LA DÉMOCRATIE, ILS L'AVAIENT INVENTÉE
Le billet d'humeur de Jean SMIA
S'il y a une chose que les Grecs ont mis en évidence : ce sont les artifices qui privent les citoyens européens de démocratie directe. Bien que l'Euro et l'Europe semblent naviguer à vue dans des bourrasques d'une mer inconnue, c'est la conception originelle de l'Europe qui paraît remise en question.
L'idée que des nations voisines s'associent pour optimiser l'avenir de
chacune est séduisante. Cependant, on ne sait quel esprit torturé a décidé que,
pour construire l'Europe, il fallait altérer la notion d'appartenance
nationale. Et, grâce ou à cause de cela, nous avons une Europe communautariste
dirigée par des technocrates économistes qui ne sont pas élus.
Et personne n'est informé de quel
type de projet d'avenir ils tentent de nous construire. Chaque «négociation»
n'a pour objet que de discuter du «bout de gras». C'est à dire de
combien certains doivent s'amputer pour que d'autres tentent de progresser. Et, c'est ainsi que l'idée
d'une Fédération Européenne d'États-nations, chère à Jacques Delors, refait son
apparition.
Quant aux Grecs :
1/ Les technocrates européens savaient que les bilans et prévisionnels
que les Grecs leur présentaient pour entrer dans l'Europe étaient des faux.
2/ Ils ont accepté l'adhésion de la Grèce et lui ont prêté de l'argent :
c'est comme si vous alliez voir votre banquier avec des bilans pipés et des actifs
imaginaires et bien qu'il soit évident que tout est bidon, il vous prêtait
quand même. Sa responsabilité serait engagée car il sera qualifié de créancier
imprudent.
Des manifestants devant le siège du Parlement islandais en 2008. |
3/ Pour sauver les banques grecques, on avait transféré leurs
dettes sur ses citoyens. Leurs banques ne devaient plus rien mais chaque
citoyen avait hérité de cette dette. Mais, on avait demandé leur avis
aux Grecs, pour faire ça? Y avait eu un referendum ?
L'Islande, elle, était dans la même situation : elle a emprisonné les
banquiers, a viré tous ses politiques professionnels, nationalisé tous les
biens des banques, changé de constitution, voté que les contribuables ne sont
jamais responsables des dettes des banques, et s'est mise au travail. Aujourd'hui,
la progression de son PIB est proche de 3%.
4/ Depuis 1998, date d'adhésion de la Grèce, il est impossible que ces
technocrates ne voyaient pas que le recouvrement des impôts et taxes y était
défaillant. Or, en 17 ans, bien qu'aucune amélioration n'ait été constatée sur
ce plan, les prêts ont été invariablement renouvelés, sans aucune réserve sur
ce problème ni aucune mise en garde.
5/ Les créanciers font une fixation sur les dépenses de la Grèce: les
retraites, les acquis sociaux, etc... Mais aucune suggestion ni incitation sur
l'amélioration de ses recettes.
Et, là, c'est la stupide mentalité du banquier borné qui apparaît : il
veut être payé d'abord. Même avec l'argent de l'investissement qui permettra
d'augmenter les activités, les revenus et les capacités de remboursement ;
il préfère s'emparer de ce qui existe et tant pis s'il n'y aura plus rien
après. Car si après, il n'y a plus rien et que le banquier se retrouve avec la
dette: ce n’est pas bien grave pour lui, puisque ce sont d'autres citoyens qui
compenseront ces pertes. Plus vite ses pertes seront constatées, plus vite il
en recevra la compensation. L'habitude est prise et ça va être dur de changer ça. À moins de pouvoir
financer une campagne électorale à plus cher que les banquiers ?
Essayez de faire voter une loi qui dise que les Français ne sont en
aucun cas responsables des dettes des banques, pour voir...........
@ Véronique Allouche:
RépondreSupprimer1/ Nous n'avons rien prêté aux grecs.
2/ Nous avons sauvé les Banques grecques qui, par effet de dominos, auraient mis en faillite de nombreuses banques d'Europe en particulier Allemandes.
3/ Pour éviter que des banques Européennes fassent faillite: nous avons transféré la dette des banques grecques sur les citoyens grecs qui eux n'ont jamais recelé un seul centime de ces montants.
Pour plus de précisions: contact@lecontrarien.com
Amicales salutations
Monsieur Smia, je n'ai pas eu l'honneur de vous écrire mais puisque vous m'interpellez je vous réponds.
RépondreSupprimerJe citerai Boris Vian qui disait: "l'humour est la politesse du désespoir", votre réponse à ce que je n'ai pas dis ici m'y fait penser.
Dire que nous n'avons pas prêté aux grecs est très fort!! Et rejeter la faute comme vous l'écrivez sur les technocrates et les banquiers me parait incongru dans la mesure où vous déniez toutes responsabilités aux gouvernances successives grecques.
Qui est irresponsable? Les créanciers ou ceux qui, à la tête de ce pays,n'ont pas su ou pas voulu le gérer de façon pondérée et raisonnable?
Cordialement
Véronique Allouche