ILAN HALIMI : 24 JOURS
La chronique de André NAHUM
J’ai vu dimanche dernier le film d’Alexandre Arcady, «24
jours», qui raconte le calvaire d’Ilan Halimi. Un film très fort, joué
par des acteurs remarquables, qu’il
faut absolument aller voir dès qu’il sortira en salle. Certains critiques
l’auraient parait-il trouvé
violent, mais c’est oublier que ce sont les faits réels qui sont violents.
Faits
réels
La souffrance d’Ilan, l’angoisse
de sa famille, les rapports téléphoniques et par internet avec les ravisseurs,
les erreurs de la police, tout est vrai. Comment imaginer que ses tortionnaires, des garçons sans envergure, se soient transformés en
monstres, en barbares
comme ils se qualifient
eux-mêmes, pour séquestrer et torturer
jusqu’à la mort, dans des conditions dignes de celles des pires nazis, un jeune
homme qui aurait pu être leur copain, à ceci près qu’il était juif et
que les Juifs pensaient-ils
sont riches et solidaires et qu’ils peuvent payer d’énormes rançons.
Fofana |
On se demande comment des autorités judiciaires ont pu voir, au début dans ce drame, un crime
crapuleux sans connotation raciste. C’est bien plus tard qu’elles furent obligées de
convenir que, comme le criait la
mère, si Ilan n’avait pas été juif, il
n’aurait pas subi un tel sort... Pourquoi a-t-on encore tendance face à une agression
anti-juive d’en cacher ou
d’en nier la cause réelle ? La vérité serait-elle si difficile à
admettre ?
Oui l’antisémitisme revient en
force. Oui, il tue. Il n’y a aucune raison de le cacher. Oui, des jeunes des
banlieues, comme on les appelle, considèrent le feuj comme le prototype du
mal, comme l’ennemi à abattre. Pourquoi ? Comment ? Allez savoir.
Les
temps ont changé
Juifs à Sarcelles |
Quand je me suis installé dans ma
banlieue, à Sarcelles il y
a 50 ans, nul ne se
préoccupait de savoir si son voisin était blanc, noir ou jaune, chrétien,
musulman, juif ou bouddhiste. Nous ne formions qu’une seule communauté. Nos
jeunes, issus d’une cinquantaine d’ethnies différentes n’étaient pas des délinquants. Ils travaillaient ou
étudiaient et tous songeaient à se construire un avenir. Que les temps
sont changés !
Aujourd’hui, on s’enferme dans son groupe ethnique ou religieux et certains jeunes se constituent en bandes, sous l’autorité d’un
chef qui se veut tout puissant. Pourquoi une fraction de cette jeunesse, minoritaire certes, s’est-elle aujourd’hui fanatisée ? Pourquoi
cette haine envers
l’autre ? Cet autre
étant de préférence le juif ? Pourquoi certains
d’entre eux abandonnent-ils avec joie famille et études pour aller faire le djihad en Syrie,
pour mourir en martyr
ou s’ils s’en sortent, revenir en France pour y semer la mort et devenir de nouveaux Fofana ou de nouveaux Mohamed Merah? Pourquoi la police dont la
bonne volonté ne peut être mise en doute s’est-elle lourdement trompée dans sa gestion de
l’enlèvement d’Ilan Halimi ? Elle
a eu 24 jours pour lui sauver la vie. Elle a échoué. On peut dire pour sa
défense qu’elle s’est comportée d’une façon rationnelle face à des
criminels totalement
irrationnels.
Bourreaux
sans état d’âme
L’autre réflexion qu’inspire ce
drame est l’incroyable facilité avec laquelle les tortionnaires d’Ilan ont pu
évoluer dans leur quartier, dans leur immeuble, sans que personne ne s’inquiète
de leur comportement pendant plus de trois semaines : inconscience, aveuglement,
loi du silence ou peur des représailles.
Bourreaux sans états d’âme, ces garçons
n’étaient pourtant que des petits voyous
ordinaires, qui, leur tour de garde ou
leur séance de torture achevés, retournaient
probablement à leurs tournantes avec des copines du quartier dans les
caves voisines ou à leurs activités de minables dealers.
Daniel Pearl |
Il a été fait allusion dans ce
film au journaliste américain Daniel
Pearl torturé et décapité
par les Talibans pare que juif. Ses cris, avec ceux d’Ilan Halimi, ceux des élèves de l’école Or Torah de Toulouse
et de leur professeur assassinés par Mohamed Merah,
s’élèvent vers nous pour nous confirmer,
qu’au nazisme a succédé
aujourd’hui une nouvelle
internationale de la haine du juif qui transcende les frontières et qu’il faut
combattre sans relâche.
Ces cris, Alexandre Arcady les a
entendus et son film doit
être considéré par nos éducateurs comme un outil pédagogique incontournable. Qu’il
en soit remercié !
Ancien professeur d'hébreu en région parisienne et à Lyon, j'ai été tellement écœuré par la chape de silence qui entourait des actes quasi-quotidiens contre les communautés et les individus dans la fin des années 70, et par les déclarations de type Barre ou Cheyssen, que je suis parti pour le Canada anglophone. Je suis revenu en France, avec femme et enfant, mais uniquement pour constater la continuité du phénomène et de la dénégation systématique. Dès 89, je suis rentré en Israël, dans une réalité certes difficile parfois, qui met à l'épreuve nos convictions, mais avec une fierté et la satisfaction d'avoir mis mes enfants à l'abri de cette réalité. Ils ont grandi en tant qu'individus israéliens libres et ont les idées de leur choix, pas celles que leur imposait leur condition éclatée et schizoïde de "dhimmis" de la République et de Juifs français. Je ne le regrette pas un instant !
RépondreSupprimerCe fait divers AbOMINABLE s'est déroulé en 2005 je croid et près de 10 ans après il m'inspire encore de l'HORREUR & de la COLÈRE !!!!!!!!!!.
RépondreSupprimerDe l'horreur parce qu'il s'agit d'1 'crime gratuit' 'prémédité'donc d'1'meurtre' !!
et sr la photo d'ILAN on peut NOTER
Aisément un visage gentil celui d'1 'ange' un peu trop 'naif' qualité qui l'a 'perdu'!!!!!!!!!!!
C'est vrai qu'on aurait aimé être son
'ami' tant il 'respirait' la bonté !!!!!!!!!!.
On a d'autant plus la 'HAINE' quand on sait très bien qu'il est 'tombé'dans 1 'piège' tendu par sa copine !!!!!!!!!!.
""LE GANG DES BARBARES AVAIT
Tout 'calculé ne laissant rien o 'hazard'!
Ilan confiant n'avait aucune chance de
's'en sortir' vivant !!!!!!!!!!.