BLOCAGES DANS L’UNION FATAH-HAMAS
Par
Jacques BENILLOUCHE
copyright © Temps et Contretemps
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Mahmoud Abbas et Rami Hamdallah |
Les
déclarations de certains organes de presse sur l’imminente annonce de la
constitution d’un gouvernement Hamas-Fatah sont très optimistes car de nombreux blocages
persistent entre les deux clans. Le
président Abbas avait pourtant assuré que les invitations avaient été lancées
pour une annonce du nouveau gouvernement, le lundi 2 juin à la Mouqata.
Deux
ministères contestés
Sami Abu Zuhri |
Les titulaires
de deux ministères importants sont contestés par le Hamas selon son
porte-parole Sami Abu Zuhri. Le Hamas s’oppose en effet à la nomination de
Riyad al-Maliki au poste important de ministre des affaires étrangères car
selon lui «Nous ne souhaitons pas la
nomination d’Al-Maliki d'un point de vue nationaliste car il a l’habitude d'avoir
des positions très négatives surtout à l’égard de la bande de Gaza». Il a choisi
Ziad Abou Amer, député indépendant originaire de Gaza, qui occupe le poste de vice-premier
ministre de l'Autorité palestinienne.
Riyad al-Maliki |
Par ailleurs le
Hamas ne comprend pas la volonté du Fatah de supprimer le ministère des
affaires des prisonniers : «La question des prisonniers est une cause
nationale qui ne se limite pas au Hamas, et les appels à supprimer ce ministère
arrive à une mauvais moment». Mahmoud Abbas souhaite en effet transmettre
cette responsabilité à un organisme indépendant géré directement par l’OLP.
Mahmoud Abbas avait chargé Rami Hamdallah,
membre du Fatah, docteur en linguistique de l’université Lancaster et président
de l’université de Naplouse, de former un nouveau gouvernement constitué de
technocrates pour obtenir un consensus avec le Hamas. Ce n’est pas la première
fois que Hamdallah occupe ce poste puisqu’il avait été nommé en juin 2013 au
poste de premier ministre pour remplacer l'économiste Salam Fayyad,
démissionnaire. Sauf à faire des concessions mutuelles, la division politique entre
le Fatah et le Hamas qui dure depuis 2007 risque encore de perdurer.
Pas
de collaboration avec Israël
De toute façon, Israël
a déjà annoncé qu’il n’a pas l’intention de collaborer avec ce gouvernement dès
lors où il comporte des membres du Hamas qui ne reconnaissent pas l’État d’Israël
et qui veulent le détruire. D’ailleurs, selon des informations concordantes, il aurait rejeté les demandes de trois Palestiniens, nommés ministres dans le nouveau
gouvernement, de se rendre le 2 juin en Cisjordanie en provenance de Gaza pour
prêter serment. Les porte-paroles du ministère de la Défense et du bureau du
Premier ministre Benjamin Netanyahu ont refusé de démentir ou de confirmer
cette information.
Cérémonie de signature de l'accord Fatah-Hamas |
Malgré ces
difficultés de dernière heure, le président palestinien assure que le futur
gouvernement, composé de personnalités indépendantes, sera annoncé quoiqu’il
arrive, le 2 juin : «Les ministres ne seront pas membres du Fatah ni du
Hamas». Il a précisé que le prochain gouvernement ne disposera d’aucun mandat
politique et qu’il sera uniquement chargé d’organiser des élections dans un
délai de six mois et bien sûr de gérer les affaires courantes.
Je pleure toujours à l'occasion d'un mariage |
La constitution de ce gouvernement, qui a déjà pris du retard par
rapport aux délais fixés par l’accord, constitue ainsi un test grandeur nature
de la possibilité d’entente à long terme entre les deux clans palestiniens. D'après les dernières informations, Mahmoud Abbas veut faire du neuf avec du vieux. En effet, le nouveau gouvernement palestinien de 17
membres, censé n’inclure que des technocrates, comprendra huit membres qui
garderont leur ancienne attribution et qui sont des proches et alliés de
Mahmoud Abbas. Il est donc difficile de croire que le Hamas ait pu influencer
en quoi que ce soit sa formation.
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