme, ces derniers jours à Paris. Ils exécutent leurs forfaits, là où
de nombreuses personnes se trouvent réunies, dans des trains, dans des centres
commerciaux, comme au Kenya, dans des
lieux touristiques comme en Tunisie. Il s’agit chaque fois de frapper de
terreur les esprits mais aussi de susciter des vocations chez de jeunes
délinquants, de jeunes déclassés et de nouveaux convertis.
Les terroristes qui ont planifié les
attentats du 13 novembre font partie d’une nouvelle vague de djihadistes. Ils
sont passés par la Syrie, ils y ont acquis une formation militaire, ils sont de
nationalité belge ou française. Ils ont gardé dans ces pays, où résident
d’importantes communautés maghrébines, de solides amitiés forgées à l’école ou
dans les prisons, qui peuvent leur servir en cas de besoin. La France a eu le
triste privilège d’être le premier pays européen à avoir été attaqué
par des djihadistes kamikazes
mais aussi par la première femme kamikaze de Daesh alors que, dans cette
organisation, les femmes, d’habitude, ne participent pas aux combats. Ces
djihadistes ne cherchent pas à survivre à leurs forfaits. Ils veulent qu’ils aient le plus grand
retentissement possible et que leurs morts en soient
l’apothéose. «Ils disent qu’ils
aiment autant la mort que nous aimons la vie».
Après que se soient déroulés des
événements aussi graves, la même question lancinante se pose, aurait-on pu
éviter que se déroule ce vendredi noir? Toutes les leçons de la tuerie de
janvier ont-elles été tirées ? Je ne le crois pas. Des failles existaient,
existent encore dont les terroristes ont pu tirer parti. L’action des
différents services de police et de renseignements n’est pas suffisamment
coordonnée tant sur le plan intérieur que sur le plan européen. Les effectifs
de la police, et de la justice sont notoirement insuffisants. Le budget de la
France ne lui permet pas d’assumer, seule sa défense et celle de l’Europe
contre le terrorisme. La France au Mali, par exemple, en s’opposant à Daesh ne
défend pas des intérêts propres, elle défend l’Europe.
Mais les Français, et encore moins
les Européens, n’avaient pas pris
conscience que le terrorisme nous livrait une guerre sans merci. Je vous disais
en débutant que d’un mal peut sortir un bien : le Président de la République
a décrété l’état d’urgence qui sera prorogé pour trois mois avant une
éventuelle modification de la Constitution ; les prérogatives des services
de sécurité et de la justice sont renforcées, les perquisitions peuvent être
effectuées de jour comme de nuit, la garde à vue prolongée ainsi que d’autres
mesures dont on a pu observer l’effet immédiat hier à Saint Denis.
Sur
le plan européen, François Hollande a demandé l’assistance de l’Europe
dans le cadre de l’article 42.7 du traité de Lisbonne qui prévoit que les États
de l’union européenne «doivent aide et assistance à un État membre qui
serait l’objet d’une agression armée sur son territoire». L’Europe a
répondu positivement à cette demande qui implique le soutien militaire et
financier. La coordination des polices sera accrue. Nous aurons enfin la
création du fichier PNR, le fichier des passagers aériens qui prévoit le
transfert des données personnelles des passagers aux autorités
judiciaires.
Sur le plan international, les
positions de la Russie, des États-Unis et de la France se rapprochent pour
constituer une grande coalition contre Daesh qui nous débarrassera de ce cauchemar, espérons-le.
Hier à une émission de télé française, il était dit qu'en Israël 18000 agents de renseignements étaient en action contre 14000 seulement en France....
RépondreSupprimerOn apprenait également que de nombreux chauffeurs de bus avaient une fiche S......
C'est dire le travail qu'il reste à faire!
Bien cordialement
Daesh veut faire croire qu'il gagne la guerre qu'il est en train de perdre. Daesh s'est créé de nouveaux ennemis par ses horreurs, ses provocations, ses insultes. Il n'y a jamais autan de volontaires dans les forces armées françaises, Hollande des "Mistrals" s'allie à Poutine sans attendre l'action commune américano-européenne
RépondreSupprimerPeut être y a t-il un autre aspect "positif" de ces massacres indiscriminants. C'est d'avoir fait comprendre à tous ces musulmans qui ne se sentent pas Français qu'ils le sont bel et bien et qu'ils sont vus d'abord comme tels par les assassins. Les réactions le laissent à penser. Ce serait une effet collatéral imprévu pour les islamistes de tous bords.
RépondreSupprimerJe pense que vous ajoutez un espoir a prendre en considération merci
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