LA LÈPRE DJIHADISTE ATTEINT LE
LIBAN
Par Jacques
BENILLOUCHE
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Takfiris |
Les takfiris
sont des extrémistes islamistes adeptes d'une idéologie violente. Le terme takfiri
signifie littéralement excommunication. Les takfiris considèrent les musulmans
ne partageant pas leur point de vue comme étant des apostats, donc des cibles
légitimes pour leurs attaques. Leur idéologie, créée en 1971, exige
l'élimination de tous les non-musulmans ainsi que de la majorité des musulmans.
Elle s'appuie essentiellement sur la violence pour imposer leur vision de la
charia. Contrairement aux autres mouvances de l'islam, ils autorisent et
encouragent même les actes contraires à l'islam, dans l'intérêt de la lutte, comme tuer des innocents, violer et détruire des tombeaux.
Investir les pays
faibles
Le groupe
takfiriste est aujourd’hui une affiliation de l’EIIL (État islamique en Irak et
au Levant) qui participe à des combats qui font rage contre les rebelles
djihadistes d’Al-Nosra. Le chef d'Al-Qaïda, Aymane al-Zawahiri, avait sommé en
févier l'EIIL à limiter son action sur le sol irakien, l'appelant à se retirer
de Syrie et désignant Al-Nosra comme étant sa filiale officielle en Syrie. En
novembre 2013, Ayman al-Zaouahiri annonce finalement que le Front Al-Nosra est
bien la seule branche d'Al-Qaïda en Syrie. Cette reconnaissance aboutira au
déclenchement du conflit entre groupes islamistes en Syrie: l'EIIL refuse de
voir ses troupes engagées en Syrie rejoindre les rangs d'Al-Nosra et du Front
Islamique.
Armée libanaise |
Mais les
takfiristes, qui s’attaquent toujours aux pays faibles, ont décidé d’investir
le Liban et de violents combats avec l’armée libanaise ont eu lieu dans la région
de Ersal, à la frontière avec la Syrie. Seize militaires
libanais, dont deux officiers, ont été tués ainsi qu’au moins
une cinquantaine d'hommes armés et plusieurs civils. L’armée a été contrainte
d’arrêter le chef islamiste Imad Ahmad Jomaa, syrien qui a sa propre brigade,
Liwa' fajr al-Islam et quia fait récemment allégeance à l'ÉIIL.
Imad Ahmad Jomaa |
Selon le
commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi : «L’incursion terroriste des islamistes n'est
ni fortuite ni spontanée, mais préméditée et depuis longtemps, semble-t-il,
dans l'attente du bon timing».
Général Jean Kahwagi |
L’école technique d’Ersal, proche de la caserne 83, a été la cible des
djihadistes qui ont empêché les habitants à quitter la localité en liquidant
ceux qui avaient refusé d’obtempérer. Des familles entières ont été assassinées.
Les témoins racontent l’intensité des combats entre l'armée et les djihadistes
de l'EIIL et du Front al-Nosra qui se sont emparés du village frontalier
d’Ersal. Le ballet des ambulances de la Défense civile et de la Croix-Rouge
libanaise (CRL) est pratiquement incessant. La population civile est tétanisée.
Les dernières familles à avoir voulu quitter le village ont été massacrées. Les
djihadistes veulent empêcher les habitants de quitter le village à tout prix
afin de les utiliser comme des boucliers humains. À peine 10% de la population
a pu s’exiler vers la plaine de Bekaa.
La faute à
Israël
Des milliers de réfugiés syriens avaient
trouvé refuge à Ersal, depuis l'éclatement du conflit syrien en mars 2011. La
mauvaise foi du gouvernement libanais est à nouveau de mise puisque le ministre
des affaires étrangères, Gebran Bassil, incrimine Israël dans ces
attaques : «Nous sommes coincés
entre Israël et Daech, ils se font face en théorie et se retrouvent dans la
pratique et le Liban coupera un tel lien. Le combat à Gaza est le même qu'à
Mossoul et Ersal. Tuer au nom de la religion n'est en aucun cas justifié.»
Les dirigeants libanais ne sont pas
unanimes à condamner ces attaques contre l’armée car certains y trouvent un
intérêt dans la consolidation implicite du Hezbollah libanais. En effet, Ersal est
le lieu de passage le plus approprié pour accéder aux localités chiites
environnantes. L'intervention du général Jean Kahwagi, qui ne se manifeste
pratiquement jamais publiquement, illustre la gravité de la situation. Il a
exigé un contrôle plus strict sur les camps de réfugiés syriens répandus sur
l’ensemble du territoire libanais et qui comportent de nombreux soutiens aux
forces islamistes. La ville compte 35.000 habitants mais regroupe 120.000
réfugiés avec un potentiel de 30 000 combattants.
Réfugiés à Ersal |
Selon le commandant en chef de l’armée, les soldats ont
dû affronter «quelque 7.000 islamistes
bien entraînés, armés jusqu'aux dents et prêts à tout». Le Liban se trouve
impliqué dans un conflit avec des moyens militaires limités. Toutes ces
nébuleuses djihadistes tentent par tous les moyens de prendre le contrôle de la
frontière avec la Syrie pour pouvoir accéder aux localités chiites
environnantes, car l'objectif ultime est la bataille sunno-chiite et la
reddition par le sang, exigée du Hezbollah qui se contente pour l’instant d'une
simple dénonciation verbale. Il veut éviter de tomber dans le piège vers lequel
les djihadistes cherchent à l'entraîner et sa contribution militaire n’était
pas envisagée par l’armée. Dans le village, plusieurs dirigeants souhaiteraient
que le Hezbollah aide l'armée à trancher la lutte plus rapidement car ils ont
des moyens impressionnants mais ils veulent éviter que le conflit ne se
transforme en conflit confessionnel. Les hommes de la milice sont pourtant
nombreux à parader dans le village, en tenue militaire, à quelques pas des combats mais
ils se bornent à observer.
Souveraineté du Liban
Armée libanaise |
Le commandement de l'armée insiste sur
l’objectif de son combat : la protection de la souveraineté libanaise et
le refus de voir la guerre syrienne transposée au Liban. Mais l’armée ne
dispose pas de moyens militaires et de combattants aguerris. Les milices
djihadistes, avec leurs mercenaires étrangers, ont pratiquement pris possession
du village d’Ersal laissant l’armée contrôler ses abords.
Le Liban, qui se trouve en communauté
d’intérêt avec Israël, refuse cependant toute alliance avec l’État Juif, pourtant son
allié naturel, alors que sa population chrétienne est forcée d’émigrer vers des
terres plus pacifiques. Il aurait ainsi pu rejoindre l’alliance de fait qui
s’est constituée entre la Jordanie, l’Arabie saoudite et l’Égypte qui ont
compris qu’ils avaient dorénavant à mener un combat contre l’ennemi commun, le
djihadisme international. Ils voient s’approcher le terrorisme à leur frontière et
ne comptent que sur Israël pour freiner une expansion qui met en danger leur
pays.
Le réveil risque d’être difficile à moins que le gouvernement libanais ne préfère
confier son avenir entre des mains sanguinaires. Encore faut-il que l’on
comprenne les finalités de ces luttes intestines entre mouvances islamiques qui
pour l’instant se retrouvent dans la violence, le meurtre et la terreur. Pour les djihadistes, l’objectif de l’offensive à Ersal est de s’implanter au Liban avec la volonté de se rapprocher des frontières israéliennes.
Le mot lèpre est un peu faible vu ce qui est décrit dans l'article c'est plutôt la terreur don't il faut parler !!! c'est très inquiétant
RépondreSupprimerCher monsieur Benillouche,
RépondreSupprimerJ'ai peur que votre article n'arrive trop tôt. Pour l'instant la communauté internationale est obnubilée par la situation à Gaza.
Notre ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, n'a-t-il pas hier encore, sonné le clairon sur "le carnage de Gaza" ?
Alors patience, chaque chose en son temps !
Très cordialement.
Mais pour attaquer le mal à ses racines il devient de toute nécessite d'apostropher qui équipent dotent ces hordes de tout bord ,et ces pays sont connus c'est l’Arabie saoudite ,le Koweït le Qatar
RépondreSupprimerComme à leur habitude les arabes nous montrent leur niveau d'éducation, de politesse et d'honneur, à l'image de l'islam cette secte qui prône l'amour et la tolérance mais qui en réalité tue des centaines de milliers d'hommes de femmes et d'enfants chaque année dans le monde.
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