ÉLECTIONS : LA CLARTÉ DANS LE DOGME DE DEUX ÉTATS
Par Jacques
BENILLOUCHE
copyright © Temps et Contretemps
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Nous
l’avons déjà écrit. Sauf aggravation de la situation sécuritaire, il est pratiquement certain que les élections se
joueront en priorité sur les options économiques des différents partis qui devront
se prononcer sur les mesures qu’ils comptent prendre pour enrayer la pauvreté
et améliorer le sort de la classe moyenne qui a le plus souffert des mesures
libérales prises par le gouvernement. D'ailleurs Benjamin Netanyahou ne s'y est pas trompé en acceptant, le 21 décembre, de relever le salaire minimum de 4.300 à 5.000 shekels par mois. Un geste électoral pour réduire la déperdition de ses voix.
Bar Ilan 2009
Mais
les candidats devront prendre clairement position sur le dogme énoncé par
Benjamin Netanyahou lors de sa conférence de Bar-Ilan le 14 juin 2009 et presque abandonné : «si
les Palestiniens reconnaissent qu’Israël est la patrie du peuple juif, nous
serions disposés, dans le cadre d’un futur accord, à parvenir à une solution
prévoyant l’existence d’un État palestinien démilitarisé aux côtés de l’État
juif». Le premier ministre n’avait pas choisi à l'époque une dialectique
alambiquée pour accepter le principe de deux États pour deux peuples.
Il semble que cette notion soit à présent totalement
rejetée par les partis nationalistes et chuchotée à voix basse par beaucoup d’autres qui
n’osent plus se prononcer tant ils craignent de créer un clivage parmi leurs
électeurs. Or cette question est majeure à la fois pour la poursuite ou non d’un
processus de paix moribond mais aussi pour la conception précise de l’avenir
des territoires et par là-même d’Israël.
Il ne s’agit plus de voter pour la gauche ou pour la
droite, une notion qui n’a plus aucun sens en Israël puisque, pour les deux clans, l’intérêt sécuritaire du pays prime sur toute autre question. Le choix se situe entre deux États ; un État
palestinien indépendant et un État avec une identité juive bien tracée, ou bien
un État binational où cohabiteraient Juifs et Arabes. Les Israéliens doivent savoir s’il veulent se séparer définitivement
des populations des territoires, en leur souhaitant bon vent, ou bien vivre imbriqués
dans le même pays en partageant la même terre avec le risque d’une cohabitation
conflictuelle parce qu’un peuple ne peut pas dominer un autre sans créer la
haine et le désespoir.
Message clair
Ce concept a fait bouger les lignes au-delà des clivages habituels puisque l’on voit un parti centriste, comme Hatnoua de Tsipi Livni, s’allier avec un parti de la gauche républicaine. L’on voit aussi l’éclatement des orthodoxes séfarades entre deux clans qui ne conçoivent plus l’avenir d’Israël de la même façon. Arie Derhy a vertement attaqué les habitants juifs de Cisjordanie en s’insurgeant contre «les hausses de budgets des implantations au détriment du Peuple d’Israël et de l’éducation juive» Le message des candidats doit être un message national clair. Il faut cesser de parler de paix mais d’un projet précis pour les deux communautés, projet contre projet, pour ouvrir la voie la plus adaptée à un avenir pour les deux peuples.
Les problèmes et les positions politiques ont évolué
avec le temps et avec l’expérience. Mais tout a changé alors qu’à la création
du gouvernement en 2013 existait un consensus dans une rhétorique commune qui a
permis à Tsipi Livni d’avoir la confiance de Benjamin Netanyahou face aux
Palestiniens et aux Américains. Les extrêmes n’ont pas de majorité viable. Les
centristes sont ceux qui peuvent à la fois garantir les intérêts nationaux et
ceux de la minorité arabe. C’est là où se situe le creuset de la politique
parce qu’elle impose une certaine modération et un abandon des intransigeances réciproques
pour ne pas tomber dans le piège d’un État binational.
Depuis l’annonce de l’alliance Herzog-Livni, le pays a
frémi parce qu’il sent qu’il est possible d’envisager une alternance sans les
extrêmes qui ont pollué, et même bloqué, la vie politique israélienne. Certains ne croient pas à
la conversion à la gauche, qu’ils pensent forcée de Tsipi Livni, et ils doutent
de son virage. Ils savent surtout que les convertis, dans tous les domaines,
sont les plus percutants, les plus idéalistes, les plus exigeants, plus royalistes que le roi, car ils
doivent prouver qu’ils sont fidèles à leur nouvelle religion. Alors le risque existe qu’ils cherchent à en faire plus, à se rapprocher de la gauche en abandonnant
leurs convictions personnelles. Cela a d’ailleurs poussé le général Elazar
Stern à quitter Hatnoua parce qu’il ne croit à cette alliance contre-nature selon lui.
C’est pourquoi il faut penser en dehors des clivages
actuels et songer sérieusement à la seule question suprême qui fâche. Les
électeurs israéliens attendent une clarification sur le dogme des deux États et
leur vote en dépendra. La réponse n’est pas facile car elle induit des arguments de sécurité qui dépassent souvent les
arguments de bon sens. Certes, une seule étincelle peut inverser l’ordre des
choses mais, en toute sérénité, il faut que la réponse soit donnée pour que les
mesures à long terme soient prises. On ne peut plus éluder le sujet en le reportant d'année en année avec comme conséquence une instabilité politique chronique. Mais tout accord doit être négocié et non pas unilatéral avec, pourquoi pas, une caution internationale pour valider les termes et fixer les responsabilités réciproques.
Les termes du débat posés par Jacques Benillouche sont clairs.
RépondreSupprimerMais ils sont fixés suivant le cadre de réflexion à sens unique de la gauche israélienne sans évoquer comment les Palestiniens -EUX- déterminent l'aboutissement de négociations et quels sont les objectifs qu'ils se sont assignés pour parvenir à leurs fins.
L'article élude ce problème pourtant essentiel. C'est en ce sens que le débat est faussé. Car si l'on veut bien accepter les idées qui fâchent il ne faut pas éviter les raisons qui font que depuis Oslo -et même avant- les "négociations échouent même lorsque les décideurs israéliens vont tres loin dans l'abandon de territoires aux Palestiniens.peuple inventé uniquement pour nue à IsraelL Alors ,allons au fait : qui est prêt à" lacher" la Judé-Samarie ,provoquant aprés le Gouch Katif l'expulsion massive d'une centaine de milliers de juifs? Qui est prêt à lacher la moitie de Jerusalem et des agglomerations de dizaines de milliers d'habitants ou se sont construites de Villes comme Gilo, Har Homa Pizgat Zeev, et bien d'autres.... jusque dans la Vieille ville de Jérusalem avec les conséquences dramatiques que l'on peut redouter quant aux lieux saints imaginant facilemnent que seuls les juifs feront les frais de cette "négociation"? Qui de sérieux peut mettre en oeuvre de telles décisions-et non pas solutions!!- dans le contexte musulman actuel, passé et sans doute futur, refusant dans ses textes fondateurs là présence de juifs ou d'un Etat juif au surplus démocratique a l'occidentale sur cette terre pour eux totalement musulmane?
Par ailleurs Jacques Benillouche s'enferme dans la doxa "conserver un Etat Juif ,c'est donner un Etat a la population palestinienne -disons le-sur la terre d'Israel ,sinon il y'aura automatiquement un état binational -horreur-avec plein d'arabes à l'intérieur qui nous feront la guerre. Mais s'il y'avait d'autres solutions qu'un partage impossible sur une bande de terre trop étroite et en fait impartagable dans des frontières dites d'Auscwitz? Pourquoi Israel victorieux et uissant militairement ferait les frais d'un tel Etat ,donc à son préjudice sans que la Jordanie n'ait sa part sur son propre territoire déjà composé de palestiniens en majorité ? Pourquoi ne pas essayer des accords avec ce pays en promouvant des solutions plus originales en "cantonisant"les agglomerations arabes? Pourquoi ne pas fixer avec les arabes une nouvelle donne ?
En ce sens "tu restes avec moi chez moi à cote avec tous les bénéfices et avantages que cela te procure,Mais suivant mes lois juives dans mon caractère juif// Tu ne veux pas et tu te rebelles alors je te chasse et tu vas vivre ailleurs.Cela n'est pas moins 'raciste"que la conception hypocrite de la gauche consistant en fait à exprimer par la création d'un état palestiniens -que d'ailleurs ils ne veulent pas, il faut insister sur ce point-le refus de tout arabe au milieu de chez soi dans sa "tribu blanche" tel-avivienne.
Les arabes n'en sont d'ailleurs pas dupes .
Ils continueront de refuser ce genre de partage.
Même par décision unilatérale tendant à refaire le coup du Gouch Katif ils continueront de faire la guerre . La solution sera cette fois de véritablement gagner cette guerre en les envoyant ... ailleurs qutte à destabiliser d'autres frontières plus proches.
Il vaut mieux survivre en etant mal vu par des ennemis occidentaux que faussement aimés dans un cimetiérre.
Je n’ai exprimé aucun choix et je n’ai fait que poser la question de deux États ou non. C’est un autre problème que celui des modalités et des conséquences de chacun des choix mais cela n’était pas mon propos. Je voulais poser un problème que les politiques veulent éluder car ils sont gênés. Je n’ai d’ailleurs reçu aucune réponse aux neuf questions de mon article : http://benillouche.blogspot.co.il/2014/11/cisjordanie-questions-nos-amis-colons.html
RépondreSupprimerLes plus courageux se sont bornés à dire qu’ils ne répondraient pas car j’ai utilisé une expression qui fâche pourtant mise entre guillemets «colons», c’est bien facile de se dérober.
Pour paraphraser le film de Lelouch "L'aventure c'est l'aventure" ; tous ces partis , c'est" la clarté dans la confusion."
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