YAÏR LAPID EN VRAI CHEF DE L’OPPOSITION
Par Jacques BENILLOUCHE
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Nombreux sont ceux qui ont critiqué Isaac Herzog de n’avoir
aucun charisme pour le poste de premier ministre, justifiant ainsi sa défaite
aux élections législatives. À présent, ses aptitudes à diriger l’opposition sont
remises en cause par le leader de Yesh Atid.
La charge de Yaïr Lapid a été
violente le 9 mai : «Je ne comprends pas leur silence. Le système
d'éducation de l'État d'Israël sera désormais entre les mains de trois clans :
Bennett, président du Foyer juif, en tant que ministre de l'Éducation, Porush du
Judaïsme unifié en tant que
sous-ministre de l'Éducation et Meshulam Nahari des orthodoxes Shass en tant
que président de la commission de l'Éducation de la Knesset. Ceci est une
recette pour un désastre, et l'Union sioniste reste silencieuse parce qu’elle
est en attente de l'appel téléphonique l’invitant à participer à cette fête. Si
elle ne conduit pas l'opposition, c’est à nous de la diriger ».
On ne peut pas être plus clair. Lapid confirme ainsi qu’il
ne siégera jamais avec les religieux ce qui enlève toute chance à Herzog de
pouvoir éventuellement constituer une coalition en cas d’échec du gouvernement actuel dont la
survie dépend d’une voix de majorité.
Bien que le
poste de chef de l’opposition revienne de droit au parti non gouvernemental
disposant du plus grand nombre de députés, Lapid veut lancer une véritable OPA
en se comportant comme le véritable opposant. Il cherche à se lier à Avigdor
Lieberman, en rupture avec le Likoud, qui a refusé un poste ministériel. Pour
mettre ses actes en accord avec ses convictions, il a décidé de s’inspirer du
système britannique en créant un gouvernement «fantôme», dont le rôle
sera de commenter ou de critiquer les décisions gouvernementales.
Lapid chargera le shadow cabinet de donner de la
voix, de fustiger les erreurs et de relever les atteintes à la démocratie. Les
onze députés de Yesh Atid constitueront le cabinet fantôme avec des
attributions spécifiques plus conformes
à leurs compétences. Il veut donner l’exemple en cadrant les fonctions avec les
expériences individuelles contrairement au gouvernement actuel. En effet Ayelet
Shaked, diplômée de high-tech, est chargée de la justice ; Arie Dhery et Yaacov
Liztman, qui ont passé leur vie dans une Yeshiva, sont aux postes respectifs de
ministre de l’économie et de la santé.
Ainsi Yaïr Lapid, qui rêvait de ce poste dans le
précédent gouvernement, s’intéressera aux affaires étrangères et aux finances. Ofer Shelah suivra les questions de la défense
et de la culture. Yaël German, qui a été ministre de la santé, suivra le même
secteur. Shai Piron ancien ministre de l’éducation
sera qualifié pour les mêmes attributions. Meir Cohen qui a longtemps travaillé
avec Elie Elalouf s’occupera des affaires sociales. Yaacov Perry sera le
spécialiste des négociations diplomatiques. C’est un véritable gouvernement de
combat qui est mis en place pour «mettre tous les ministères sous une loupe
grossissante et révéler toute mauvaise décision prise par les ministres».
Yaïr Lapid n’a pas attendu la
formation du gouvernement pour agir déjà. Il a écrit au procureur général et à
la Cour suprême pour se plaindre de la décision de Netanyahou d’enfreindre la
loi limitant à 18 le nombre de ministres. Il soupçonne Netanyahou de
vouloir anticiper l’abrogation de cette loi en nommant les ministres de manière
illimitée et, en particulier, en attribuant des ministères sans portefeuille.
Il est
difficile de voir dans ces gesticulations une politique de longue durée à moins
qu’il ne s’agisse simplement que d’un feu de paille pour briser toute velléité
de consolider la majorité du nouveau gouvernement. Ce qui est certain c'est que le débat politique va s'animer au sein de la nouvelle Knesset.
Lapid n'a pas spécialement brillé au poste de ministre des finances ni n' suivi des etudes de haute économie pour critiquer ceux qui n'auraient pas la formation adéquat pour les postes ministeriels octroyés. Et Peretz avait il la formation es qualite de syndicaliste d'etre à la défense? La vérité est que comme partout ce sont les fonctionnaires qui font le travail et établissent les rapports sur la base desquels le ministre appose sa signature en prealable de déblalérer devant les micros.
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