LA DAME DE L’AUBE : YOM HAZIKARON
Par
Jacques BENILLOUCHE
copyright © Temps et Contretemps
Yohan Zerbib z"l |
En Israël, c’est le jour du souvenir, Yom Hazikaron, le jour en hommage aux 23.169 soldats de Tsahal tombés au champ d'honneur depuis la création de l'Etat, le jour de deuil qui précède la joie de la victoire de l'indépendance, le jour où l'on doit garder en mémoire le sacrifice de nos jeunes, le jour des pleurs avant les rires et les danses.
Cliquer sur la suite pour voir la vidéo d'une mère courageuse
Jeunes juifs volontaires
Ils sont nombreux, ces jeunes juifs
francophones qui quittent la France pour s’engager dans les forces de Tsahal
alors que rien ne les y oblige. Ils abandonnent leurs parents, leurs études et
leurs amis pour partager le quotidien israélien de la guerre avec son lot de
larmes, de sang et de désespoir. Avant de se lancer dans la bataille, ils
avaient déjà entendu les énumérations insoutenables des noms des soldats morts
au combat et pourtant ils n’ont pas été découragés.
Leur conviction était entière parce qu’ils savent le peuple juif contesté et toujours en danger de mort. Aujourd’hui jour du souvenir, le jour de Yom Hazikaron leur est entièrement consacré pour que leur mémoire reste intacte. Ils sont venus par solidarité avec les jeunes israéliens pour défendre le peuple juif. Le «khayal boded», militaire volontaire engagé, vivant en Israël sans sa famille, est une denrée précieuse car il personnifie le don de soi pour la patrie.
Les guerres d'Israël |
Leur conviction était entière parce qu’ils savent le peuple juif contesté et toujours en danger de mort. Aujourd’hui jour du souvenir, le jour de Yom Hazikaron leur est entièrement consacré pour que leur mémoire reste intacte. Ils sont venus par solidarité avec les jeunes israéliens pour défendre le peuple juif. Le «khayal boded», militaire volontaire engagé, vivant en Israël sans sa famille, est une denrée précieuse car il personnifie le don de soi pour la patrie.
Sionisme
avec les tripes
Les jeunes de France n’ont jamais caché la fougue qui les poussait
à manifester dans les rues de Paris en arborant le drapeau israélien. Et parmi
eux, quelques jeunes, qualifiés «d’excités», ont choisi de s’engager à
la guerre alors qu’ils ne savaient même pas manier un couteau de scout. En
fait, ils voulaient être sur place, en Israël, parce qu’ils avaient décidé de
mettre leurs convictions en accord avec leurs actes. Ils ne concevaient plus
leur vie, à l'abri en Diaspora, car leur idéal vibrait, ailleurs, dans le pays
où ils voulaient vivre leur sionisme avec leurs tripes.
Alors, fuyant le confort douillet de leur vie familiale, ils
avaient décidé de quitter la France, les Etats-Unis, l’Australie ou l’Ukraine pour porter
l’habit militaire sans chercher à faire de la figuration, ni à s’octroyer la
première page des journaux «people». Ils voulaient se battre réellement,
régler un compte avec leur conscience, et de préférence dans les unités
d’élites. Ils voulaient faire les dizaines de kilomètres quotidiens avec leur
barda de 60 kg sur le dos, sans oublier parfois de glisser dans la poche leurs
tefillins, les lanières de prière.
Ils voulaient se poster en embuscade des
nuits durant, tapis derrière un buisson, pour intercepter les terroristes
cherchant à s’infiltrer en drainant avec eux la haine, la violence et la mort.
Ils voulaient faire partie des commandos des régiments Golani ou Guivati pour
prouver que les Juifs de Diaspora ne sont pas des bras cassés. Ils
réconfortaient leurs mères au tempérament trop juif en leur faisant croire
qu’ils se doraient la pilule, au soleil, entourés de filles dans une base du
centre du pays, alors qu’en réalité ils crapahutaient dans les collines du
Liban face au Hezbollah.
Michael Levin z"l |
Ce fut aussi le cas de Michael Levin, américain d’origine, qui a parcouru des milliers de kilomètres depuis la Pennsylvanie pour rejoindre ses frères d’armes envoyés sur le front nord pour mener la Seconde Guerre du Liban en 2006. Après avoir fait son Alyah depuis Philadelphie en 2002, Michael Levin a fièrement rejoint l’armée israélienne en tant que soldat seul. “Il savait depuis très jeune ce qu’il voulait faire», raconte Harriet Levin, la mère de Michael. “Il savait qu’il voulait venir en Israël, et qu’il voulait rejoindre les rangs de l’armée.”
Alors qu’il était en vacances aux Etats-Unis, Michael a préféré écourter son voyage pour rejoindre son unité en Israël. Dès son arrivée, il est entré au Liban. Après avoir infiltré le village d’Aïta al-Shaab, les soldats ont été confrontés à un échange de tirs. Alors qu’ils prenaient part à cet échange intense, le sergent Michael et deux autres soldats sont tombés au combat. Il était âgé de seulement 21 ans quand il est mort.
Alors qu’il était en vacances aux Etats-Unis, Michael a préféré écourter son voyage pour rejoindre son unité en Israël. Dès son arrivée, il est entré au Liban. Après avoir infiltré le village d’Aïta al-Shaab, les soldats ont été confrontés à un échange de tirs. Alors qu’ils prenaient part à cet échange intense, le sergent Michael et deux autres soldats sont tombés au combat. Il était âgé de seulement 21 ans quand il est mort.
La
dame de l’aube
Ils ont joué tous les jours à cache-cache avec cette Dame de l’Aube
qui leur tendait les bras et qui, d’ordinaire vêtue de sa robe de bure noire,
les encourageait à venir l’étreindre dans le piège de son baiser. Et pourtant
une nuit, chaude comme toutes les nuits des mois d’été, en août 2006
précisément, elle s’était faite toute belle, parée de blanc à l’image d’une
belle entreprenante au visage envoûtant. Yohan Zerbib et Michael Levin pouvaient difficilement ne
pas être subjugués par son apparition insolente, eux, des garçons seuls, privés de
la tendresse de leurs parents, dans une solitude volontairement acceptée et loin
des bras protecteurs de leur mère.
Puis un jour, à force de les poursuivre, la belle de l’Aube les a captivés de son regard, leur a insufflé son désir de les étreindre, les a enlacés pour
les amener à se compromettre à ses côtés, allongée dans un lit de chêne, à l’abri
des regards, dans le carré militaire où ils reposent aujourd'hui. Et quand le piège s’est refermé,
on imagine le dernier cri destiné à leur mère, la dernière pensée, le dernier
souhait, la dernière volonté et le dernier souffle. On imagine aussi la visite
de l’Attaché militaire israélien venu à Montrouge et le consul en Philadelphie, au cours de la nuit, sonner
à la porte de parents restés dignes devant le malheur car Yohan Zerbib et Michael Levin avaient
choisi leur voie en toute conscience et en toute liberté.
Petit
pays de merde
Ils n’étaient pas sûrs de leur destin, contrairement aux kamikazes
illuminés djihadistes dont l’issue restait tracée et irrévocable. Eux se battaient pour la
vie, pour que leur pays résiste et se développe, pour que l’horreur s’arrête et
pour que les Juifs du monde soient fiers de ce «petit pays de merde»,
comme l’avait qualifié Daniel Bernard, ambassadeur de France à Londres, dans
une gaffe diplomatique volontairement assumée.
Mais Johan et Michael n’avaient jamais songé un seul instant à punir leur mère ;
ils n’avaient jamais songé à ouvrir intentionnellement une plaie qui restera
éternellement béante tant ils se croyaient invulnérables. Ces jeunes à la
conviction profonde, frisant parfois l’inconscience, excitent notre fierté et
nous montrent que le bien-être de la communauté passe par le sacrifice de soi.
Mais la punition est trop injuste pour ceux qui les ont mis mis au monde et à défaut
de maudire le Ciel, parce que Yohan était croyant et pratiquant, il leur
restera toujours la solution de tancer vertement la Dame de l’Aube, venue cette
fois encore, trop tôt à leur gré, s’inviter alors qu’elle n’était pas attendue.
Quel 'courage' quelle 'abnégation' !!!!!!!!!!.
RépondreSupprimerQue d.ieu 'protège' leur âme.!!!!!!!!!.
Shalom alekhmen. Shavua tov.Toda raba.
Am Israël haï.
Un texte sublime,qu'il en faut du courage pour abandonner la vie douillette !
RépondreSupprimerSoyons respectueux de cet engagement Am Israël Haï