Jamais président américain ne
s’est montré aussi agressif envers Israël que ne l’est actuellement Barack Obama. Où veut-il en
arriver ? Cherche-t-il à le punir d’avoir élu un premier ministre qu’il exècre
? On se demande avec inquiétude ce qui peut se passer dans
les deux ans qui lui restent encore à gouverner. On ne peut toutefois
pas blanchir entièrement Benyamin
Netanyahou qui a commis un certain
nombre de maladresses.
Était-il vraiment indispensable
en effet d’aller faire un discours au Congrès américain
sans l’aval du président de l’État, comme pour le braver ? Bibi ne savait-il
pas qu’en agissant ainsi, il exaspérait
Obama qui n’hésiterait pas à se livrer à des représailles ?
Deuxième bavure, pourquoi avoir
déclaré à la veille des élections qu’il n’accepterait jamais la création d’un État
palestinien que la terre entière exige
même si le contexte local ne s’y prête pas dans l’immédiat et qu’on sait qu’il ne sera pas pour demain ?
Il commet un troisième impair, quand
il engage ses compatriotes à aller voter en masse pour contrer le succès
prévisible de la liste arabe unie. Certes, il a depuis présenté ses excuses,
mais le mal est fait. Les Arabes israéliens ne sont pas près d’oublier et ne se
privent pas d’exploiter cette bévue.
Comme si cela n’était pas assez
pour pourrir l’atmosphère entre les deux pays, voilà qu’un journal américain affirme
qu’Israël aurait espionné son grand allié en interceptant toutes les
communications entre lui et les Iraniens
au cours des négociations sur leurs
activités nucléaires et aurait remis ces informations aux membres
républicains du Congrès pour leur
permettre de torpiller l’accord en vue.
On est alors en droit de se
demander comment Netanyahou va se sortir
de ce mauvais pas sur la scène
internationale s’il constitue une équipe
à droite-toute et l’on comprend les inquiétudes du président Rivlin et
ses efforts, infructueux paraît-il, pour obtenir un gouvernement d’union nationale ou au moins un peu plus axé
au centre. Mais quelque soient les torts du premier ministre, on ne peut
approuver un président américain qui dans sa hâte à signer un accord
avec l’Iran ne tient aucun compte des mises en garde de son allié israélien,
directement intéressé dans
cette affaire puisque le pays des
Ayatollahs fait savoir à tout propos
qu’il veut l’effacer de la carte.
Désireux de passer dans l’Histoire
comme l’homme qui a réussi à mettre fin à une guerre de cent ans entre
Israéliens et Palestiniens, Barack Obama veut absolument arriver à ce résultat et
feint de ne pas savoir que Ehud Barak et que Ehud Olmert avaient fait en leur
temps des propositions généreuses qui
ont été rejetées par Arafat puis Abou Mazen.
Il sait que si un État
palestinien doit voir le jour, sa réalisation ne peut être immédiate dans le contexte volcanique
actuel d’une région que veulent se partager un «État islamique»
terroriste et l’Iran et ses alliés qui ne sont pas moins dangereux. Il sait
que, revenir immédiatement aux lignes d’armistice de 1949 serait suicidaire
pour Israël, la Cisjordanie risquant de
devenir un nouvel Hamastan ou tomber dans l’escarcelle du Daesh.
Toutes les options sont sur la table |
Mais, face à la ligne politique
de l’administration américaine actuelle, la meilleure méthode n’est
certainement pas de la heurter de front
au risque de la braquer davantage. Il faut à Netanyahou, beaucoup de pragmatisme,
beaucoup d’habilité pour traverser cette période de haute turbulence. Il lui faudra obligatoirement
faire des gestes envers la minorité arabe et envers les Palestiniens, sans
mettre bien entendu, en danger la sécurité de ses concitoyens. Il lui faudra
trouver un ministre des affaires
étrangères et des ambassadeurs convaincants, pour renouer
avec la Maison Blanche des relations apaisées et s’appuyer sur les pays
arabes «modérés», ses alliés objectifs en l’occurrence, pour trouver des
solutions transitoires, avant qu’on y voit plus
clair.
Souhaitons qu’il soit à la
hauteur !
Les gens ont votés,je fais confiance à Netanyahu,comme aux israéliens,quand aux américains et bien ils roulent des mécaniques mais cela montre que le gendarme du monde est lui aussi à cote de la plaque !
RépondreSupprimerIl n'est certainement pas de mon ressort d'exonérer Netanyahou de toutes ses erreurs que vous listez dans cet article. Mais que dire de l'attitude d'Obama qui, le 21 mars 2015, au lendemain d'un attentat terroriste contre deux mosquées à Sanaa au Yémen, qui a fait 135 morts, décide de faire d'évacuer, sans tambour ni trompette, la quelque centaine de forces spéciales encore restées sur le terrain, on imagine, pour le sécuriser ?
RépondreSupprimerTous les efforts de "containment" de l'Iran ayant échoué, l'influence des gardiens de la révolution n'ayant jamais été aussi forte à Bagdad, Damas, Beyrouth ou Sanaa, Obama a décidé un rapprochement avec l'Iran.
C'est cette réalité que Netanyahou devra se coltiner.
monsieur Netanyahou a remporté une victoire.
RépondreSupprimeril a donné l'orientation de voter utile, pour le likoud, il a été suivi par ces militants qui forment un groupe de 30 députés. cela stabilisera la knesset pour un temps.
mais que va t il se passer avec ce nouvel équilibre de la knesset? vu le manque d'orientations politiques, ...pas grand chose.
les personnes du likoud manquent de retenue par rapport à Obama. je me souviens sur I24 d'emmanuel Navon, qui demandait à ce que se soit les états unis qui présentent ses excuses à Israel? les Etats unis pourraient ils aussi faire le ménage à la maison du premier ministre?
ceux du likoud , vous avez 30 députés sur 120, à ce niveau, il n'y a pas de quoi être provocateur avec ses alliés. non seulement le Likoud n'est pas majoritaire mais il reste toujours sans idées....
Netanyaou est peut être plus conscient du danger iranien et du rapprochement accéléré des américains; Il a choisit de faire face avec les risques au lieu de céder au conformisme prudent. Cette détermination lui a valu des electeurs.
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