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vendredi 21 mars 2014

DRÔLE D’ÉPOQUE Par André NAHUM


DRÔLE D’ÉPOQUE
Par André NAHUM

Les Russes de Crimée

Comme prévu, à une immense majorité, réelle ou truquée, la Crimée a voté son rattachement à la Russie et Poutine s’est empressé de l’accepter. Dans son discours d’hier, il a insisté, sur le caractère parfaitement démocratique et légal à son point de vue, de cette opération. Dans sa logique imperturbable, il rappelle aux Occidentaux que le principe sacro-saint de la non-modification des frontières a été foulé aux pieds quand ils ont créé un Kosovo indépendant au détriment des Serbes après une action militaire d’une extrême violence alors que dans le cas de la Crimée, tout s’est passé jusqu’à présent en douceur.



Conflit ouvert

Krouchtchev

Cette province que Khrouchtchev lui avait attribuée on ne sait pourquoi en 1954, ayant été perdue pour l’Ukraine, il reste à savoir si le maitre du Kremlin va s’arrêter là ou s’il va recommencer le même scénario pour acquérir de nouveaux territoires à l’ouest de ce pays, là où les russophones sont majoritaires.
Poutine est un pragmatique. S’il rêve de rétablir son influence sur les pays qui firent partie de la Grande Russie puis de l’Union soviétique, s’il veut redonner leur fierté à ses compatriotes, il ne souhaite probablement pas un conflit ouvert, ni une guerre économique avec les Occidentaux. Est et Ouest ont toutes les raisons de trouver un accord et l’on peut penser que malgré les menaces des États-Unis et de l’Union européenne, nous allons vers la négociation. Il ne doit pas en être autrement.
Les nouveaux dirigeants de l’Ukraine poussent les occidentaux à l’action, alors que la sagesse et leur intérêt propre leur commanderaient plutôt de négocier au lieu de mobiliser leurs réservistes pour une opération militaire illusoire qui leur serait d’ailleurs fatale, si elle survenait, vu le déséquilibre des forces en présence. En choisissant l’Occident, ils savaient qu’ils poussaient les Russes à la riposte et qu’il y aurait un prix à payer.

Plutôt que d’agiter la menace de sanctions réellement dissuasives et pénalisantes qui seraient aussi douloureuses pour nous que pour les Russes alors que notre économie est encore vacillante, nos gouvernants feraient mieux de calmer le jeu, refreiner les ardeurs de nos nouveaux alliés ukrainiens et leur faire accepter le sécession de la Crimée, aussi douloureuse soit-elle, comme les Serbes ont accepté naguère, la perte, de notre fait, d’une province qui leur était chère. Nos dirigeants devraient comprendre que la Russie est redevenue une grande puissance avec laquelle il faut compter et non la prendre de haut comme ils le font actuellement. Avec son alliance de fait avec l’Iran et la Syrie, elle s’appuie sur un axe chiite farouchement anti-occidental et se rapproche de l’Égypte que  Barak Obama a commis l’erreur et l’imprudence de lâcher.

Élections locales


Mais, je m’aperçois qu’en raison de l’actualité internationale, des différentes affaires judiciaires qui ont défrayé la chronique dans notre pays avec leurs zones d’ombre et leurs mystères, avec l’incroyable disparition de l’avion malaisien, perdu sans laisser de traces, avec la pollution, nous avons presque oublié que nous allions voter dimanche prochain pour choisir nos maires et nos conseillers municipaux.
Des élections, très importantes pour notre vie quotidienne, au cours desquelles les préoccupations locales guideront les électeurs plus que leurs préférences nationales, mais dimanche à 20 heures tous les regards seront braqués sur les écrans télé pour scruter le score du Front National, bénéficiaire programmé de nos difficultés actuelles et du profond malaise de la classe politique, majorité et opposition confondues.

Drôle d’époque !

1 commentaire:

  1. Marianne ARNAUD20 mars 2014 à 13:26

    "...une immense majorité réelle ou truquée..."

    Il faudrait tout de même nous expliquer comment un référendum qui a vu un taux de participation de 81%, avec un résultat de 95,5% des voix en faveur du rattachemment de la Crimée à la Russie, aurait pu être "truqué" ?

    Cordialement.

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