LES MURS PORTEURS N'ONT PAS D'ENFANTS
Par
Jean SMIA
copyright © Temps et Contretemps
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Mandela.... Après une succession de discours où chaque
superlatif est minimisé par les superlatifs des discours suivants, oraisons
toutes destinées à présenter leurs orateurs comme étant encore plus
antiracistes et encore plus démocratiques que les précédents.
Promiscuité
À
l'image du pèlerinage à la Mecque qui confère le statut de «Hadj», se
faire photographier présent pendant les cérémonies d'enterrement de Mandela
confère le statut de grand humaniste. Sorte de cannibalisme où on mange
celui dont on veut se parer de ses qualités. Couronné par un pittoresque besoin
de déifier qui n'atténue en rien la touchante sincérité et l'indiscutable
ferveur populaire.
Mandela et Kadhafi |
Loin
de mon discours d’esquisser la moindre réserve sur cette personnalité
attachante, aimable et admirable. Y compris le fait que, pour faire avancer sa
cause, il se soit rapproché de personnages aussi peu recommandables que Kadhafi,
Castro, ou Khomeiny. Car les pays de l'Otan, considérant l’Afrique du Sud de
l'apartheid comme amie, lui avaient refusé tout soutien.
Cependant,
cette promiscuité n'implique pas son adhésion à leurs idées. Ils ne l'ont pas «enrôlé» : il s'est servi de la seule tribune
disponible pour faire passer son message. Et comme tout invité respectueux
envers ses hôtes, il ne pouvait omettre de remercier et dire sa reconnaissance
en complimentant les maîtresses de maison sur l'habilité avec laquelle leur
intérieur était entretenu. Et tant pis si ça ne plaisait pas à Israël. Mes
réserves ont pour objet la récupération qui en est faite.
Descendance
Mandela, Gandhi et Luther-King |
Tous
ces grands à la forte personnalité et au charisme indiscutable, qui
combattent pour un idéal ont, tous, un parcours de vie qui les identifie à leur
cause. Ainsi, Gandhi, sœur Theresa, Martin Luther et d'autres comme Mandela
sont tellement iconisés qu'il devient pratiquement impossible de
reprendre leur flambeau.
S'est-on
demandé pourquoi tous ces personnages, alors que la plupart a une descendance génétique,
n'ont jamais de fils spirituel pour continuer leurs œuvres ? Il semblerait que les ennemis de leurs causes respectives ont parfaitement
conscience de cet écueil et c'est une des raisons de leur participation active
à cette déification.
À
l'apartheid selon la couleur de la peau s'est substitué un apartheid
économique : les noirs ont à présent le droit de monter dans tous les bus
sauf qu'ils n'ont pas d'argent pour acheter le ticket. Et, on se contente
d’applaudir la discrimination positive qui a permis de créer
artificiellement une bourgeoisie de couleur.
Dans
un système d'information où l'apparence du virtuel prend le pas sur la réalité
du concret, il est normal que Mila 18 n'existe plus, que personne ne se
souvienne de Jan Palach, et que bien peu savent qui est Wang Weilin.
Comme toujours, l'idolâtrie se faufile, sans crier gare dans le monothéisme, démultipliant les Saints, saints d'église, saints rabbins, les imams cachés et les messies pas morts, alors que le seul saint qui devrait vraiment nous guider est notre propre saint esprit, libre, critique et en recherche perpetuelle de vérité, sauf si celle-ci devient absolue, comme les dictatures du même nom.
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