LES DJIHADISTES BROIENT DE L’ORANGE
Par Jacques BENILLOUCHE
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Le monde occidental montre encore
sa faiblesse face à ces exécutions spectaculaires. Nul n’avait pensé à l’époque
que Daniel Pearl, correspondant du «Wall
Street Journal», allait inaugurer, dans le malheur en janvier 2002 à Karachi,
ce funeste cycle d’horreur. Les dirigeants occidentaux d’alors n’avaient pas
réagi avec force à ce meurtre, estimant à tort qu’il s’agissait encore d’un Juif aux
prises avec des musulmans. Un scénario courant, une normalité en quelque
sorte.
Moscou et les Tchétchènes |
Une action décisive, contre les
coupables et surtout leurs soutiens, aurait pu faire comprendre à la manière
brutale russe que les Occidentaux ne toléreraient plus pareil assassinat. Les
Russes n’ont plus jamais eu d’otages le jour où ils ont démontré leur
détermination face aux terroristes tchétchènes.
Or dans le cas de Daniel Pearl,
on connaissait les assassins et leurs commanditaires, on savait où ils
vivaient ; on savait qui les finançait ; on connaissait leurs
proches. Mais rien n’a été fait. Il avait été décidé que Daniel Pearl passerait
par pertes et profits sous le voile de la permissivité honteuse occidentale. Ou
alors on chargeait implicitement les Israéliens de venger le journaliste et de
faire la sale besogne qui entraînerait, comme d’habitude, les nombreuses accusations
et condamnations devant les instances internationales.
Culpabiliser
les Américains
La mise en scène des djihadistes
est immuable consistant à culpabiliser les Américains. Chaque otage est habillé
d’une tenue orange pour rappeler la tenue de prisonniers à Guantanamo, puis
égorgé au couteau et décapité selon un scénario insoutenable qui soulève le
cœur. Mais les medias, pressés d’exploiter le scoop sous l’alibi de diffuser l’information,
tombent systématiquement dans le panneau et publient sans vergogne les images
vidéos. C’est précisément ce qu’attendent avec délectation les assassins qui
utilisent cette mise en scène pour faire leur marché humain et attirer de
nouvelles recrues.
C’est devenu le jeu primordial auquel s’adonnent les
islamistes armés, les intégristes, les salafistes et les djihadistes qui se
font une concurrence dans la barbarie sanguinaire. Ils s’en prennent sans
distinction aux chrétiens, aux apostats, aux soldats de l’autre bord, aux
fonctionnaires dociles et à tous ceux qui osent s’opposer par les armes ou par
la parole à leur politique de conquête. Ils exploitent la peur pour imposer la
neutralité des populations, pour diffuser la terreur et pour intensifier le sentiment d’horreur
chez des êtres humains normalement constitués. Dieu, pour eux, a bon dos quand Il
les aide à justifier l’arme du sacrifice.
Combattants kurdes à Mossoul |
Mais
il ne faut pas se tromper d’analyse. En recourant à des crimes de sang, les
djihadistes montrent en fait leur faiblesse. En s’attaquant à des civils, à des
symboles comme les Coptes, ils affichent leur impuissance face aux frappes
aériennes des avions et des drones qui les déciment en partie. Ils reculent
face aux Kurdes en abandonnant les villes et le grand barrage de Mossoul qu’ils
avaient conquis. Les Américains se sont fait violence pour aider les Kurdes,
les seuls combattants courageux face à ces hordes sanguinaires. Ils n’osaient
pas jusqu’alors indisposer leurs alliés turcs qui ne cherchaient qu’à empêcher toute velléité de ranimer
le sentiment nationaliste kurde. Les Turcs étaient prêts pour cela à toutes les compromissions et même à aider
discrètement les djihadistes qui, face à l’étau qui se resserrait sur eux, cherchaient à détourner l’attention sur leurs
échecs en assassinant des innocents. Plus leurs troupes reculaient sur les
champs de bataille et plus ils étaient contraints d’afficher une autre force, celle contre les
faibles et les désarmés.
Vidéos
macabres
Les
Occidentaux devraient cesser d’entrer dans leur jeu en diffusant leurs vidéos
macabres qui ne font que dégrader l’image des victimes. Il faut que les agences
de presse changent de dialectique en qualifiant Daesh, Al-Nosra, Aqmi,
Boko-Haram et consorts de «terroristes», un qualificatif peu usité en
Europe pour ne pas choquer les musulmans. Ces musulmans qui évitent de
comprendre que le prétendu Dieu auquel se réclament les djihadistes n’est pas Celui des
Livres sacrés.
Mais pour combattre ces
terroristes il faut s’en donner les moyens et les Occidentaux, chacun pour ses
propres bonnes raisons, tergiversent attendant certainement qu’Israël règle à
lui seul le problème. On ne peut plus utiliser des méthodes homéopathiques face
à des sanguinaires déterminés. Les raids, s’ils ont un effet dissuasif limité,
ne suffisent pas à enrayer la propagation de la lèpre au Moyen-Orient. Les terroristes doivent être délogés de leurs caches.
En rouge la zone de l'Etat islamique |
Il faut s’unir
et recourir à plusieurs armées professionnelles pour se lancer à la poursuite
d’assassins avec des moyens terrestres soutenus, tanks et artillerie, pour
aller au-devant de miliciens qui tuent, enlèvent des hommes, pillent et violent
les femmes. Il faut éradiquer par des moyens internationaux cet État islamiste
qui s’est déjà instauré en Irak et en Syrie. Il faut pousser les Saoudiens, les
Émirats, les Jordaniens et les Égyptiens à utiliser les immenses stocks d’armes
qu’ils ne sortent que pour la parade. Seuls les Arabes savent comment se comporter avec leurs semblables.
Obama n’est malheureusement plus
crédible, même quand il prétend soulever une coalition internationale contre ce
qu’il qualifie de «cancer». En fait, il n’ose pas se renier puisqu’il avait
promis en 2008 à ses électeurs qu’il remiserait ses armes aux vestiaires de
l’Histoire. Il a effectivement évacué l’Irak après le fiasco américain. Sous la
pression des victimes des terroristes, il a accepté tardivement et du bout des
lèvres quelques frappes aériennes ciblées mais son État-major sait que seule
une intervention terrestre massive de plusieurs armées coalisées est en mesure
d’enrayer le mal. Il aurait pu convaincre les Européens qu’un engagement
militaire était indispensable pour faire cesser ces décapitations mais il n’a
pas de charisme.
Armée des monarchies du Golfe |
Et pourtant les monarchies du Golfe, souvent frileuses quand
il s’agit de s’attaquer à d’autres musulmans, s’inquiètent du débordement
djihadiste qui pourrait les détrôner. Elles sont prêtes à participer à des
opérations si elles sont encadrées par des troupes d’élite occidentales. Même la Syrie a proposé son aide
car l’État islamique contrôle une grande partie de son territoire et se
rapproche de la Capitale. Seulement Bachar Al-Assad, le seul à avoir stoppé les
djihadistes, est le Satan des Occidentaux.
Les
gros moyens
Les grands moyens doivent être
mis en face d’une véritable armée de 30.000 djihadistes lourdement armés
avec l’artillerie et les blindés prélevés dans les arsenaux irakiens. Les
Américains hésitent car, mis en déroute en Irak, ils
redoutent une autre défaite. Pourtant il ne s’agit plus d’une guerre
asymétrique mais bien d’un combat, armée contre armée. C’est pourquoi les
frappes ne sont plus suffisantes et il faut prendre le risque international de
déclarer une guerre ouverte qui sera approuvée par tous les Occidentaux et la
plupart des pays arabes. Mais il faut que les États-Unis donnent le signal
parce qu’ils disposent de milliers d’hommes dans les bases de Turquie, de
Jordanie et des Émirats et des centaines d’avions de combat, des bombardiers et
des missiles Tomahawk pour appuyer les troupes internationales au sol. L’Europe
suivra, sans aucun doute, parce qu’elle n’a pas d’autre moyen pour éradiquer chez
elle la gangrène des groupes islamiques financés et entraînés par des
djihadistes qui se targuent toujours d’une nouvelle victoire.
Certes la crise économique
freine toute idée d’opération militaire européenne car l’Europe divisée a ses
caisses vides alors qu’il faut des milliards d’euros pour engager des
hostilités. La solution serait une caisse commune, partiellement financée par
les Américains, qui pourra se substituer
aux budgets nationaux. La France a déjà trop investi au Mali, en Centrafrique
et dans les autres théâtres extérieurs. Quant au Pentagone un nouveau budget
évalué à 7,5 millions de dollars par jour reste négligeable face aux dépenses
de 1,3 milliard de dollars par semaine en Afghanistan.
Alors l’Europe se voile
la face et prétexte qu’elle est impuissante face à l’État islamique qui utilise
les techniques de la guérilla, qui est bien organisé et difficile à infiltrer et qui
se fonde parmi la population civile. Alors l’Occident baisse les bras plutôt
que d’engager un combat, certes de longue durée, mais efficace en s’inspirant
du combat unifié contre les nazis.
Bien résumé, les attentistes attendent.
RépondreSupprimerQuelle bêtise,à force d'attendre l'Europe sera remplie de ces fanatiques,mais il me semble que c'est peut-être ce qu'elle attend cette Europe !
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