On le
croyait usé, fini, Benyamin Netanyahou a prouvé, au dépens de ses
adversaires mais aussi de ses alliés de la droite et de l’extrême-droite, qu’il pouvait être encore le patron du «bloc
national». En une semaine environ, il a réussi à provoquer un retournement
de situation qui paraissait, à la lumière des sondages qui le donnaient
perdant, tout à fait improbable.
Quand il a senti le vent du boulet le frôler,
il s’est engagé personnellement dans la campagne, plus qu’il ne l’avait encore
fait. Il a, jusqu’aux dernières heures
du scrutin, rameuté, physiquement, les
électeurs, «hystérisé la
campagne sur un seul thème, celui de la
sécurité, pour qu’ils lui apportent leurs voix. Il lui fallait battre Itzhak
Herzog, mais aussi, faire en sorte que le Likoud arrive en tête des partis de
droite et d’extrême-droite.
État palestinien
Il a donc, d’une part alerté l’opinion
publique sur le danger que constituerait pour Israël, la présence à sa tête
d’un gouvernement faible, celui d’un centre-gauche, incapable à ses yeux de
résister aux pressions étrangères, celles des Américains, en particulier, et de
l’Union Européenne. Dans une situation où Israël se trouve seul contre tous,
lui seul, a-t-il martelé, est capable de ne pas céder. Il a déclaré, pour
complaire à l’extrême-droite, que la création d’un État palestinien n’était
plus d’actualité.
Il a, d’autre part, appelé à voter
utile, à ne pas éparpiller les voix en votant pour d’autres partis que le sien car
il s’engageait à former une coalition avec Bennet, avec Libermann, avec les
Ultra Orthodoxes, avec Kahlon dont il prendrait en compte les programmes. Il a réussi avec cette promesse à phagocyter,
nombre d’électeurs de ces partis et
ainsi permis au Likoud d’arriver en tête.
On ne peut que saluer la performance mais on peut aussi se demander en quoi
« cette grande victoire » selon les termes employés par le futur
premier ministre pourrait modifier la situation à laquelle Israël se trouve
confronté.
Sur le plan social, même si, dans leur
vote, les électeurs ont privilégié, en majorité, la sécurité, ils ont, durant
la campagne, exprimé leurs attentes en matières économiques et sociales. Moshe
Kahlon, dont le parti a obtenu dix sièges, a fait campagne contre la crise du logement
et contre la vie chère. Benyamin Netanyahou a besoin qu’il fasse partie de sa
coalition mais, Moshe Kahlon n’y participera que s’il obtient le poste de
ministre des finances et le contrôle de la politique économique et sociale du
prochain gouvernement, pour mener à bien des
réformes importantes. Ce serait, dans ce domaine, un changement de cap
avec la politique ultra libérale pratiquée, à ce jour.
Peu de changements
Par contre sur le plan international et
régional, il ne faut pas s’attendre à des changements. Les relations avec les Américains
ne vont pas s’améliorer ; elles vont plutôt se dégrader dans la mesure où les
Etats Unis ne partagent pas les mêmes analyses et n’aboutissent donc pas aux
mêmes conclusions qu’Israël à propos des dossiers les plus chauds, le nucléaire
iranien et la lutte contre Daesh. Les Européens finiront par s’aligner sur les États-Unis.
Le bras de fer auquel s’est livré Netanyahou avec Obama, outre son ridicule,
quand on considère le poids politique de chacun des deux protagonistes,
accentue l’isolement d’Israël sur le plan international.
Le village d'Israël |
Les opinions publiques en Europe et même
aux États-Unis sont de plus en plus critiques vis à d’Israël surtout en ce qui
concerne les relations avec les Palestiniens. L’échec de négociations
interminables, les constructions ininterrompues dans les territoires et à
Jérusalem-Est, le refus de reverser les taxes encaissées à l’Autorité
palestinienne en guise de punition s’inscrivent au passif d’Israël. Les dirigeants israéliens sont considérés comme les
principaux responsables de l’absence de solution à ce conflit. Les déclarations
de Benyamin Netanyahou sur la création,
inopportune, d’un État palestinien vont conforter cette opinion La sympathie à l’égard d’Israël s’émousse,
cela a bien entendu un retentissement sur les communautés juives européennes
tant nos destins sont liés, au moment même, où nous assistons à la montée d’un
antisémitisme musulman.
Tunisie
La
Tunisie vient d’être frappée par un sanglant attentat qui a fait 22 morts dont 20 touristes
et 2 membres des forces de l’ordre. En s’attaquant à des touristes, une des principales sources de revenus pour la Tunisie, les djihadistes
s’attaquent directement à la démocratie tunisienne qu’ils veulent détruire.
Saluons les milliers de Tunisiens qui sont allés manifester ce soir sur
l’avenue Habib Bourguiba contre le terrorisme.
Les israéliens ne ne sont pas laissés abuser par la propagande anti Netaniahou menée par les médias locaux et étrangers ainsi que par les sondages bien orientés à gauche.
RépondreSupprimerUn accord de paix avec les palestiniens lorsqu'on entend le Hamas vouloir détruire purement et simplement Israël?
D'autre part vous faites un rapport bien audacieux entre l'antisémitisme musulman en Europe qui serait lié au problème palestinien. Si demain Israël était rayée de la carte, l'antisémitisme demeurerait lui, bien vivant. On ne tue pas une doctrine.
Et pourquoi ne parlez-vous pas des chrétiens massacrés dans les pays arabes qui eux ne sont pas liés au problème palestinien?
Parce qu'il difficile pour la gauche de reconnaître que le monde musulman a déclaré la guerre à l'Occident.
Cordialement
loin de moi l'idée que l'antisémitisme musulman soit lié au probblème palestinien, il est bien plus ancien. mais cet anisémitisme s'en nourrit et la sitation des palestniens permet de faire la jonction entre l'antisémitisme sous couvert d'antisionisme des extrêmes gauche et droite et celui des islamistes.
RépondreSupprimercordialement
Je constate que les gauches de toutes nationalités se sont encore planter,ce qui saute aux yeux c'est la position d'Israël vis à vis du monde,occidental en particulier,mais enfin les Israéliens ne sont pas des imbéciles,ils savent ce qu'ils veulent alors respecter les uns et les autres leurs choix.
RépondreSupprimerBien sur qu'il y a plein de choses qui doivent êtres régler,mais la sécurité de ce pays n'est pas à prendre à la légère.Le monde Arabo-Musulman veut la disparition d'Israël et nous sommes un grand nombre à le savoir.
A présent c'est aux différents mouvements ou partis à en tirer les leçons.