APRÈS BEGIN ET SHARON, NETANYAHOU ?
Par
Gérard AKOUN
Judaïques
FM
Benyamin
Netanyahou suivra-t-il la voie tracée par
Menahem Begin qui a su renoncer à ses rêves idéologiques pour faire la
paix avec l’Égypte ? Osera-t-il rompre avec son camp, comme l’a fait Sharon,
créer un nouveau parti, s’engager dans une nouvelle coalition
gouvernementale ? Sharon voulait avoir les mains libres pour évacuer Gaza
et les quelques colonies qui s’y trouvaient ; Netanyahou en minorité au
sein de son parti, de sa coalition, doit
agir de la même manière, s’il veut que les prochaines négociations avec les Palestiniens
aboutissent à un accord de paix.
Victoire !
Négociateurs palestiniens au Caire |
La trêve illimitée entre le Hamas et
Israël en est à son neuvième jour, sans incident majeur. Des négociations
indirectes devraient avoir lieu d’ici trois semaines sous l’égide de l’Égypte
pour essayer de concilier les revendications du Hamas, la fin des blocus israélien et égyptien, la construction
d’un port, la remise en état de l’aéroport et celles d’Israël, principalement
le désarmement du Hamas et le contrôle aux frontières. Il ne faut pas se faire
d’illusions, auréolée de sa «victoire»,
auprès des Palestiniens, elle a résisté 50 jours à Tsahal, mais en sacrifiant
sa population civile, l’organisation terroriste ne cédera pas sur ces points
qui constituent sa raison d’être. Ce qu’elle veut, c’est obtenir un relâchement
le plus large possible du blocus qui lui permettrait de reprendre ses forces,
de se réarmer en vue d’un prochain round, à plus ou moins brève échéance.
Les
dirigeants du Hamas avaient déjà proposé aux Israéliens un accord pour une
trêve qui pouvait s’étaler sur 10 ans sans reconnaissance d’Israël et à
fortiori de paix véritable. C’est la «Houdna»
dont on retrouve un exemple dans le Coran ; elle permet au faible de reprendre les hostilités
quand il se sent plus fort !! Le Hamas ou le djihad islamique, ne sont pas
des organisations nationalistes, elles ne sont pas intéressées par la création
d’un État palestinien, elles veulent la destruction de l’État d’Israël et son
remplacement par une entité islamique
dans laquelle, les Juifs qui auraient survécu, bénéficieraient du statut envié
de «dhimmi» !
État palestinien
La négociation est seulement possible avec ceux qui acceptent la création, aux côtés d’Israël, d’un
État palestinien. Ils ne le font pas de gaîté de cœur, eux aussi auraient bien
voulu voir Israël disparaître mais ils ont fini par comprendre, depuis déjà de
nombreuses années, que c’était impossible. Cet interlocuteur existe, il s’appelle
Mahmoud Abbas, président de l’Autorité Palestinienne.
C’est avec lui qu’il faut négocier, c’est lui qu’il faut renforcer.
Benyamin Netanyahou a justifié son
acceptation de la trêve illimitée, son refus de laisser Tsahal s’enfoncer dans
Gaza au risque de s’y embourber, par le contexte régional. La création du
califat, l’offensive des djihadistes en Irak, en Syrie ont bouleversé la donne
au Moyen-Orient. De nouvelles alliances, hier impossibles, circonstancielles
sans doute, prennent corps face à un danger commun, le djihadisme. L’Arabie
Saoudite, les Émirats Arabes Unis se
sentent en danger. La Jordanie aussi qui a une frontière commune avec Irak. L’Égypte
et Israël poursuivent, déjà, une lutte commune contre les terroristes du Hamas
qui est une émanation des Frères musulmans. On a pu observer les effets
bénéfiques de cette alliance lors des négociations du Caire !! Les dirigeants de ces pays arabes auxquels on
pourrait ajouter l’autorité palestinienne, sont prêts, pour faire face au
danger commun, à une alliance de fait avec Israël.
Pour cela il faut qu’Israël négocie avec
l’autorité palestinienne la création de l’État palestinien. Benyamin
Netanyahou avait déjà employé les mots «État et peuple palestinien» lors de son discours de Bar Ilan, il y a
cinq ans déjà. Maintenant il faut passer des paroles aux actes Pour cela il faut cesser d’affaiblir Mahmoud
Abbas, il faut cesser les constructions dans les territoires, il faut cesser de
semer des obstacles sur la voie de la négociation, le dernier en date étant la
confiscation de 400 ha de terre en Cisjordanie. Si on voulait démontrer aux Palestiniens
que la voie de la négociation ne payait
pas, qu’Israël ne comprend que le langage de la force, on ne ferait pas mieux. Et
on renforce le Hamas pour longtemps.
400 ha à Gvaot |
Je
pense que le Premier Ministre veut imprimer sa marque dans l’histoire d’Israël.
Pour cela, il lui faut abandonner les
faux-fuyants, il lui faut comme Menahem Begin, comme Ariel Sharon prendre des
décisions difficiles, se heurter à l’hostilité de ses propres amis, accepter
des compromis douloureux pour le bien de son pays. C’est à cela qu’on reconnait
un Homme d’État.
M. Begin était d' un courage et d' une dignité inégalables , à mon avis . J' ai suivi de très près tout ce qui le concernait à l' époque , entendu en France le déchainement médiatique ( habituel aujourd'hui ) . À sa mort seulement , tout à coup on lui a reconnu quelques qualités . Être un grand homme en politique , c' est de l' héroïsme .
RépondreSupprimerPour les autres je ne connais pas assez le sujet pour avoir un avis .Merci pour l' article .
On ne peut laisser passer les affirmations de Gérard Akoun, symptomatiques d*une certaine naiveté -pour ne pas dire plus- d'une gauche plongée dans la bien pensance produisant des catastrophes par son refus de considérer dans sa réalité perverse un ennemi rédhibitoire à qui Israel n'a rien d'autre à offrir au mieux qu'une autonomie cantonnale et une qide économique eu égard l'exiguité territoriale ne pouvant laisser place à deux états. Déjà le regretté Itshak Shamir,oublié par l'auteur, interrogé par un journaliste français insistant : "pour la Paix, pour la Paix monsieur le Premier ministre, pourquoi ne pas abandonner les territoires pour faire un Etat Palestinien?" -Réponse : parce que notre terre est ktantounette"(Trop petite). Pour compléter cette position à développer il est bon de se reporter aux termes de l'analyse de Shraga Blum en commentaire sur I24 quant à "l'ami partenaire" d'Israel ,Abbou Mazen beaucoup plus dangereux que le Hamas pour ceux qui à l'instar de Gérard Akoun feignent d'ignorer qu'in fine le même but est visé : la destruction par étapes à terme d'Irael, l'un par des moyens politiques ,l'autre par des moyens militaires meme si cela doitr 2000 ans comme le confiait Arafat a un ministre Indonésien ou Pakistanais. "Mahmoud Abbas n'a jamais reconnu le DROIT d'Israël à exister mais a dit "reconnaître Israël", c'est à dire comme un Etat de facto et non de jure. Arafat avait déjà expliqué la nuance en son temps. La différence est de taille: reconnaître une situation de fait ne signifie pas que vous l'acceptiez. L'OLP n'a jamais reconnu le DROIT d'Israël à exister, ne parlons pas du droit d'exister en tant que patrie du peuple juif. Cette nuance sémantique est voulue par les dirigeants arabes palestiniens et définit leur politique depuis toujours. Il n'y a que ceux qui en Israël (et en Europe) prennent leur désirs pour des réalités qui s'accrochent à ce genre d'expression, comme lorsqu'Arafat prononça son fameux "caduc". Quant à la "non-violence",[...] La glorification des terroristes, l'enseignement de la haine dans les écoles et les émissions télévisées, les campagnes de boycott et de délégitimation ne sont pas tout à fait des méthodes que prônaient Gandhi!!!! N'oublions pas ce que disait Nabil Chaat, l'un des plus hauts responsables de l'OLP (et du Fatah) concernant le terrorisme: "Nous avons pour l'instant abandonné la lutte armée pour des raisons tactiques car elle est moins efficace en cette période pour atteindre nos objectifs". Belle philosophie non-violente!! Quant à l'auto-flagellation [...]sur la soi-disant "occupation" avec tous les superlatifs utilisés, il reste dans la...droite ligne de la gauche israélienne: ternir un maximum l'image d'Israël à l'étranger afin d'attirer un maximum de pressions internationales sur le gouvernement. " Il serait bon de rappeler également aux journalistes superficiels -et à ceux qui les lisent sans esprit critique que Ehoud Barak sans doute désireux de placer au pied du mur Arafat lors de négociations de paix à Washington lui avait proposé d'abandonner 95% des territoires sans que cela suffise au personnage refusant toute signature engageant a un insupportable règlement exhaustif, Un dernier mot sur l*exceptionnelle réussite du désengagement provoqué par Charon à Gaza pour sauver son fils corrompu dans une sordide affaire : 3 guerres inutiles et une prochaine que l'on nous promet chimique sans évoquer les souffrances des expulsés, A Gauche les leçons sur le dos du peuple dIsrael ne servent jamais : seuls nos dirigeants méritent la flagellation , jamais ceux poursuivant le rêve de nous détruire,leur double langage ne méritant pas l*attention des donneurs de leçons qui eux ne sont pas sur place pour subir les assauts consécutifs à leur générosité inepte, »
RépondreSupprimerAKOUN rêve de conseiller le Premier Ministre sur l'orientation que devrait prendre la politique d'Israël.
RépondreSupprimerQuelle prétention!
Ne peut-il se contenter d'exposer et d'analyser au lieu de pontifier ?
C'est ridicule de publier ce type d'article Café du Commerce.
Gérard AKOUN est co-fondateur d’une radio juive à Paris (94.8) qui fonctionne tous les jours depuis 1981 et qui est financée par ses propres deniers.
RépondreSupprimerIl est donc tout à fait légitime pour commenter l’actualité israélienne. Cette chronique a d’ailleurs été diffusée en direct à la radio ce jeudi matin.
On peut ne pas être d'accord avec lui et les commentaires sont libres. Mais si vous qualifiez de "café de commerce" cet article, je peux vous donner des noms de sites où fleurissent des articles militants sans goût et sans saveur et qui n'existent que parce qu'ils sont des pompes à fric, donc il ne faut pas choquer, il ne faut pas critiquer, il faut être lisse pour ne pas perdre la pub.
Par rapport à ces sites, nous sommes libres. A chacun de nous lire ou pas. Nos annonceurs sont nos lecteurs.
Monsieur Akoun,
RépondreSupprimerje vous invite vivement à lire l'article suivant si vous ne l'avez déjà fait.
http://jcpa-lecape.org/la-verite-sur-la-saisie-des-terres-detat-en-cisjordanie/
Par ailleurs, 400 ha c'est moins de 1 pour 1.000 de la Judée et de la Samarie réunies. La belle affaire pour les arabes qui occupent une partie (et une partie seulement) de ces régions!
AKOUN a parfaitement le droit de commenter l'actualité israélienne . Mais il ne le fait pas ! Il expose SON point de vue et il indique au Premier Ministre ce qu'il devrait faire. J'ai relevé dans son texte 3 " il faut" !
RépondreSupprimerRidicule !
L'exposé, le commentaire sont absents mais est présente " la feuille de route" donnée par l'auteur à Netanyahu élu trois fois à la tête d'une coalition pour diriger le pays.
La pub se dirige vers les sites ou les organes de presse ayant des lecteurs en nombre suffisant pour accroître la renommée voire recruter des clients. Le sérieux dans l'analyse, le talent d'écriture, la diversité des points de vue et une ligne éditoriale intelligente loin des poncifs de la gauche ou des excès de l'extrémisme , sont la meilleure recette pour fidéliser et pérenniser un lectorat.
Mais ça vous le savez . Sauf que c'est dur de respecter cette feuille de route!
Erreur ! Il y a 6 " il faut"
RépondreSupprimerAndré MAMOU
les hommes d'Etat ne sont pas si fréquents.
RépondreSupprimermonsieur Nétanyahou peut affirmer une nouvelle fois son discourt de bar ilal.