GOUVERNEMENT
PALESTINIEN : LE TEST
Par Jacques BENILLOUCHE
copyright © Temps et Contretemps
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Quelques semaines à peine après l’accord d’union Fatah-Hamas, le nouveau gouvernement palestinien est confronté à un test grandeur nature sur la viabilité d’une réunification entre les deux clans antagonistes. La disparition de trois jeunes étudiants religieux, dont un citoyen américain, de la Yeshiva Makor Haïm à proximité de la ville de Hébron jette un doute sur les réelles intentions des Palestiniens.
Action bien organisée
Le temps qui s’écoule
conforte les inquiétudes des Israéliens sur l’issue de ce drame. Ils estiment
que les ravisseurs tentent de quitter la Cisjordanie par la Jordanie pour
atteindre ensuite Gaza. Le modus operandi prouve qu’il s’agit d’une opération rigoureusement
préparée, réalisée par une cellule terroriste bien organisée. La disparition
des jeunes a eu lieu à la jonction de Kfar Etzion, une zone propice à proximité
de champs qui conduisent directement à des villages palestiniens voisins. Le
village de Halhoul et la ville d'Hébron sont situés au sud de la jonction,
tandis qu’au sud-ouest se trouve le village de Dura. C’est pourquoi des
centaines de soldats, de parachutistes et de policiers participent à la battue
autour des villages de Tufah, Bnei Naim, Yata, Halhoul, Beit Ayoun, et Doura. Un haut responsable militaire israélien a déclaré : "Nous pensons qu'ils ont été effectivement kidnappés par des activistes palestiniens présumés" sans donner d'autres précisions sur les auteurs de cet enlèvement.
Soldats près du véhicule utilisé par les terroristes |
Le
premier ministre Netanyahou a
déclaré aux familles : «Israël
considère l'Autorité palestinienne comme responsable du bien-être des personnes
enlevées. Je sais que vous souffrez. Soyez forts, l'État d'Israël fera tout son
possible pour vos fils». L'Autorité palestinienne a répondu qu’elle «n'est
pas responsable de la sécurité des colons». Les trois jeunes pourraient
être séquestrés dans l’un des nombreux tunnels qui existent en Cisjordanie.
Hassan Badran |
Le Hamas s’est félicité
de l'enlèvement sans revendiquer cependant la disparition des jeunes. Le
porte-parole international du Hamas à Gaza, Hassan Badran, a salué «l'attaque d'Hébron, un succès de haute
qualité pour la résistance en Cisjordanie». Aucune autre organisation n’a
revendiqué sa responsabilité ou du moins aucune revendication crédible n'est venue étayer la thèse de l'enlèvement.
Autorité décrédibilisée
Cet enlèvement a
nécessité de gros moyens et une logistique pointue. Ou bien l’Autorité
palestinienne a été mise à l’écart du secret et cela conforte l’idée qu’elle ne
contrôle pas les territoires dont elle a la charge. Ou bien une cellule du
Hamas a organisé l’opération et Mahmoud Abbas, qui a été mis dans la
confidence, n’ose pas créer le clash avec son nouveau partenaire. Le chef de l’Autorité
se trouve alors confronté à un dilemme qui met en cause sa crédibilité, celle
de son réel pouvoir sur la Cisjordanie et Gaza réunifiés le temps d’un accord signé
sur un coin de table.
Forces palestiniennes de sécurité |
Si Mahmoud Abbas a un vrai
sens politique, il peut retourner la situation en l'exploitant à son profit. Il peut mettre à
contribution ses forces de sécurité palestiniennes pour leur enjoindre de
retrouver les trois jeunes, de les libérer sains et saufs et de les remettre à
l’État d’Israël pour prouver qu’il détient bien le pouvoir dans sa région. Il
sortirait grandi vis-à-vis des Américains puisqu’un de leurs ressortissants aurait eu la vie sauve grâce à lui. Il mettrait au pas les cellules terroristes
pour éviter à l'avenir une libanisation de la Cisjordanie. Il réduirait l'impact du Hamas en Cisjordanie. Il consoliderait enfin sa légitimité
qui a pris un bon coup depuis qu’il occupe un poste sans avoir reçu le mandat
de ses électeurs.
Pouf et c'est fini, Pop et cela commence |
Si par malheur la vie des
trois jeunes étudiants était compromise, tout basculerait dans la violence et conforterait les nationalistes israéliens dans leur conviction que rien n’est possible
avec les Palestiniens. Nous entrerons alors dans le cycle terrorisme et
représailles qui figerait une situation politique déjà compromise.
monsieur Abbas a reporté les négociations avec Israël, qui ont duré neuf mois et aboutirent à une nouvelle incompréhension.
RépondreSupprimermaintenant Abbas veut atteindre un autre objectif: avoir "un exécutif unique" face à la communauté internationale et Israël.
par cette volonté de pouvoir unique, il s'engage à mettre les forces de police Palestinienne en ordre de marche, dans la même direction, pour assurer la sécurité des territoires gérés par l’autorité Palestinienne.
l'Etat d’Israël, confronté à cet enlèvement,va prendre tous les moyens à sa disposition,pour atteindre la liberté de ses citoyens.
monsieur Abbas doit s'impliquer, en tant que Président pour trouver une solution simple à cet enlèvement.