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jeudi 28 août 2014

LE COMMUNAUTARISME CHRÉTIEN par Jean SMIA



LE COMMUNAUTARISME CHRÉTIEN

Le billet d’humeur de Jean SMIA
copyright © Temps et Contretemps



Chrétiens d'Orient

Curieusement, c'est une communauté qu'on n'entend pas. La disparition de nombreuses frontières et la perplexité devant différentes interrogations identitaires nationales de toutes origines, font que nombre de citoyens se sont rapprochés de leurs identités communautaires. Sans véhémence ni agressivité malvenues (sauf exceptions), chacun préfère fréquenter ce qu'il connaît et évite de se confronter avec ce qu'il ne connaît pas.



Communautés juxtaposées

La communauté Européenne se morcelle en communautés juxtaposées. Il n'est plus «politiquement correct», dans toute l'Europe, d’exprimer un sentiment national fort sans passer pour un facho. À travers tous les événements de ces 15 dernières années, on a vu et entendu tous les communautarismes exprimer leurs sentiments et leurs préférences, réagissant à diverses situations conflictuelles internationales. Arabes, Musulmans, Noirs, Sikhs, Tibétains, Juifs, Arméniens, Kurdes, et j'en oublie certainement, tous, ont exprimé leurs inquiétudes et leurs solidarité envers leurs semblables à travers le monde.
Et, sans parti pris, ceci est normal et humain; tout le monde connaît le changement d'attitude de chacun de nous devant une des situations suivantes. Dans un cas : «mon frère a été tué», dans l'autre cas : «mon frère a tué». Dans un cas, vous criez justice et dans l'autre, vous minimisez l'acte. Lorsque je dis que tous se sont exprimés, c'est tous… sauf les Chrétiens.
Moines de Tibéhirine

On peut les enfermer dans des églises auxquelles on met le feu en Afrique noire ou les éventrer à la machette; on peut les expulser de tous les pays arabes; on peut les convertir de force ou les massacrer, selon l'humeur du responsable militaire local en Irak. À l'image de leurs ancêtres que les Romains exhibaient dans l’arène : on peut tout leur faire, y'en a pas un qui réagit, qui manifeste ou qui proteste. On a décapité des prêtres en Algérie, le juge n'a toujours pas le droit d'aller y enquêter ; on a fait un film mais personne n'a remplacé ces prêtres : c'est bien ce que voulaient les assassins, non ?

Défendre les convictions

Le seul endroit où j'ai entendu qu'il y avait des Chrétiens qui assument et défendent leurs convictions, c'est en Irlande. Y aurait-il une raison à cette timidité ? Serait-ce la contrition ? Un sentiment de culpabilité bien chrétien ? Le repentir d'avoir participé à la colonisation, car tous les pays colonisateurs étaient chrétiens ? Le refus d'accuser réception qu'une guerre de religion leur a été déclarée : «si on fait semblant qu'on ne sait pas : ils nous ficheront la paix». Tendre l'autre joue ? Un pacifisme bêlant ?

Pour les peuples du Livre : Le repentir appelle en général le pardon. Le pardon : Il y a deux pardons. Le pardon que l'on demande et le pardon que l'on accorde. C'est l'essence même du Grand Pardon des Juifs : on demande d’être pardonné des fautes que l'on a commises pendant que l'on accorde le pardon à ceux qui nous ont offensés. Indissociables. Pour que le pardon existe: il faut donc être deux. Car s’il y en a un qui demande pardon et l'autre qui ne veut pas l'accorder… on se retrouve précisément devant le discours des Chrétiens avec l'islamisme : Un qui demande pardon et l'autre qui massacre.

Staline avait bien raison : «le Pape ? Combien de divisions ?» Le Pape ? Il est parti parler aux Coréens....Moi, je préfère Tsahal.

4 commentaires:

  1. Emmanuel DOUBCHAK28 août 2014 à 10:41

    Il existe aussi une situation inacceptable, accorder le pardon à qui ne peut admettre ses fautes et torts, mais demande qu'on efface l'ardoise, n'ayant rien compris, rien appris, rien retenu, il vous agresse de nouveau lorsque vous êtes désarmé, puisque le pardon, vous le lui avez accordé... C'est ce qu'on appelle donner carte blanche.

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  2. Marianne ARNAUD28 août 2014 à 12:53

    Les Chrétiens ont de tout temps risqué le martyre. Mais on ne peut pas dire qu'ils ne sont pas avertis.

    Dans son Sermon sur la montagne, relaté par l'évangéliste Matthieu (V-10/12), Jésus dit :
    "Bienheureux ceux qui souffrent la persécution pour la justice, car le Royaume des cieux est à eux.
    Vous serez heureux lorsqu'on vous maudira, qu'on vous persécutera, et qu'on dira faussement toute sorte de mal contre vous à cause de moi. Réjouissez-vous et tressaillez de joie, parce qu'une grande récompense vous est réservée dans les cieux : c'est ainsi qu'ils ont persécuté les prophètes qui ont été avant vous."

    La doctrine chrétienne considère le martyre comme le témoignage suprême rendu à la vérité de la foi.Le martyr supporte la mort par un acte de force.
    Le Catéchisme de l'Eglise catholique cite les paroles d'Ignace d'Antioche : "Laissez-moi devenir la pâture des bêtes. C'est par elles qu'il me sera donné d'arriver à Dieu."

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  3. @Marianne ARNAUD
    Chère Madame,
    Il semblerait que les citations proposées soient littéralement mises en pratiques par les Islamistes C'est une approche que je n'avais pas osé envisager : cet attrait identique pour le martyre et le morbide aussi présents en Christianisme qu'en Islamisme.
    À force de vouloir devenir martyr, on se retrouve devant le dialogue du sadique et du masochiste. L'un qui demande : « fais moi mal ! » et l'autre qui jouit en lui répondant : « non ! »
    Ici, c'est « fais de moi un martyr !! » et l'autre qui répond : « non ! Toi d'abord »

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  4. Marianne ARNAUD29 août 2014 à 06:55

    @ Jean Smia

    Cher monsieur,

    Il m'est pénible de constater que vous avez pris deux citations vieilles de deux mille ans qui n'étaient là que pour montrer la familiarité des Chrétiens avec l'idée du martyre, pour faire le rapprochement du martyr chrétien qui, tous les jours, subit le martyre, avec l'islamiste qui se ceint le corps d'une ceinture d'explosifs et va, au nom d'Allah, se faire exploser là où il fera le plus de tués.
    Car la doctrine de l'Eglise est aux antipodes de ce que prônent les criminels des "nébuleuses islamistes". Ainsi ce 18 août où le Pape François était en voyage en Corée où il a présidé à la béatification de 123 martyrs, il a justifié, devant les journalistes, l'intervention militaire occidentale contre les forces de l'Etat islamique, alors qu'à ce que je sache, les Occidentaux hésitent encore.
    Le 14 août, le préfet de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples, avait même dit : "Les réfugiés ont besoin non seulement d'aide humanitaire mais aussi d'une action politique et militaire."
    Comme vous pouvez le voir, nous sommes très loin de "cet attrait identique pour le martyre et le morbide aussi présents en christianisme qu'en islamisme" dont vous parlez.

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