ARNAQUE DES MONOPOLES ALIMENTAIRES ISRAÉLIENS
Par Jacques BENILLOUCHE
copyright © Temps et Contretemps
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En déplacement à Paris pour quelques jours après six mois d’absence, je suis effaré par la faiblesse des prix français des produits alimentaires, souvent de base. Les prix sont nettement inférieurs à ceux qui sont pratiqués en Israël alors qu’il y a quelques années c’était l’inverse.
On
pourrait arguer de toutes les raisons pour justifier ces augmentations et ces
différences de prix avec l'Europe mais la cause n'est certainement pas le prix
du transport surtout quand il s’agit de produits fabriqués en Israël. La marge
excessive des différents intermédiaires, avant la mise dans les rayons, est
certainement en cause. Le libéralisme à outrance a bon dos.
Vraie concurrence
Il serait donc temps que le gouvernement israélien tente une
politique pour endiguer l’augmentation des prix en favorisant une vraie
concurrence, en libéralisant totalement les importations en provenance d’Europe
où les prix défient toute concurrence et en permettant aux groupes européens de
s'installer en Israël, sans contrainte. Dès lors où il a autorisé la vente des
plus grands fleurons industriels à des étrangers (Tnouva en particulier), il pourrait permettre à ces
mêmes étrangers de s'installer en Israël en faisant bénéficier la population de
prix concurrentiels pour l'alimentation. Il est plus grave de se défaire de son tissus industriel plutôt que de permettre une baisse des produits alimentaires.
Les populations défavorisées sont les premières victimes du
monopole des supermarchés israéliens (Supersol détient 40% du marché israélien)
pratiquant des prix exorbitants qui ne sont plus en rapport avec des salaires
qui ne sont pas au même niveau qu’en Europe. Le smic français est le double du
smic israélien. Les supermarchés sont certainement eux-mêmes victimes des
tarifs imposés par les distributeurs et les importateurs qui fixent leur marge
sans aucune concurrence grâce à leur monopole.
L’idéal serait que, au moins pour les fruits et légumes, la
population israélienne se serve directement chez les agriculteurs pour éliminer
les marges des intermédiaires en ayant, en plus, la garantie de fraîcheur de
produits cueillis à maturité. Avec un abonnement hebdomadaire, certains
producteurs livrent chaque semaine une caisse des produits récoltés.
Comparatif de prix
Pour être concret, les prix d’un supermarché du XVIème
arrondissement de Paris (le plus riche de Paris) ont été comparés avec ceux de
la chaîne Hetsi Hinam, considérée comme l’une des moins chers
en Israël. Il va sans dire que les prix dans le XXème arrondissement sont
encore plus bas en raison d’une disparité dans le prix des loyers des magasins.
Le comparatif ne mentionne que des produits de fabrication israélienne ce qui
enlève toute excuse à des quelconques frais de transport. Certes, certains
produits qui figurent dans le comparatif peuvent être assimilés à des produits
de luxe mais la vie n'est pas uniquement faite de restrictions et le panier de
la ménagère ne doit pas être exclusivement rempli de sucre, de farine et de lait
et d’huile ordinaire. Cette liste ne contient que quelques exemples mais tout est à l'avenant, tous les prix alimentaires français sont inférieurs aux prix israéliens.
COMPARATIF
DE PRIX
|
|||
Produits
|
France
|
Israël
|
Israël
|
Smic horaire
|
9,53
|
4,85
|
₪
23
|
Nescafé filtre Gold Blend
|
6,13 €
|
9,80 €
|
₪
46
|
Vin Cabernet Sauvignon
|
2,66 €
|
7,45 €
|
₪
35
|
Huile d'olive 75cl
|
3,17 €
|
8,30 €
|
₪
39
|
Tomates pelées 1kg
|
0,67 €
|
1,23 €
|
₪
6
|
Vin rosé supérieur
|
3,80 €
|
7,45 €
|
₪
35
|
Eau minérale
|
1,02 €
|
2,55 €
|
₪
12
|
Gros œufs bio les 6
|
2,10 €
|
3,08 €
|
₪
29
|
Pack 6 bières 33cl
|
3,00 €
|
8,30 €
|
₪
39
|
Tomates allongées kg
|
2,00 €
|
0,85 €
|
₪
4
|
Grand croissant
|
1,00 €
|
3,00 €
|
₪
14
|
Abricots frais kg
|
1,90 €
|
3,00 €
|
₪
14
|
Café Expresso
|
1,30 €
|
2,00 €
|
₪
10
|
Essence 95 litre
|
1,51 €
|
1,58 €
|
₪
7,4
|
Bravo jacques benillouche pour cet article et pour avoir fait ce travail de comparaison des prix...d'où l'importance de notre initiative " ha tsarfatim konim etsel ha khaklaiim". Et il en faudrait beaucoup d'autres comme celle de creer une cooperative sur jerusalem par exemple.... »
RépondreSupprimerLes néo-conservateurs au pouvoir en Israël sont arrivés depuis longtemps à la conclusion que plus vous grugez le peuple, plus il votera pour vous ! C'est presque tous les jours que l'on nous dévoile un nouvel exemple de la relation dévastatrice entre capital et pouvoir politique, mais cela ne changera en rien les tendances globales du prochain scrutin en Israël : "chaque peuple a le gouvernement qu'il mérite" (Joseph de Maistre). »
RépondreSupprimerC'est effectivement un excellent sujet . Et il faut être vraiment borné pour ne pas constater que l'absence de lutte contre les dérives sont autant à gauche qu'à droite. Mais certains ont encore besoin de penser qu'ils font de la politique.
RépondreSupprimerSur l'article, le tableau de comparaison est intéressant, mais il faudrait plutôt cibler des produits de première nécessité: lait, oeufs(pas bio, bien sûr), pitots (et pas pain, qui est récent), poulet, légumes de base(tomates normales, concombres, salades, oranges, bananes, ..). Et là, l'écart serait très faible: on ne peut pas utiliser un panier non significatif. Néanmoins, je me demande qui aura le courage de briser ces oligopoles ? Ralph Nader n'existe au fond que depuis près de 50 ans...Pour une fois qu'Israel n'est pas une start up consumerist nation...Et que nos pauvres sont encore plus pauvres.
Pas d'accord du tout sur la comparaison !
RépondreSupprimerExemple : huile d'olive qui bien souvent en France est une huile contenant d'autres huiles ( le plus souvent de pépins de raisins) et l'huile d'olive extra vierge d'Israël qui est un produit pur, un véritable don divin.
Exemple : bière où les droits d'accise en France et les taxes en Israël sont très différents.
Les abricots : c'est la saison en Europe du Sud et il y a peu d'abricotiers en Israël .
Les vins : on ne peut pas les comparer en pensant que le cépage les rend équivalents .Non, le terroir et la vinification sont autrement plus importants.
Par ailleurs, il y a souvent des taxes rituelles sur un certain nombres de produits.
Enfin, offrir le marché israélien aux distributeurs étrangers entraînerait d'abord l'écroulement des distributeurs israéliens, ensuite la ruine des producteurs du pays qui se verront préférer des produits venus de pays à dumping social .
L'approche de cet article est puérile .
C'est surtout les produits laitiers qui atteignent des records de prix en Israel exemple 1 yaourt DANONE = 5 NIS = 1 ,05 euro alors que le pack de 8 des memes yaourts en France s'achete mois de 3 euros cherchez l'erreur !!! et ne parlons pas des pays de l'est ou le meme produit est 50 % moins cher qu'en France. Je suis entierement daccord avec cet article et j'ai constate cette derive des prix des denrees almentaires dans les supermarches depuis 2007 a 2014 . C,est net qu'il y a un monopole sur les prix de ces produits. »
RépondreSupprimer@Babel
RépondreSupprimerJe compléterai le tableau en y insérant des produits très standards et en mentionnant plusieurs marques, mais ce sera pareil.
@André Vous ne contestez pas les écarts de prix mais vous cherchez à les justifier par des arguments qui eux sont puérils. Le prix de l'huile d'olive est le prix de la Puget qui est l'une des meilleures. Je doute qu'ils y mettent des pépins de raisins. Faites un tour au supermarché d'Israël, c'est la meilleure façon de vous qualifier vous aussi de puéril sauf si vous avez le portefeuille bien rempli contrairement à toutes les populations défavorisées.
André doit vivre en France avec un bon salaire pour ne pas voir la réalité des prix en Israël.
RépondreSupprimerVenez me rendre visite à Ashkélon et vous essayerez de m'expliquer comment faire pour boucler mes fins de mois avec des prix pareils.