TOUJOURS PLUS LOIN, TOUJOURS PLUS VITE
Par Gérard AKOUN
Judaïques
FM
Mardi
dernier, deux ans jour pour jour après son élection, François Hollande est allé défendre son action sur RMC et BFM-TV.
C’était la première fois qu’un Président de la République, en fonction, s’exprimait
sur une radio et surtout répondait en direct aux questions des auditeurs.
Cliquer sur la suite pour écouter l'émission
Radio privée
Pour cette première, il n’avait pas
choisi une radio du service public, non tout au contraire, une radio privée
d’informations continues, relayée par une télé, tout aussi privée. François
Hollande a certainement considéré qu’avec moins de 20% d’opinions favorables au
sein de la population, il lui fallait prendre le risque d’aller, au devant de ses
concitoyens, simplement, sans le cérémonial qu’impliquent la préparation et la réalisation d’une émission télévisée.
Sur
la forme, tous les commentateurs s’accordent pour reconnaître que le président
de la République n’a pas été épargné
par l’interviewer de RMC, Jean-Jacques
Bourdin ou par les auditeurs. Sur le fond il s’est défendu pied à pied contre les
accusations portées sur son manque
d’autorité, son amateurisme et en particulier sur sa naïveté économique. Je
pense qu’il connaissait parfaitement l’état dans lequel se trouvait l’économie
française : «La France a failli
déposer le bilan quand je suis arrivé» a-t-il déclaré au cours de cette
émission. François Fillon, premier
ministre avait fait le même constat en 2007 : «Je suis à la tête d’un État qui
est en situation de faillite sur le plan financier, je suis à la tête d’un État
qui est depuis 15 ans en état de déficit chronique… » Ce qu’avait
aussitôt démenti Nicolas Sarkozy ;
il ne fallait pas désespérer les français.
La crise
La crise aidant, la dette explosant
pendant les années Sarkozy, le diagnostic ne s’est pas infirmé. La droite reproche
à François Hollande de ne pas avoir dit aux Français, au lendemain de son
élection, que pour s’en sortir il fallait de la sueur et des larmes. Elle lui
reproche de ne pas appliquer le traitement drastique, la potion libérale
qu’elle préconise pour améliorer la compétitivité de la France. Mais elle-même
n’avait pas osé le faire de peur de réactions brutales au sein de la société
française.
Durant ces deux premières années de son
quinquennat François Hollande a réparé quelques injustices criantes et mis en
œuvre des réformes sociétales. Il a essayé de substituer le compromis à
l’affrontement, dans les relations entre les acteurs sociaux, pour pouvoir répartir
équitablement les efforts exigés mais cela demande du temps alors que les Français
attendaient de lui une baisse rapide du chômage et une augmentation de leur
niveau de vie. Il a cru que les emplois d’avenir et les contrats de génération feraient
baisser le chômage des jeunes mais les résultats n’ont pas été à la hauteur de
ses espérances.
Jusqu’aux
derniers jours de 2013, il a cru qu’il réussirait à inverser la courbe du
chômage, qu’il avait pu mobiliser les employeurs sur cet objectif. C’est sur ce
point qu’on peut le taxer de naïveté. La sanction ne s’est pas faite attendre, l’électorat de
gauche s’est abstenu ou a voté Front national aux dernières municipales.
François Hollande en a tiré la leçon, il a décidé en changeant de gouvernement
d’accélérer les réformes, d’aller selon sa formule toujours plus vite, toujours plus loin dans
les réformes.
Ces
deux années ont permis aux Français de prendre conscience de la nécessité
impérieuse de réformes profondes et de
se résigner aux sacrifices qui en découleront. Mais nombre d’entre eux, déçus
par la droite puis par la gauche en sont
à rechercher une solution miracle dans les promesses fumeuses de Marine Le Pen.
Les 50 milliards d’économies décidées,
la substitution de la politique de l’offre à celle traditionnelle pour la
gauche de la demande, le choix de soutenir
la compétitivité des entreprises devraient permettre de conserver le modèle social
français tout en le modernisant, à la condition toute aussi impérieuse que les
sacrifices soient répartis équitablement.
Pourtant Hollande a vite enterré le rapport Gallois; incompatible avec ses promeses électorales
RépondreSupprimerces informations sont désespérantes pour les personnes qui habitent dans la France profonde. Les petits retraités ou bas salaires laissées pour compte car ils sont loin de tout et le gouvernement dans sa bulle avec des conseillers qui se moquent bien de ces "villageois"nous enlèvent les services de proximité surtout du point de vue administratif sous le prétexte de faire des économies.En revanche, les banlieues qui font du bruit émeuvent coté gouvernemental...Moralité, et les bonnets rouges l'ont bien compris, rebellons nous en faisant de la casse, et on saura sans doute nous écouter?
RépondreSupprimerTelle que vous nous présentez cette histoire on se demande pourquoi le cher homme n'est plus qu'à 18% d'opinions favorables, alors que je vous rappelle tout de même que Sarkozy, le président honni, vilipendé, avait encore une cote de popularité à 32% après deux ans de quinquennat ?
RépondreSupprimerJ'ai bien peur que, quoi que vous en pensiez, ou plutôt en rêviez, que ce sera "toujours plus vite" vers la sortie !
Très cordialement.