Knesset |
En
décidant de dissoudre la Knesset à peine âgée de deux ans et en chassant Tsipi Livni et Yaïr Lapid
accusés de tentative de putsch à son endroit, Benyamin Netanyahou vient de
reconnaître son échec à diriger son pays avec une coalition
hétérogène et impuissante à laquelle notre Assemblée Nationale, par son vote de
reconnaissance d’un État palestinien vient d’infliger le coup de pied de l’âne.
Cohabitation difficile
On pouvait déjà prévoir, dès le début de la formation du
gouvernement défunt, qu’il serait bien difficile au premier ministre, malgré sa
longue pratique de la chose politique, de faire cohabiter harmonieusement des
personnalités aussi éloignées les unes des autres que d’une part Yaïr Lapid et
Tsipi Livni et d’autre part Naftali Bennett, Avigdor Libermann et lui-même.
S’il n’est déjà pas facile de
gouverner en temps normal avec une équipe si polymorphe, cela devient mission
impossible dans le contexte actuel national et international. L’immobilisme
face aux assauts de l’antisionisme et de l’antisémitisme ambiants a fait en
quelque sorte d’Israël le lépreux des Nations.
Ces élections anticipées, que Liebermann désapprouve, n’auront un sens
et une raison d’être que si malgré le
mode de scrutin à la proportionnelle intégrale, elles donnent naissance à une
majorité cohérente et stable donnant au futur premier ministre la possibilité
d’agir face aux énormes défis
qu’affronte l’état. Dans l’hypothèse contraire, ce ne serait qu’un coup pour
rien et un retour à la case départ.
Affaires courantes
Après les mois d’immobilisme
forcé entre la dissolution, les nouvelles élections et la formation d’une
coalition, pendant lesquels Netanyahou va expédier les affaires courantes, il va falloir avant tout restaurer la
confiance et renforcer l’alliance avec les États-Unis, sortir de l’isolement
diplomatique actuel, redorer l’image passablement ternie d’Israël dans le monde
et surmonter les nombreux autres challenges auxquels il est confronté. Ils
s’appellent : lutte contre le terrorisme en évitant de tomber dans le piège
d’une guerre de religions dans lequel on veut
l’entraîner, profiter de la conjonction actuelle d’intérêts entre Israël et de nombreux pays
arabes dont l’Égypte, la Jordanie et même l’Arabie Saoudite, pour chercher avec
eux un moyen de trouver un modus vivendi avec les Palestiniens, redonner
confiance aux Arabes israéliens en leur assurant qu’ils sont et seront toujours
des citoyens à part entière, se préoccuper des problèmes économiques sociaux et combattre la misère dans laquelle
se débat une partie de la population.
Bref, se pencher sérieusement sur tous les problèmes que la paralysie
du gouvernement sortant a empêché de résoudre en espérant que rien de grave ne
se produise pendant la longue phase de transition. Am Israël Haï.
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