Front Al-Nostra |
Tout en affirmant vouloir rester
en dehors du conflit qui déchire la Syrie depuis quatre ans, Israël vient de
reconnaître qu’il fournit une aide humanitaire aux rebelles syriens. Mais
dans la situation extrêmement complexe
qui prévaut dans cette région, où tout
le monde se bat contre tout le monde, on peut se demander lesquels des rebelles
Jérusalem soutient de facto contre Bachar Al Assad. Essayons de comprendre.
Il semble qu’il s’agisse du
front Al Nusra, pourtant lié à Al Qaeda et qu’il y aurait, d’après le Times of Israël, un accord
d’armistice, dont les États-Unis, la Jordanie et Israël auraient assuré la
médiation, entre les Druzes et ce Front Al Nusra, que Bachar Al Assad et Hassan Nasrallah chef du Hezbollah, font tout pour torpiller et ranimer les hostilités
entre la communauté druze du Golan et Israël d’une part, et les Syriens
rebelles du Front al Nusra de l’autre.
Carte Sykes Picot |
Situation confuse donc sur le
Golan syrien, alors qu’on se dirige à peu près sûrement vers la disparition de
la Syrie telle que nous la connaissions et que l’avaient dessinée il y a près
d’un siècle MM Sykes et Picot et il y a déjà une partition de fait. Malgré
l’appui du Hezbollah et le soutien de l’Iran, les forces fidèles à Assad ne
cessent de reculer depuis plusieurs mois, au nord-ouest, au sud et au centre.
Elles ne contrôlent plus que 20% du
territoire syrien et Assad ne peut espérer au mieux que de conserver un État
croupion, le long de la côte autour de la zone où les Alaouites auxquels il
appartient sont concentrés.
L’État islamique qui gouverne
actuellement un territoire de près de 300.000 km2 ne donne pas de signes
d’essoufflement et l’on peut avec le Courrier international se poser la
question : Et s’il venait à gagner ?
C’est fort possible. La guerre
aérienne que lui fait la coalition a montré ses limites, l’expérience ayant
prouvé qu’une guerre ne peut se gagner que par des opérations au sol. Les
Occidentaux échaudés par leurs expériences précédentes se refusent à
l’envisager et les États arabes n’ont pas été capables jusqu’à présent de
monter une telle opération. Et le Daesh, qui fête son premier anniversaire,
continue à prospérer étendant ses tentacules dans toutes les directions. On le
voit avec l’importance du territoire qu’il contrôle et avec les nombreux
attentats qu’il revendique un peu partout dans le monde, les derniers en
horreur étant la décapitation d’un industriel français et cet épouvantable
massacre de touristes sur la plage tunisienne de Sousse.
Attentat de Sousse |
Il est parti à la conquête du
monde et personne ne semble en mesure de l’arrêter, alors que si l’on en croit Ehud
Barak, ancien ministre de la défense et ex-chef d’État-major de Tsahal, si on
en avait la volonté et si l‘on y mettait les moyens, il serait défait en deux
jours…
J'ai toujours pensé que la poussée de l'intégrisme religieux chez les arabes venait de leur humiliation continuelle par Israël en leur faisant subir plusieurs défaites avec le soutien de l'Occident.
RépondreSupprimerL'article sur le Monde Diplomatique (Juin 2015)de Gilbert Achcar :La religion peut-elle servir le progrès social en fait une excellente analyse.
Voici un extrait :
"L'intégrisme islamique a cru sur le cadavre en décomposition du mouvement progressiste. Le début des années 70 , vit le déclin du nationalisme radical porté par la classe moyenne;un déclin symbolisé par la mort de Gamal Abdelnasser, en 1970, trois ans après sa défaite face à Israël lors de la guerre des six jours. Parallèlement , des forces réactionnaires utilisant l'Islam comme étendard idéologique se répandirent dans la plupart des pays à majorité musulmane , attisant les flammes de l'intégrisme afin d'incinérer les restes de la gauche. Comblant le vide créé par l'effondrement de celle ci, l'intégrisme ne tarda pas à devenir également le vecteur principal de l'opposition la plus vive à la domination occidentale"